Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : En Regardant le Mystère
Q. Quand j’étais petit, j’entendais mes parents et mes proches parler des récits qui courent sur la bien connue « Pleureuse », qui se manifeste de temps en temps aux hommes qui traversent les plaines ou les lieux solitaires pendant la nuit. Ceux-ci étaient séduits par une belle femme qui venait au-devant d’eux en les incitant à l’amour, mais lorsqu’ils lui rendaient son invitation, elle pouffait de gros éclats de rire très pénétrants, pour ensuite fondre en sanglots amers à vous glacer le sang. Puis elle disparaissait comme un voile blanc qui se perdait parmi les ombres de la nuit.
Maître, pourriez-vous nous expliquer cette manifestation bien connue à plusieurs endroits, et dans plusieurs pays ?
R. Votre récit me semble très intéressant, et j’aurai grand plaisir à y répondre.
Je dois dire que dans tous les pays du monde on connaît cette légende populaire de la « Pleureuse ».
Je ne veux pas sous-estimer le mot « légende » : elles servent de véhicules à bien des traditions qui d’ordinaire échappent à l’histoire.
Il y a souvent dans ces récits bien plus de réalités que les gens le supposent. Alors, après ce petit éclaircissement sur les termes, je me permets de dire qu’il n’y a pas d’endroit sur la planète Terre où l’on n’ait pas entendu parler un jour ou l’autre de la Pleureuse.
En tant qu’investigateur occultiste, je vais vous dire ceci : un jour, dans un certain village, les gens m’ont informé d’apparitions insolites de la Pleureuse en bordure d’un ruisseau. Je dois vous dire que je me proposai alors d’enquêter personnellement sur le cas.
Dans ce but, je me suis rendu au lieu de référence, à l’endroit désigné par les gens, aux petites heures de la nuit. Il est évident que je devais faire les investigations de rigueur, comme tout ésotériste le sait, et à ce point de vue j’ai procédé selon l’art.
La dame métaphysique bien connue vint à moi, cela est certain. Je l’interrogeai ainsi : « Êtes-vous la Pleureuse ? » « Oui, je le suis », répondit-elle. Elle tenta de m’atteindre avec ses fameux cris de douleur et ses exclamations : « Ah ! Malheur ! Ah ! Malheur ! », mais j’étais en garde et je ne me suis pas laissé apeurer. Comme le veut le dicton, le soldat averti ne meurt pas à la guerre.
« Êtes-vous sorcière ? », lui ai-je demandé. « Oui, je le suis », répondit-elle. « Appartenez-vous au Salon de la sorcellerie ? »
« Oui », dit-elle de nouveau.
La dame était tout de noir vêtue, et une grande mante enveloppait son corps de la tête aux pieds ; elle portait des sandales, et elle était comme une ombre parmi les ombres de la nuit.
Son visage était pâle, ses yeux noirs et pénétrants, son nez camus, sa bouche plus ou moins vulgaire.
Se sentant vaincu, ce fantôme de la nuit s’éloigna le long du ruisseau en marchant tout doucement, tout doucement…
Q. Cette femme n’était donc qu’un fantôme ?
R. Chère demoiselle, laissez-moi vous dire que dans un certain sens, oui, elle en était un, mais elle avait une réalité terrible, elle était sûrement l’une de ces sorcières qui se réunissent au Salon de la sorcellerie de Salamanque, en Espagne.
Q. Je vais raconter un fait qui m’est arrivé dans mon enfance, lorsqu’il n’y avait pas encore d’éclairage électrique. Nous vivions dans une maison qui avait un grand patio, et nous nous éclairions avec des bougies et une lampe à pétrole. Autour du patio étaient construites les pièces, et, à une extrémité, une grande cuisine de style colonial où il y avait de gros meubles de bois. Nous avions aussi plusieurs animaux : des porcs, des volailles, des vaches, etc.
Nous nous faisions très souvent voler des animaux, et tous étaient dans l’expectative. Une nuit, nous entendîmes un grand remue-ménage dans la cuisine, et les porcs et les poules criaient comme si on les attrapait ; aussi, l’un des vaisseliers sembla se fracasser sur le sol avec toute la vaisselle qu’il contenait. Le vacarme fut si grand que nous nous réveillâmes tous et que nous sortîmes de nos chambres en nous habillant, chandelles et lampes à la main. Arrivés dans la cuisine, nous jetâmes un coup d’œil là où nous gardions les animaux. À notre grande surprise, tout était calme, et les meubles de la cuisine en parfait état : rien n’avait bougé ! La même situation se répéta non moins de cinq fois, jusqu’à ce que nous décidions de ne plus en faire de cas. Automatiquement, le phénomène disparut, ce qui au début nous effraya : nous en arrivions à dire que notre cuisine était ensorcelée.
Auriez-vous l’amabilité, cher Maître, de nous donner une explication sur ce sujet ?
R. Avec grand plaisir. Voici un de ces cas de maisons hantées et de manifestations fantomatiques bien connues depuis la plus lointaine antiquité, et dans lesquels interviennent des créatures de l’au-delà, spectres, fantômes des morts, etc.
De toute évidence, on en conclut l’existence de facteurs psychiques capables de produire des phénomènes physiques.
Il est indiscutable qu’il n’y a pas d’effet sans cause, ni de cause sans effet. C’est assurément le fantôme de quelque disparu qui produisait ces phénomènes. Le double éthérique du meuble où se trouvait la vaisselle est effectivement tombé, causant tant de bruit dans la nuit ; cela ne veut pas dire que la partie purement physique de ce meuble soit elle aussi tombée au sol.
Il serait bon que vous sachiez que tout objet physique a un double de type éthérique, y compris le vaisselier dont vous nous parlez. Vous comprendrez mieux maintenant ce qui est tombé, et l’origine du bruit des assiettes, des marmites et des plats fracassés.
Le fantôme du mort agissait sur la partie éthérique du meuble physique, ce qui produisait des phénomènes en apparence purement physiques. Dans les temps anciens, on savait que des lieux semblables renfermaient des trésors cachés, et les gens cherchaient ceux-ci avec ardeur.
Il m’est agréable de vérifier et de réaffirmer cela au sujet de l’endroit dont vous parlez : on y trouva en effet deux marmites remplies de monnaie d’or, qui se trouvèrent en possession des maçons quand cette cuisine fut démolie. Bien des commentaires et des témoignages concordent pour dire que tel était le motif pour lequel on y observa divers faits surnaturels.
Mes amis, voici un cas semblable, et tout aussi extraordinaire. Dans une pièce d’une vieille bâtisse seigneuriale, où des gens d’un certain âge vivaient d’une manière patriarcale, on entendait de nombreux bruits dans le silence profond de la nuit.
Une belle dame qui dormait tranquille dans son lit avait l’habitude, lorsqu’elle entendait ces bruits métaphysiques dans sa chambre, de tirer ses couvertures pour se couvrir des pieds à la tête.
Dans des cas comme celui-ci, la protection bien naïve de quelques innocentes couvertures ne suffit pas toujours.
Comme le raconte la dame, elle arriva une fois à toucher avec ses pieds le corps d’un fantôme, qui semblait être celui d’un enfant. L’enfant métaphysique, dit-elle, se mît à tirer les couvertures jusqu’à la découvrir complètement, puis il les plaça toutes à un endroit précis de la chambre.
Le temps passa, et beaucoup plus tard, lorsque cette famille quitta cette maison, d’autres personnes qui l’habitèrent eurent à y faire diverses réparations ; à l’endroit exact où le fantôme avait mis les couvertures, on trouva à une certaine profondeur un richissime trésor d’or massif.
Poursuivons maintenant avec un autre récit très semblable, et très intéressant. Je me rappelle d’un homme d’un certain âge qui eut un rêve étrange : il se vit emporté, dans une vision nocturne, jusqu’à un terrain vague.
Celui qui le guidait lui indiqua un certain lieu désertique, et lui dit en appuyant ses mots : « Ici, j’ai enterré un grand trésor et il est à toi, tu peux le prendre ; tout ce qu’il te faut faire, c’est de creuser le trou. Je vais te laisser un repère pour quand tu reviendras demain : là où tu trouveras ce signe est le lieu où se trouve la fortune. »
Comme le raconte l’homme du récit, le fantôme qui l’amena en rêve plaça deux os de mort en forme de croix, puis lui répéta en insistant : « Ceci est le signe, ne l’oublie pas. »
L’homme raconte que dès qu’il se réveilla de son rêve étrange, de bon matin et avant le petit déjeuner, il se dirigea vers l’endroit indiqué et y trouva, bien sûr, les deux os croisés. Il les prit dans ses deux mains et dit : « Qu’ils viennent de Dieu ou qu’ils viennent du diable, voilà ce que je fais de tous ces mensonges ! » Puis il lança les deux os au loin et retourna chez lui, plein d’indignation. Il est évident que cet homme perdit une grande fortune.
Q. Pour faire suite aux récits précédents, j’aimerais raconter un autre cas. Dans une plantation de figuiers en Barbarie, plusieurs personnes avaient observé un chien blanc qui sortait d’entre les figuiers, marchait environ cent mètres, puis disparaissait dans ce qui semblait être un trou. Cela provoquait de la curiosité chez les uns et de la peur chez d’autres, car pendant le jour ce trou n’existait pas. L’un de ceux qui observèrent le phénomène décida de faire feu sur ce chien qui déambulait toutes les nuits, mais à sa grande surprise les balles ne tuèrent pas le chien : celui-ci poursuivit son parcours normal, puis disparut de nouveau dans le trou.
Ceux qui avaient vu le chien tinrent une sorte de réunion, et il vint à l’idée de l’un d’eux que le trou où disparaissait le chien blanc était peut-être l’indication qu’il y avait là un trésor. En effet, ils trouvèrent en creusant une fortune respectable, qu’ils se divisèrent en parts égales.
Comment pourriez-vous nous expliquer ce récit, Maître ?
R. Votre récit est magnifique et mérite une bonne explication.
Je veux que vous sachiez que tous ces trésors cachés sont gardés par les gnomes de la nature. Les gens donnent divers noms à toutes ces créatures élémentales : certains les appellent simplement des lutins.
Il n’y a aucun doute que ces élémentaux sont les fidèles gardiens de ces si grandes fortunes minérales enfouies sous l’épiderme de la terre.
Le chien fantôme du récit était simplement un gnome chargé de veiller sur ce trésor. Normalement, ces créatures métaphysiques ont la forme de tout petits nains à l’allure de vénérables petits vieillards ; toutefois, ils peuvent prendre n’importe quelle apparence, y compris celle du chien dont on parle. Maintenant s’explique pour vous tout ce qui a rapport à ce phénomène.
Chers amis, les récits de ce genre sont très intéressants. Néanmoins, il est bon de savoir que le meilleur trésor est l’Esprit ; ne nous laissons pas emporter par l’ambition ou la convoitise de ces richesses.
Nous étudions tous ces différents aspects psychiques et nous en retirons des observations bien intéressantes, mais il est évident que nous ne nous adonnons pas à la recherche de fortunes cachées, c’est tout.
Ce chapitre est tiré de En Regardant le Mystère (1972) de Samael Aun Weor.