Raja Yoga
(Sanskrit) « Yoga Royal ». Swami Sivananda de son livre Raja Yoga : « Le Raja Yoga est le roi des Yogas. Il concerne directement le mental. Dans ce Yoga, il n’y a pas de lutte avec le Prana ou le corps physique. Il n’y a pas de Kriyas Hatha Yogique. Le Yogi s’assoit à l’aise, surveille son mental et fait taire les pensées bouillonnantes. Il calme le mental, retient les ondes de pensée et entre dans l’état sans pensée ou Asamprajnata Samadhi, d’où le nom de Raja Yoga. Bien que le Raja Yoga soit une philosophie dualiste et traite de la Prakriti et du Purusha, il aide l’étudiant dans la Réalisation Advaitique de l’unité. Bien qu’il y ait la mention de Purusha, ultimement le Purusha devient identique au Soi Supérieur ou Purusha, ou Brahman des Upanishads. Le Raja Yoga pousse l’étudiant au plus haut échelon de l’échelle spirituelle de la réalisation Advaitique de Brahman.
Le Raja Yoga de Patanjali est généralement appelé l’Ashtanga Yoga ou le Yoga des Huit Membres, par la pratique duquel la liberté est atteinte. Ces huit membres sont :
- Yama ou Vœux Éternels : • Ahimsa (non-violence) • Satya (vérité) • Asteya (non-vol) • Brahmacharya (continence) et • Aparigraha (non-avarice) ;
- Niyama ou Observances : • Saucha (pureté) • Santosha (contentement) • Tapas (austérités) • Svadhyaya (étude) et • Ishvarapranidhana (abandon à Dieu) ;
- Asana (posture méditative ferme et confortable);
- Pranayama (la régulation de la Force Vitale) ;
- Pratyahara (abstraction des sens et du mental des objets);
- Dharana (concentration);
- Dhyana (méditation); et
- Samadhi (état de surconscience ou transe)
« Ces huit membres ont été scientifiquement arrangés et traités. Ce sont les étapes naturelles de l’échelle qui emmène l’homme de sa nature humaine à la vraie nature divine. Du grossier au subtil, tous les accords qui lient le Purusha à la Prakriti sont coupés. Cette rupture des liens libère le Purusha pour qu’il jouisse de son Indépendance, Kaivalya Moksha, tel est le but du Raja Yoga.
« Yama et Niyama purifient les actions de l’individu et les rendent plus Sattviques. Tamas et Rajas qui sont les piliers du Samsara sont abattus par la pratique des Dix Canons de Yama et Niyama. La pureté intérieure est augmentée. La nature de l’individu elle-même est rendue Sattvique. Asana donne à l’individu le contrôle sur les impulsions rajasiques, et en même temps, il forme la base de la grande structure de Antaranga Sadhana, ou le processus de yoga intérieur. Pranayama met l’aspirant face à face avec le Principe de Vie. Le contrôle de ce principe de vie lui donne un aperçu de sa force motrice. Il est rendu conscient du fait que c’est le désir qui soutient la force vitale. Le désir est la cause de l’extériorisation du mental. Le désir est le lit des Vrittis. Les Vrittis forment ensemble le mental, et c’est le mental qui relie Purusha à la Prakriti. Le mental ou Chitta est la forme la plus subtile des manifestations de la Prakriti. Si le mental doit être détruit, les Vrittis doivent être éradiqués. Si Vrittis doit être éradiqué, le désir doit être extirpé. Le Yogi retire alors rapidement tous les rayons du mental de leur propulsion externe (Pratyahara). Pour trouver la racine du mental, la Graine du Désir, il a besoin de la lumière de tout le mental. En même temps, la prévention de l’extériorisation du mental brise le cercle vicieux, à mesure que le désir est privé de sa manifestation active. Ce faisceau de lumière concentré est alors dirigé vers la racine du mental lui-même (Dharana) ; et le mental est tenu en échec. Maintenant la conscience qui s’écoulait depuis si longtemps vers l’extérieur se rassemble et retourne à sa source – le Purusha à l’intérieur, qui est Dhyana. Le lien avec la Prakriti a disparu. Le Purusha expérimente l’état transcendantal d’indépendance – Kaivalya – dans Nirvikalpa Samadhi. Maintenant l’ignorance est détruite. Le Purusha se rend compte que ce n’était que Sa conscience qui a donné à la Prakriti son pouvoir de lui plaire, de lui donner de la joie, de le tromper et de le lier. Il jouit de la béatitude de Sa propre nature et reste à jamais indépendant et béat. Toute pensée cesse une fois pour toutes dans Nirvikalpa Samadhi. Les graines du Désir et Vasanas et Samskaras sont frites en totalité ; c’est Nirbija Samadhi. Le Yogi dans cet État Suprême perd toute conscience, toute conscience de la dualité et de la multiplicité ; il perd même l’idée du Moi (Asmita) dans Asamprajnata Samadhi. C’est l’État Suprême où le Voyant (Purusha) est établi dans Son propre Svarupa.
« N’imaginez pas que vous êtes un Uttama Adhikari et que vous n’avez qu’à vous asseoir en méditation et entrer en Samadhi. Vous aurez une chute terrible. Même après des années de pratique, vous constaterez que vous n’avez pas progressé d’un pouce, car il y a au fond de vous des désirs et des envies qui se cachent, des Vrittis maléfiques qui sont bien au-delà de votre portée. Soyez humble. Faites une analyse approfondie de votre cœur et de votre mental. Même si vous êtes vraiment un aspirant de première classe, pensez que vous êtes un aspirant de la classe la plus basse et pratiquez l’octuple Sadhana prescrite par le Raja Yoga. Plus vous passerez du temps dans les deux premières étapes, à savoir Yama et Niyama, moins il vous faudra de temps pour atteindre la perfection dans la méditation. C’est la préparation qui est très longue. Mais n’attendez pas la perfection dans Yama et Niyama, pour aborder les pratiques supérieures d’Asana, Pranayama et méditation. Essayez de vous établir dans Yama et Niyama, et en même temps pratiquez Asana, Pranayama et méditation autant que vous le pouvez. Les deux doivent aller de pair. Alors le succès sera rapide. Vous entrerez bientôt dans Nirvikalpa Samadhi et atteindrez Kaivalya Moksha. Ce qu’est cet état suprême, personne ne l’a décrit, et aucun mot ne peut le décrire. Exercez-vous, Ô aspirant audacieux, et réalisez-le par vous-même. Puissiez-vous briller en tant que Yogi dans cette naissance même ! » -Swami Sivananda de son livre Raja Yoga
« Le travail avec la Pierre Philosophale, les huit étapes du yoga, sont exclusivement pour ceux qui respectent les principes et les lois du saint huit, et jamais ceux des sbires du Tantra noir ou gris. » —Samael Aun Weor