Mahat
(Sanskrit महत्) Littéralement, « grand ». En outre, « connaissance sacrée, intellect, grand principe, pouvoir, domination, éclat, puissance, grandeur ».
« Vyasa a dit : « Brahma est la semence éclatante à partir de laquelle, existant comme il le fait par lui-même, a fait jaillir l’univers entier composé de deux sortes d’êtres, à savoir le mobile et l’immobile. À l’aube de Son jour, se réveillant Il crée avec l’aide d’Avidya cet univers. Au début jaillit ce qui est appelé Mahat. Ce Mahat est rapidement transformé en Mental qui est l’âme du Manifeste. » – Mahabharata
« Bhrigu a dit, ‘Il y a un Être Primordial, connu des grands Rishis, du nom de Manasa. Il est sans commencement et sans fin. Cet Être Divin est incapable d’être pénétré par des armes. Il est sans décomposition et est Immortel. On dit qu’il est Immanifesté. Il est Éternel, Immuable et Inchangeable. Par lui naissent des créatures et par lui elles meurent. Il a d’abord créé un être divin connu sous le nom de Mahat. Mahat a créé la Conscience. Cet Être Divin a créé l’Espace. » – Mahabharata
« La matière brute est sans forme. Mahat ou l’Intelligence Cosmique est sa première forme. » – Swami Sivananda
« Dans la philosophie Sankhya, Mahat est le terme utilisé pour désigner « le mental cosmique » ou « le mental universel ». C’est le premier principe qui est dérivé d’Avyakta. C’est le premier principe qui se manifeste à partir de l’Avyakta immanifesté. La roue du char à bœufs repose sur les rayons. Les rayons reposent sur la nef. De même, le mental repose sur Prakriti et Prakriti repose sur Brahman. De Mahat vient Ahankara. De Ahankara Sattvique vient le mental ; de Ahankara Rajasique vient Prana ; de Ahankara Tamasique, Tanmatras; de Tanmatras, les éléments bruts ; des éléments bruts, l’univers brut. Le mental n’est autre qu’Ahankara, l’idée de « Moi ». Il est, en effet, difficile d’éviter cette idée de « Moi ». Le mental s’attache toujours à quelque chose d’objectif (Sthula). Il ne peut pas tenir debout tout seul. C’est seulement ce mental qui s’affirme comme « Moi » dans ce corps. L’idée de « Moi » est la graine de l’arbre du mental. Le germe qui jaillit en premier de cette graine d’Ahankara est Buddhi. De cette pousse, les branches ramifiées appelées Sankalpas ont leur origine. » – Swami Sivananda
« Car MAHAT est le premier produit de Pradhana, ou Akasa, et de Mahat – l’intelligence universelle » dont la propriété caractéristique est Bouddhi » — n’est autre que le Logos, car il est appelé « Eswara » Brahma, Bhava, etc. (Voir Linga Purana, sec. lxx. 12 et suiv.; et Vayu Purana, mais surtout l’ancien Purana — prieur, section viii., 67-74). Il est, en bref, le « Créateur » ou le mental divin en opération créatrice, « la cause de toutes choses ». Il est le « premier-né » dont les Puranas nous disent que « Mahat et la matière sont les limites intérieures et extérieures de l’Univers », ou, dans notre langage, les pôles négatif et positif de la double nature (abstraite et concrète), car le Purana ajoute : « De cette manière — comme l’étaient les sept formes (principes) de la Prakriti comptées de Mahat à la Terre — ainsi au moment de pralaya (pratyahara) ces sept se réintègrent successivement. » – H.P. Blavatsky, La Doctrine Secrète
« L’utilisation apparemment paradoxale de la phrase « Septième Éternité », divisant ainsi l’indivisible, est sanctifiée dans la philosophie ésotérique. Cette dernière divise la durée illimitée en un Temps inconditionnellement éternel et universel et un Temps conditionné (Khandakala). L’un est l’abstraction ou le noumène de temps infini (Kala) ; l’autre son phénomène apparaissant périodiquement, comme l’effet du Mahat (l’Intelligence Universelle limitée par la durée Manvantarique). Avec certaines écoles, le Mahat est « le premier-né » du Pradhana (substance indifférenciée, ou l’aspect périodique de Mulaprakriti, la racine de la Nature), qui (Pradhana) est appelée Maya, l’Illusion. À cet égard, je crois que l’enseignement ésotérique diffère des doctrines Védantines des écoles Adwaita et Visishtadwaita. Car il dit que, tandis que la Mulaprakriti, le noumène, est auto-existante et sans aucune origine — est, en bref, sans parent, Anupadaka (comme un avec Brahmam) – la Prakriti, son phénomène, est périodique et pas mieux qu’un fantasme du premier, ainsi Mahat, avec les occultistes, le premier-né de Gnana (ou Gnose) la connaissance, la sagesse ou le Logos — est un fantasme reflété de l’Absolu NIRGUNA (Parabrahm, la réalité unique, « dépourvue d’attributs et de qualités » ; voir Upanishads) ; tandis qu’avec certains Vedantins, Mahat est une manifestation de la Prakriti, ou Matière. » – H.P. Blavatsky, La Doctrine Secrète