Il existe un proverbe russe qui dit : « Il y a des personnes, dans cette vie, qui, lorsqu’elles vont dans une forêt, voient seulement du bois pour faire du feu ». Il est fort possible que ceux qui portent leur regard sur l’œuvre qui, aujourd’hui, mérite notre attention, « La Dernière Cène », voient seulement, dans celle-ci, les lignes magistrales de son auteur : Léonard De Vinci ; quelques uns, peut-être, les plus experts, la situeront avec précision dans la ligne du temps et nous diront exactement le style, la technique et les caractéristiques picturales qu’utilisa Léonard. Cependant, nous sommes sûrs que ceux qui peuvent entrevoir le haut contenu philosophique, mystique que renferme cette œuvre puissante sont très peu nombreux.
Il y a des choses dans la vie qui ne peuvent être dissocier les unes des autres. De la même façon que nous ne pourrions pas parler du Christianisme sans citer Jésus, nous ne pourrions, aujourd’hui, étudier la Dernière Cène sans mentionner, ne serait-ce que brièvement, son auteur : Léonard De Vinci.
Léonard De Vinci nous transporte à la ville qui l’a vu naître en l’an 1452 (40 ans avant que Christophe Colomb ne découvre l’Amérique). Nous nous référons à Vinci, un petit village près de Florence. L’inquiétude de cet homme en ce qui concerne le Savoir est extraordinaire. Ses connaissances sont si grandes que les énumérer de façon détaillée nous prendrait beaucoup de temps. Il convient de mentionner qu’en plus de la peinture, Léonard se distingua en tant qu’architecte, étant le premier dessinateur technologique qui utilisa la perspective.
En plein 21e siècle, on admire encore sa créativité dans cette science, on construit des ponts basés sur ses études. Il se distingua également en tant que sculpteur. Il fit des études d’ingénierie mécanique, ayant une avance significative sur tout type de machines élaborées. Il fit aussi des études sur l’ingénierie militaire. En ingénierie aéronautique , Léonard fit des recherches sur le vol des oiseaux pour établir les bases de ce qui serait plus tard le vol de l’homme. Il pénétra dans les secrets de la physique mécaniques, de la géométrie…
Il fut fasciné par le merveilleux monde de l’eau, dessinant toutes sortes de machines pour utiliser et contrôler l’élément liquide. Il fut un connaisseur formidable de l’anatomie humaine. Il étudia la géologie et la botanique, la zoologie.
Il entra dans le monde de la musique, en dessinant et en améliorant différents types d’instruments musicaux. Ses études sur la psychologie furent étonnantes car il découvrit les bases des différents comportements humains. Il lui arriva même de faire des dessins de mode qui furent utilisés avec succès pour des fêtes avec des déguisements.
Il fit une incursion, avec un notable succès, dans le monde de la littérature, en écrivant des fables et des légendes d’un haut contenu philosophique et, bien que cela puisse nous surprendre, cette facette fut l’une de celles qui le rendit le plus célèbre à son époque.
Toutes les investigations qu’il a réalisées, comme nous le voyons dans pratiquement tous les terrains du savoir, ne furent pas stériles, mais c’est tout le contraire : Léonard s’est converti, en plein 15e siècle, en précurseur des grands inventions de l’ère moderne, telles que le scaphandre, l’ornithoptère (avion qui se maintient et avance grâce au fait que ses ailes exécutent des mouvements ressemblant à ceux des oiseaux), l’hélicoptère. Et même les lentilles, entre autres.
De plus, il fut l’inventeur direct de la vis sans fin, de la vis différentielle, du roulement à billes, de l’hygromètre (instrument pour mesurer le degré d’humidité atmosphérique), de l’anémomètre (instrument pour déterminer la rapidité et la force du vent), de la rotule, du parachute… Y compris l’idée des trottoirs dans les villes.
Nombreux sont les découvertes que l’homme de nos jours doit à ce grand maître florentin. Mais si pour lui tout cela était peu de chose, nous devons savoir que ce génie fut un véritable érudit dans les sciences occultes, qu’il connaissait et vivait de façon singulière. Le témoin mué de sa vaste culture ésotérique est sa vieille bibliothèque dans laquelle se trouvent d’innombrables œuvres d’Alchimie, de Kabbale, de Chiromancie, de Magie, d’Astrologie, d’Oniromancie.
Léonard fut, à n’en pas douter. Un magnifique connaisseur de la science humaine et de la science divine. Et il est bien connu que les investigateurs de cette dernière assument une qualité propre à l’art qu’ils cultivent : l’hermétisme. C’est pourquoi il n’est pas étonnant que Léonard De Vinci avait l’habitude de cacher au profane le fruit de son travail.
L’Oeuvre Exotérique
Après cette description nécessaire sur Léonard, entrons maintenant dans l’œuvre que nous nous proposons d’étudier : « La Dernière Cène ».
Elle fut réalisée entre les année 1495 et 1497, ce dont on peut déduire qu’elle appartenait à la dénommée Renaissance, mouvement culturel qui s’est développé en Europe aux 15e et 16e siècles et qui a été fondée principalement pour retrouver les valeurs de l’antiquité.
La Cène fut peinte dans le couvent des Dominicains de Sainte Marie delle Grazie. Couvent qui se trouvent à Milan, en Italie. Ce couvent fut choisi en tant qu’Église de la Cour et Léonard fut engagé pour la décoration du réfectoire : la salle à manger du monastère.
Elle occupe toute la paroi transversale de la salle, le tableau paraissant une continuation en perspective de la salle authentique. Avec cette disposition, Léonard accomplit et perfectionne une tradition : réaliser les Cènes dans les réfectoires. Les œuvres gagnent ainsi un sens propre : Jésus mange avec ses apôtres au même endroit où le prieur mange avec les moines du couvent.
Pour exécuter l’œuvre, il essaya une méthode non utilisée jusqu’alors : il employa des couleurs à la détrempe sur la pierre, et mit un simple fond de plâtre sur cette dernière. Ce fond, utilisé pour la première fois pour la peinture murale, s’est avéré inadéquat, avec le temps, comme support et isolation de la peinture.
En effet, elle a commencé très vite à se détacher du support et à se décomposer lentement, en provoquant ce que certains ont appelé « la tragédie de la Dernière Cène ». Bien que la Cène ait subi d’immenses travaux de restauration, malheureusement ceux-ci n’ont pas pu récupérer l’aspect glorieux qu’elle avait auparavant.
Dans toutes les « Dernières Cènes », non seulement celle réalisée par Léonard, mais n’importe laquelle des représentations de ce thème, on peut percevoir le début de deux événements importants : l’un, celui de l’Eucharistie (sacrement qui provient de cette cérémonie dans laquelle Jésus partagea le pain et le vin avec ses apôtres) ; l’autre, l’allusion au commencement de la Passion du Christ (à partir du moment où il annonce sa trahison). Cependant Léonard fait, pour la première fois, une Cène différente de toutes les précédentes en rompant avec l’idée traditionnelle d’accentuer notablement le traître.
Le tableau nous offre le moment dramatique de l’identification du traître.
Dans l’Évangile, Mathieu relate cet instant : « Très triste, ils commencèrent chacun à dire : Serait-ce moi, Seigneur ? ». Le même moment a été identifié dans l’Évangile de Saint Jean : « Les disciples se regardèrent les uns les autres sans savoir de qui on parlait. L’un d’eux, le bien-aimé de Jésus, était appuyé sur la poitrine de Jésus. Simon Pierre lui fit signe, en lui disant : demande-lui de qui il parle ».
Effectivement, nous voyons dans le tableau l’effet des paroles du Christ : alors qu’il se maintient serein et calme, les disciple s’effraient et réagissent humainement en se mettant à faire des allusions.
Léonard rompt aussi avec la coutume de les représenter seuls ou par paires, comme nous le voyons dans ces œuvres.
Dans la « Dernière Cène » Léonard réunit les apôtres en groupes de trois, faisant des mouvements. La dimension des figures, en relation avec l’espace qui les entoure, et le mouvement exposé par cette réaction humaine manifestée, provoquent dans l’œuvre une majesté et une naturalité inhabituelles.
La main du hasard n’a pas donné un seul coup de pinceau au tableau. Tout est minutieusement calculé. La perspective est gardée et elle est parfaite : toutes les poutres du plafond, parallèles aux parois latérales, et les lignes supérieures des angles rentrants de ces mêmes parois convergent vers le visage du Christ. On peut tracer une étoile parfaite à cinq pointes, chaque pointe touchant un point concret de l’œuvre : la corniche, les extrémités des fenêtres et les mains de Jésus. Le centre même de cette étoile est aussi le visage du Grand Kabir qui, de plus, est le centre de la circonférence qui sert à tracer l’arc supérieur des fenêtres.
Il faut ajouter à tout cela la possibilité scientifique de composer une mélodie à partir de cette « source de sagesse ».
À l’époque où l’auteur donna naissance à cette œuvre, la musique se lisait en partitions comme cela. Les notes étaient exprimées par des points qui gardaient une distance et un ordre. Les mains des Apôtres forment une mélodie à laquelle une musique de l’époque donnerait naissance.
L’Oeuvre Ésotérique
Voyons maintenant l’œuvre d’un point de vue plus transcendantal. Nous ferons appel à la Doctrine du Maître Samael Aun Weor pour retenir les principes philosophiques et métaphysiques les plus élevés et les plus précieux. Cette clé nous ouvre la porte d’une vision plus profonde : à part le message externe traditionnel dont nous avons déjà fait mention, il existe un autre message implicite, occulte, qui, comme s’il s’agissait d’un fleuve abondant, reçoit l’abondance de sa sagesse de deux affluents différents.
Le premier de celui-ci est fondé sur la conception liturgique ésotérique de l’événement, et c’est ce que nous nous disposons à étudier.
Étude Liturgique
La « Dernière Cène » est une cérémonie magique d’un immense pouvoir, très semblable à l’ancienne cérémonie de la Fraternité du Sang. La tradition de cette fraternité dit que si deux ou plusieurs personnes mélangent leurs sangs dans une coupe et qu’elles boivent ensuite de celle-ci, elles restent unies éternellement par le sang. Les véhicules astraux de ces personnes s’associent alors intimement pour toute l’éternité.
Les apôtres mirent chacun dans leur coupe des gouttes de leur propre sang et versèrent ces gouttes dans le calice du Christ Jésus. Dans ce calice, l’Adorable avait mis aussi son sang réel. Ainsi, dans le Saint Graal, se mélangea le sang du Christ Jésus avec le sang de ses disciples.
La tradition raconte que Jésus donna aussi à manger à ses disciples des particules infinitésimales de sa propre chaire. « Et, prenant le Pain, après avoir rendu grâces, il le partagea et le leur donna en disant : ceci est mon corps qui a été donné pour vous. Vous ferez ceci en mémoire de moi ».
« Après avoir mangé, il fit de même avec le Vase en disant : ce Vase est le nouveau Pacte de mon sang qui sera versé pour vous ». Ainsi fut signé le Pacte. Tout pacte est signé avec le sang. L’Adorable est le Sauveur du Monde.
Cette cérémonie du sang est aussi ancienne que l’infini, tous les grands Avatars l’ont réalisé depuis les temps anciens. Le grand Seigneur de l’Atlantide a aussi réalisé la Dernière Cène avec ses disciples.
Cette cérémonie de sang n’a pas été improvisé par le Divin Maître. C’est une cérémonie archaïque très ancienne : la cérémonie de sang des Grands Avatars.
Toute Onction Gnostique, que ce soit dans un culte ou une croyance, une secte ou une religion, est associée, unie intimement à la Dernière Cène de l’Adorable par le Pacte de Sang. La Sainte Église Gnostique Chrétienne Primitive, a vécu en secret les anciens rituels qui ont été utilisés par les apôtres.
Ce furent les rituels des chrétiens qui se réunirent dans les catacombes de Rome à l’époque de César Néron. Ce furent les rituels des Esséniens, caste humble de grands Initiés parmi lesquels se trouvait le Christ Jésus. Ce furent les rituels des anciens chrétiens.
Ces rituels ont un grand pouvoir et se répètent dans les Sept Grands Plans Cosmiques. La cérémonie rituelle établit un canal secret depuis la région physique, en passant par les sept grands plans, jusqu’au monde du Logos Solaire. Ses Atomes Christiques descendent par ce canal et s’accumulent alors dans le pain et dans le vin. C’est ainsi que le pain et le vin, par œuvre de la Transsubstantiation, se convertissent réellement en la chair et le sang du Christ.
En mangeant le pain et en buvant le vin, les atomes christiques se diffusent dans tout notre organisme et passent aux corps internes pour éveiller en nous les pouvoirs de nature solaire.
Écartons-nous un instant de cette conception liturgique, pour pouvoir étudier maintenant cette œuvre à partir de l’intéressante perspective que nous procure la science astrologique et kabbalistique.
Étude Astrologique et Kabbalistique
Léonard fait correspondre, avec une étonnante maîtrise, chacun des douze apôtres avec les douze signes zodiacaux. L’auteur connaissait parfaitement l’influence que les étoiles exercent sur l’homme, ce qui le conduit à concevoir des apôtres pleins de vie, non pas par hasard, mais mathématiquement, en relation avec les forces de l’univers. Nous verrons, de plus, la relation de la kabbale concrètement avec le tarot et ses douze derniers arcanes majeurs.
Peut-être que si quelques-uns de nous avaient voulu associer chaque apôtre à un signe astrologique, nous aurions identifié le Bélier – premier signe zodiacal – avec le premier apôtre de gauche ; c’est l’ordre naturel que nous aurions suivi. Cependant Léonard met le premier des signes à droite. Certains pourraient penser peut-être que c’est l’indication, pour une personne comme Léonard, qu’il est gaucher ; ou que, étant donné sa manière particulière d’écrire en sens inverse, il est logique de penser à cette disposition.
Il est évident qu’un connaisseur de la science astrologique comme l’était Léonard n’accepterait jamais ces explications, car les amants des étoiles savent bien que la disposition naturelle des constellations zodiacales dans le firmament est de droite à gauche, dans le sens contraire de celui des aiguilles d’une montre.
Léonard connaissait aussi une loi, dans la science des astres, qui indique que chaque signe exerce une influence spéciale dans un organe déterminé ou une région du corps physique et il fait ressortir, en chacun des douze apôtres, la partie de l’anatomie qui est associée à son signe : dans le Bélier, la tête ; dans le Taureau, le cou ; dans les Gémeaux, les bras …
Avec ces prémisses, nous entrons maintenant dans l’étude de chaque personnage.
BÉLIER
À droite, nous avons notre premier Apôtre : Simon ; et notre premier signe du zodiac : Bélier. C’est un signe de feu et il est gouverné par Mars. Il possède une énergie formidable et le microcosme homme capte celle-ci en accord avec sa propre façon de penser, de sentir et d’agir. Hitler qui était un natif du Bélier, a utilisé ce type d’énergie de façon destructive. Le mot clé de ce signe est « Action » et, si nous observons Simon : précisément ses bras invitent à l’action. Sur sa tête, au lieu de ses cheveux, on dirait qu’il porte un casque. Précisément, Léonard a réalisé une esquisse identique à ce personnage pour l’un des guerriers qui combattaient dans son œuvre « La bataille d’Anghiari ». De plus, son corps est couvert d’une cape comme celle d’un soldat romain. Le Bélier est de nature guerrière et Simon, curieusement, était Zélote, c’est à dire de la faction religieuse politique juive connue pour sa résistance armée contre l’occupant romain de Judée.
Maintenant observez le personnage. Qu’est ce qui attire le plus votre attention chez lui ? Certainement que vous serez d’accord avec moi que c’est la tête déjà mentionnée qui attire le plus l’attention chez Simon. Car la tête est précisément ce qui est gouvernée par le Bélier dans le microcosme homme.
L’arcane onze du tarot, « La Persuasion », montre une femme fermant les mâchoires d’un lion furieux. C’est la victoire de la docilité sur la violence, de la persuasion sur l’impétuosité, la précipitation et la violence. La femme représente cette docilité, cette persuasion, cette sérénité et douceur qu’il faut avoir pour vaincre le feu de l’instinct, l’impétuosité que représente, évidement, tant le lion de cet arcane que le Bélier du zodiaque.
TAUREAU
Le Taureau a pour apôtre Thaddée. Les natifs de ce signe sont comme le bœuf : paisibles et travailleurs, mais quand ils sont furieux, ils sont terribles comme le taureau. Cette douceur et cette tranquillité des taureaux sont dues à l’influence qu’exerce Vénus, planète qui régit ce signe. D’où son mot clé : « Amour ».
Observons Thaddée : Il montre une attitude aimable de soumission et de tendresse.
Chez cet apôtre, c’est le cou qui ressort ; il est étiré et reste à découvert. Il ne pourrait pas être présenté autrement car le taureau régit le cou chez l’espèce humaine. Le Taureau est un signe fixe, de terre.
L’arcane douze, « L’Apostolat », avec le signe de notre planète dans la partie supérieure, nous indique qu’il faut descendre à notre propre terre philosophale (on voit l’homme avec la tête en bas) où on doit crucifier toutes les passions en travaillant dans les mystères de la croix alchimique (on voit les jambes en croix), pour finalement pouvoir conquérir les Trois Forces Primaires de la Création (on voit les bras en forme de triangle).
GÉMEAUX
Gémeaux correspond à Matthieu. Gémeaux est gouverné par Mercure, la planète du raisonnement. « Raison » est le mot clé de ce signe. Il a donc un lien très étroit avec le mental. Matthieu, avec sa posture, est associé au dialogue et à la raison. Il utilise les arguments que lui procure son mental pour convaincre Thaddée. De plus, c’est l’élément médiateur entre ce premier trio et le suivant. N’oublions pas que Gémeaux est un signe d’air, un signe mobile et très communicatif.
Les Gémeaux ont une nature duelle, une double personnalité qui est symbolisée chez les Grecs par les mystérieux frères appelés Castor et Pollux, héros mythologiques, fils de Zeus et Léda, qui, selon la légende, furent enlevés au ciel et transformés en constellation des Gémeaux. Matthieu représente cette dualité : ses bras en direction d’un groupe et son regard de l’autre. Et ces bras, que l’apôtre montre ouvertement, sont précisément la partie chez l’homme qui est gouvernée par le signe des gémeaux.
L’arcane Treize, « L’Immortalité », nous rappelle ce que disait Lavoisier : « La matière ne se détruit pas, mais elle se transforme ». L’apparition d’une force suppose l’entropie ou la disparition de l’autre. On dit que Castor et Pollux vivaient et mouraient alternativement. Gémeaux est la mutation d’états, le changement qui doit se produire à l’intérieur de nous : une énergie dense, cristallisée négativement (l’ego) doit laisser la place à une autre plus subtile et pure (la Conscience).
CANCER
Le quatrième signe zodiacal, le Cancer, correspond à l’apôtre Philippe. Cancer est le signe de la Reproduction. Il régit la Lune. Max Heindel dit que la conception se réalise toujours lorsque la Lune est en Cancer. Le Maître Samael Aun weor déclare que sous l’influence de la Lune, le zoosperme pénètre à travers l’enveloppe de l’œuf qui l’enferme instantanément en l’emprisonnant. Ensuite, par l’intense champ d’attraction entre celui-ci et le noyau féminin, ils s’unissent. Les chromosomes commencent leur fameuse danse en s’emmêlant et s’entremêlant en un instant. C’est ainsi que le dessin de quelqu’un qui meurt vient se cristalliser dans l’embryon. La Lune, donc, conduit et emporte les décédés.
La tête de Philippe, avec la forme et l’illumination que lui a donné Léonard, nous rappelle la Lune dans son processus décroissant. Ses bras repliés, comme les pinces d’un crabe, montre une nature douce et renfermée, nous rappelant en tout le natif du Cancer.
Par sa posture particulière, l’Apôtre semble nous signaler son estomac que, de plus, Matthieu lui-même paraît aussi vouloir nous indiquer avec sa main. Le Cancer, précisément régit l’estomac dans l’anatomie humaine.
L’arcane quatorze, « La Tempérance », nous montre une femme mélangeant les liquides. Ce sont les deux élixirs : le blanc et le rouge. Du mélange des deux résulte un autre plus élevé : l’élixir de longue vie. Le Cancer est un signe d’eau. Il faut travailler avec les eaux du premier instant. Les eaux de l’homme et de la femme doivent se combiner sagement sans qu’une goutte soit renversée. C’est la clé de l’élixir de l’immortalité.
LION
Lion a pour apôtre le premier qui a prêché l’évangile de Jésus sur les terres espagnoles : Saint Jacques le Majeur.
Le Maître Samael Aun Weor dit : « Parmi les Douze Ordres, le Lion est le plus exalté. Rappelons-nous les « Lions de Feu », les « Lions de Vie », les « Souffles ignés informes », triples pouvoirs divins émanés de l’actif Okidanok, omnipénétrant et omniscient ».
De quelle manière Léonard pourrait manifester l’aspect sublime qui se cache derrière le Lion ?
Centrons-nous sur Saint Jacques et sur Jésus lui-même et nous obtiendrons la réponse : les deux visages sont presque identiques ; et même la position de leurs bras est très semblable.
Le Lion est régi par le Soleil. Saint Jacques, comme un soleil, illumine l’œuvre par la couleur dorée de ses vêtements. Le Soleil est le centre autour duquel tournent toutes les planètes ; le Soleil, qui brille de sa propre lumière, surpasse toutes les planètes. Saint Jacques est au centre des apôtres qui se trouvent autour de lui ; avec sa lumière et sa magnificence il éclipse les autres apôtres qui se tiennent près de lui. Le mot clé du signe est « Vie ». Vie et Énergie sont ce que nous transmet Saint Jacques.
Avec ses bras ouverts, Saint Jacques nous montre une image de lui-même symétrique ; cela nous rappelle que toute symétrie a un axe, dans ce cas, la propre colonne vertébrale. Lion, naturellement, régit l’épine dorsale dans le microcosme homme.
L’arcane quinze, « La Passion » représente le Bouc de Mendès, Thyphon Baphomet, le Diable ou Lucifer. « Luci » est « Luz » ; « Fer » est « Feu ». Lucifer, une réflexion de notre Logoi intérieur, nous tente et nous soumet à de continuelles épreuves pour nous apprendre à extraire la lumière du feu tentateur et séducteur. Lucifer, représenté par le feu embrasé du Lion, permet au Saint Jacques intérieur de faire le Grand Œuvre. Lucifer donne l’impulsion pour que Saint-Jacques travaille dans le Grand Œuvre. Cependant, nombreux sont ceux qui, séduits par les enchantements lucifériens, au lieu de sublimer le travail, se livrent à la débauche et à la passion, et ils finissent par tomber dans les abîmes de perdition où l’on n’entend que des pleurs et des grincements de dents.
C’est pourquoi l’on dit que Lion-Lucifer est aussi bien une échelle pour monter qu’une échelle pour descendre.
VIERGE
Vierge ne pouvait être personne d’autre que l’apôtre Thomas. Vierge est un signe de terre gouverné par Mercure, planète qui, comme nous l’avons vu pour les Gémeaux, garde d’étroites relations avec les processus du mental.
Léonard nous rappelle cela en nous montrant seulement la tête de l’apôtre, comme s’il s’agissait de quelque chose due au hasard.
Nous retrouvons ici le mot clé « Raison ». Les natifs de ce signe sont très raisonneurs, au-delà de la normale, et sceptique par nature. Rappelons-nous que Thomas fut le seul des apôtres qui n’était pas présent lorsque Jésus est apparu après avoir été enterré et que, lorsque les autres lui ont dit qu’ils avaient vu le Seigneur, il leur dit que s’il ne voyait pas dans ses mains le signe des clous et mis son doigt à la place des clous et sa main dans son côté, il ne le croirait pas. Le Nouveau Testament nous dit que huit jours après, Jésus se présenta à tous et, s’adressant à Thomas, il lui dit : « Met ton doigt ici et regarde mes mains ; et approche ta main et mets-la dans mon côté, et ne sois pas incrédule, mais croyant ». Thomas, repenti, s’exclama : « Mon Seigneur, mon Dieu ». Et Jésus, de nouveau, lui dit : « Parce que tu m’as vu, Thomas, tu as cru ; bienheureux ceux qui croient sans avoir vu ».
La main levée avec l’index tendu exprime cette idée de scepticisme : il paraît se perdre dans les détails, en analysant intellectuellement les paroles de Jésus.
L’intellect et la raison sont nécessaires, mais naturellement hors de leur orbite, du milieu où on doit les utiliser, ils peuvent devenir un obstacle et même un grand danger. Il ne viendrait à l’idée de personne d’observer les bactéries avec un télescope ou les étoiles avec un microscope ; chaque chose a son orbite, et intellect, comme tout le reste, doit être à sa juste place. Nous ne devons jamais oublier que le mental est la tanière de l’Ego animal. Vouloir tout analyser avec l’intellect, vouloir découvrir avec la raison le comment et le pourquoi de l’existence, prétendre extraire les secrets de l’univers sur la base de pures analyses intellectuelles, peut nous mener à l’échec le plus complet.
L’arcane seize, « La Fragilité », nous indique les dangers du chemin. C’est pour cela que nous voyons, dans la carte, deux personnages qui sont précipités à l’abîme. C’est la fragilité de celui qui confère au mental le rôle de créateur. L’éclair de la Justice Divine foudroiera celui qui convertit son mental en un veau d’or dont le culte se substituera à ce que véritablement nous devons offrir à la Divinité.
BALANCE
Le premier disciple à droite fut aussi le premier disciple de l’Adorable, le plus proche du Seigneur : Jean.
La Balance est régie par Vénus. Son mot clé est « Amour ». Jean dégage de la tendresse de toutes parts. Il écoute les paroles de Pierre avec compréhension. L’Auteur fait refléter en Jean la bonté et la soumission caractéristiques de la Balance.
Cette constellation garde une relation avec la Grande Loi. Rappelons-nous que « le Lion de la Loi se combat avec la Balance ». Une droite façon de penser, de sentir et d’agir est la meilleure de toutes les négociations. Jean est incliné d’un côté, nous rappelant la Balance de la Justice Divine.
Chassé dans l’île de Patmos, Jean a écrit l’Apocalypse, partie de la Bible la plus ésotérique, occulte et difficile à comprendre, raison pour laquelle elle a été la moins adultérée. Le nombre sept est également extrêmement ésotérique. La Loi du Sept, la Loi de l’Heptaparaparshinok, ordonne toute la création. Il y a sept notes musicales, sept couleurs dans le prisme, sept jours de la semaine, sept sacrements, sept centres magnétiques, sept vices que nous devons transmuter en sept vertus, etc.
Maintenant, observons de nouveau l’auteur de l’Apocalypse et nous verrons que c’est précisément lui qui a le numéro sept.
Vénus, l’Étoile du Matin, comme nous l’avons déjà dit, est la principale planète de la Balance. Jean dans le Livre des Révélations, faisant écho aux paroles du Béni, écrivit : « À celui qui vaincra et gardera mes œuvres jusqu’à la fin (…) je lui donnerai l’Étoile du Matin ». Et il poursuit : « Moi, Jésus (…) je suis la racine et la lignée de David, l’Étoile resplendissante du matin ». L’Étoile resplendissante du Matin représente le Christ lui-même. À celui qui vainc toutes les épreuves sur le Sentier de l’Initiation du Feu, on lui offre l’opportunité de recevoir le Christ avec l’Initiation de Tipheret.
L’arcane dix-sept, « L’Espérance », ajoute que pour incarner cette étoile à huit pointes (voyez la partie supérieure de la lame), tout le travail repose sur l’équilibre, comme une balance, l’élément qu’on voit tomber en terre et l’élément qui fait la même chose dans l’eau, c’est à dire l’élément fixe et le volatil, le soufre et le mercure des sages alchimistes médiévaux.
SCORPION
Le Scorpion correspond à l’apôtre qui tient une bourse dans la main droite : Judas Iscariote.
Le mot clé du signe, « Action », détermine la planète qui le régit : Mars. Malheureusement, cette force martienne tend généralement les natifs du Scorpion à la colère, la rancœur et la vengeance. Ils pardonnent difficilement à quelqu’un. Les natifs de ce signe, spécialement ceux de type inférieur, sont comme le Scorpion ; quand on s’y attend le moins, ils enfoncent leur aiguillon, comme Judas envers son Maître qui, en pleine représentation du Drame Cosmique, l’a trahi pour trente pièces d’argent.
Ce même Scorpion apparaît à la base de l’arcane dix-huit, « Le Crépuscule ». Le Maître Samael Aun Weor nous dit, en commentant ce symbolisme, que si nous renversons le Vase d’Hermès, nous tuons la Divine Mère comme un vil scorpion.
Le Scorpion gouverne nos organes créateurs, marquant donc la vie sexuelle de chacun de nous. Dans l’arcane dix-huit, additionnée kabbalistiquement, nous trouvons : 1+8 = 9. Neuf est la Neuvième Sphère. Dans cet arcane, le neuf se répète deux fois : 9+9 = 18. Le 1 est positif; le 2 est négatif. Nous avons donc le sexe dans ses deux aspects : la lumière et les ténèbres ; le tantrisme blanc et le tantrisme noir. Voilà les deux montagnes, l’une blanche et l’autre noire. Les chiens aussi font référence à un aspect sexuel ; c’est le travail avec le Mercure. Le chien est l’aspect érotique lui-même. Ainsi, comme Hercule est sorti de l’abîme, guidé par le chien Tricéphale, nous devons sortir du monde des ténèbres vers la lumière, conduits par notre propre chien. Malheur à celui qui abandonne son chien, dit le Maître Samael Aun Weor, il s’égarera du chemin et tombera dans l’abîme de perdition.
SAGITTAIRE
Le Sagittaire est l’apôtre Pierre, celui qui a répondu à Jésus lorsqu’il a demandé : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu Vivant. Alors Jésus lui répondit : Bienheureux es-tu, Simon, fils de Jonas, parce que cela ne t’a pas été révélé par la chair ni le sang, mais par mon Père qui est dans les Cieux. Et moi aussi, je te le dis, tu es Pierre et c’est sur cette Pierre que je bâtirai mon Église : et les portes de l’Hadès ne prévaudront pas contre elle ». Pierre a été choisi pour être le premier représentant de l’église et le chef de tous les apôtres. Le fait que le Sagittaire soit régi par Jupiter, qui, comme divinité romaine, était le Père de tous les Dieux, pourrait surprendre.
Pierre, en latin, est Petrus, et en grec Patar. Pierre est donc la pierre, le sexe. Léonard, connaissant cette connotation sexuelle, a mis ici le Sagittaire, signe de feu. Le Feu qui est généralement canalisé par ces natifs pour les basses passions. Ce qui leur porte le plus préjudice est la luxure.
L’arcane dix-neuf, « L’Inspiration », est le couple divin, le mariage parfait, l’union de deux être, l’un qui aime plus et l’autre qui aime mieux. Ils sont sortis de l’Éden ensemble, homme et femme, et ensemble ils devront y retourner. Ils sont sortis par le sexe et par le sexe ils devront rentrer. Sans la doctrine de Pierre, la seconde naissance s’avère impossible. Jésus l’a exprimé clairement lorsqu’il a dit : « Celui, donc, qui entend ces paroles et les accomplit est comparable à un homme prudent qui a édifié sa maison sur la roche (le sexe). Les pluies sont tombées, les rivières ont débordé et les vents ont soufflé et se sont abattus contre cette maison et elle n’est pas tombée parce qu’elle était fondée sur la roche. Mais celui qui écoute ces paroles et ne les accomplit pas est comparable à un homme insensé qui a édifié sa maison sur le sable (les théories) ; et les pluies sont tombées, les rivières ont débordé et les vents ont soufflé et se sont abattus contre cette maison, et elle est tombée, et grande fut sa ruine ».
CAPRICORNE
André est Capricorne. C’est un signe régi par la planète Saturne, divinité qui, chez les Romains, était considérée comme le Seigneur du Temps, et, pour cette raison, il est représenté comme un ancien vénérable. Centrons-nous sur André. C’est un apôtre vieux, reflet du divin Saturne ou Chronos chez les Grecs.
Capricorne est un signe de terre, fixe, et attaché aux choses matérielles. Certains deviennent très avares. Son mot clé est « Obstruction ». C’est pourquoi cet apôtre montre ses mains, symbole de ce qui est tangible, de ce qui est matériel. Observons aussi la posture de ses mains qui montre une attitude comme s’il essayait d’arrêter ou d’entraver quelque chose, et c’est parce que précisément le mot clé de ce signe est « obstruction ».
Nous pouvons deviner aussi qu’en nous montrant ses mains, l’apôtre le fait, en plus, pour nous signaler la partie du corps sur laquelle le signe du Capricorne exerce son influence : la peau qui nous recouvre.
Le signe qui identifie le Capricorne, comme nous l’avons déjà dit, est lié à Saturne, à la mort, au temps qui se termine. Avec tout cela, nous sommes invités à nous rappeler que la vie est éphémère et qu’il est nécessaire de mourir d’instant en instant.
L’arcane vingt est « La Résurrection ». Dans la lame, nous voyons que le défunt attend une nouvelle vie. Cependant, il est évident que pour qu’il y ait résurrection, il est nécessaire auparavant qu’on effectue la mort, la mort de tous nos défauts, la mort de tout ce qui est illusoire et périssable. C’est seulement avec la mort qu’advient le nouveau. Si le grain ne meurt pas, la plante ne naît pas.
VERSEAU
Verseau est associé à Saint-Jacques le Mineur. Observons ses mains : tandis que l’une est posée sur le bras d’André, l’autre cherche Pierre. Cela, comme tout ce que nous pouvons voir dans cette œuvre, a une explication. Le contact de cet apôtre avec André est dû à ce que ces deux signes partagent la même planète : Saturne. D’un autre côté, la recherche de Pierre, qui fait partie du trio précédent, indique le caractère communicatif et ouvert du Verseau, qui est un signe d’air et, comme tel, il se meut librement.
Uranus est l’autre planète qui régit le Verseau. C’est une planète totalement révolutionnaire. La seule dont les axes de rotation sont sur le même plan de translation autour du soleil, ce qui implique que chacun signale directement l’astre roi un certain temps. Ce caractère exclusif, rebelle dirions-nous, se manifeste chez les natifs de ce signe par une non-conformité dans leur façon de vivre, dans leurs coutumes, etc … C’est pourquoi on connaît le Verseau avec le qualificatif de « Fou du Zodiaque ».
Et que voyons-nous dans l’arcane vingt et un ? Celui qu’on appelle « Le Fou du Tarot ». Une coïncidence de plus. C’est parce que tout initié qui se laisse tomber est réellement un fou. Lorsque l’aspirant alchimiste profane le Temple du Dieu Mercure en renversant le Vase Saint d’Hermès, il tombe directement, spirituellement parlant, dans la gueule du crocodile égoique qui l’attend en le guettant.
POISSONS
Le dernier des douze apôtres est Barthélémy. Le signe qui ferme la ceinture zodiacale est le signe des Poissons. Il gouverne Neptune, la planète de l’ésotérisme par excellence ; cependant, quand ces natifs se laissent emporter par le courant de la vie, ils tombent dans la paresse, la passivité et l’indifférence envers la vie. Ici nous voyons Barthélémy en contemplation, appuyé sur la table, observant avec une certaine distance tous les événements.
À cause de l’état lamentable du tableau, nous ne pouvons discerner aujourd’hui un détail important du tableau. Observons l’apôtre Barthélémy. C’est le seul dont on voit nettement les pieds. L’ombre légère que projette la table cache tous les autres pieds. À ce point de vue, cela ne nous surprendra pas que le signe qui gouverne les pieds soit précisément le signe des Poissons.
L’arcane vingt et deux, « Le Retour », nous invite à revenir au point de départ originel. Dans les Poissons, apparaît un homme avec deux poissons. Selon la Gnose, cela représente l’Atman, notre Être avec ses deux Âmes : l’Âme divine et l’Âme humaine. Nous devons vivre une véritable religion pour nous relier à nouveau à ce dont nous nous sommes séparés un jour par notre hérésie : le Réel, Dieu en chacun de nous.
Pour parcourir ce chemin étroit et difficile, nous devons travailler avec les eaux de la vie du signe zodiacal des Poissons, ou en d’autres termes, avec les neuf cordes de la lyre du dernier arcane majeur. C’est au moyen du sexe que nous pouvons reconstruire notre propre lyre d’Orphée, le Verbe, et ainsi la parole perdue sera retrouvée.
Maintenant, sans abandonner la science des astres, en analysant la ceinture zodiacale, nous pouvons observer que chaque constellation a, en face d’elle, une autre constellation différente : le Bélier a la Balance, le Taureau a le Scorpion, les Gémeaux a le Sagittaire, etc … Cet antagonisme qu’on peut constater dans le macrocosme nous explique que l’astrologie a son parallélisme dans la vie réelle, de façon que deux signes opposés auront aussi des tendances différentes et une vision de la vie très dissemblable.
Sur le même ordre d’idée, regardons de nouveau le tableau.
BÉLIER – BALANCE
Simon représente la force ; Jean l’amour. Simon a les deux mains séparées ; Jean les a réunies. Simon apparaît en premier plan, on le voit en entier ; le corps de Judas cache une partie du corps de Jean. Simon est feu ; Jean est air. Simon est chauve et a de la barbe ; Jean n’en a pas et il a les cheveux longs.
TAUREAU – SCORPION
Thaddée montre de la tendresse ; Judas de l’action. Thaddée dirige l’une de ses mains vers l’intérieur de lui-même ; Judas le fait vers l’extérieur. Thaddée apparaît en second plan ; Judas en premier plan. Thaddée est terre ; Judas est eau. Thaddée a les cheveux et la barbe de couleur blanche ; Judas a les cheveux et la barbe de couleur noire.
GÉMEAUX – SAGITTAIRE
Matthieu donne une idée de mouvement, de liberté et d’indépendance ; Pierre s’appuyant sur un autre, donne l’idée d’avoir besoin des autres. L’image de Matthieu apparaît en entier ; celle de Pierre
seulement en partie. Matthieu est l’air ; Pierre est feu. Matthieu est jeune, les cheveux bruns et sans barbe. Pierre est un homme âgé, avec les cheveux blancs et de la barbe.
CANCER – CAPRICORNE
Philippe est introverti ; André est extroverti. Les mains du premier sont vers l’intérieur ; celles du second vers l’extérieur. Philippe apparaît en second plan ; André en premier. Philippe est eau ; André est terre. Philippe a l’aspect juvénile, les cheveux abondants et sans barbe. André est vieux, chauve et il a de la barbe.
LION – VERSEAU
Saint-Jacques le Majeur dénote l’indépendance : les autres sont assis et se meuvent autour de lui. Saint-Jacques le Mineur montre de la dépendance par rapport aux autres en s’appuyant et en cherchant, avec ses gestes, d’autres apôtres. On voit Saint-Jacques le Majeur en entier à partir de la taille, Saint-Jacques le Mineur est en partie caché. Le premier est feu, le second est air. Même si l’image n’est pas très bonne, Saint-Jacques le Majeur paraît avoir une barbe ; Saint-Jacques le Mineur n’en a pas.
VIERGE – POISSONS
Thomas tient sa main levée, pointant son doigt vers le haut ; Barthélémy a ses deux mains tournées vers le bas. Chez Thomas, sa tête attire notre attention ; chez Barthélémy c’est l’opposé : les pieds. Thomas est en second plan ; Barthélémy en premier. Thomas est terre ; Barthélémy est eau. Sur le visage de Thomas on discerne une petite barbe ; sur celui de Barthélémy, elle est absente.
À tout ce qui a été exposé jusqu’ici, on doit ajouter le contenu kabbalistique auquel la numérologie se réfère et qui apparaît dans cette œuvre.
NUMÉROLOGIE
Le nombre peut-être le plus significatif que nous pouvons distinguer dans cette œuvre est le douze : les douze apôtres représentent, pour parler d’une façon ésotérique, les douze Puissances, les douze fondations de la Jérusalem Céleste.
Ces douze apôtres plus le Christ (le Christ intime) font un total de treize. Le numéro treize représente les treize aéons, les treize boucles de cheveux, les treize mèches de la barbe de l’Ancien des Jours.
Le huit apparaît dans les huit tapisseries qui ornent les murs. Ce nombre nous rappelle le Saint Huit, le nombre de l’infini à l’intérieur duquel se trouve enfermée toute la création. Les pieds qui soutiennent la table sont au nombre de huit. Le huit est la patience avec laquelle nous devons supporter les adversités et les épreuves que la vie nous procure.
Nous voyons le nombre quatre dans les quatre groupes de pieds qui soutiennent la table. Cela nous rappelle les quatre Tétrasustentateurs de l’univers. On voit aussi quatre yeux dans chaque triade d’apôtres. C’est l’œil de la divinité, l’œil de Ra qui, multiplié par quatre, nous donne Iod He Vau He de la Kabbale, le Tétragrammaton. Les Évangiles sont au nombre de quatre, ainsi que les groupes d’apôtres que Léonard a identifié avec les quatre saisons : En Bélier commence le printemps, en Cancer l’été, en Balance l’automne, et en Capricorne l’hiver.
Le trois est visible dans le nombre de mains jointes dans chaque groupe d’apôtres. L’arcane trois représente, entre autres, la production matérielle. La main symbolise ce qui est palpable, ce qui est matériel. Il y a trois fenêtres par où entre la lumière. C’est la lumière qui émane des Trois Forces Primaires de la Création : le Père, le Fils et l’Esprit-Saint.
Pour finir, nous voyons également le nombre quarante neuf sur le plafond de la salle, si nous multiplions les sept poutres horizontales par les sept poutres verticales. Ce sont les quarante neuf niveaux de notre plafond intérieur, c’est à dire de notre propre mental.
ÉPILOGUE
Il est évident qu’au temps où le voile de l’ignorance fut jeté sur le mental des humains, l’homme commença a adorer le symbole en lui-même, l’aspect extérieur de toutes les choses, en oubliant la réalité exprimée par ce symbole. Le monde actuel apprend uniquement ce que lui dictent ses sens externes, et ne s’arrête pas pour étudier intelligemment le monde interne et symbolique, pour arriver à découvrir les véritables arcanes de la sagesse.
Nous sommes sûrs que l’admiration qu’éveille aujourd’hui « La Dernière Cène » n’a rien à voir avec ce que sentirait une personne qui connaîtrait le haut contenu philosophique, mystique et scientifique que cette œuvre renferme.
Ce fut réellement un plaisir aujourd’hui d’avoir pu réaliser avec vous ce parcours de la vie de Léonard De Vinci et de l’une de ses plus belles œuvres. Nous espérons sincèrement que cette étude a rempli vos âmes de choses très belles.
Et pour finir, et avec juste raison, nous nous exclamons, unis à Léonard lui-même : « Dans la vie, la beauté périt, mais l’art est immortel ».