Écrit par : Gnostic Instructor Catégorie : Gnose du Buddha Dharma
Dans la tradition du Bouddhisme, les étudiants qui accèdent à l’étude et à la pratique des enseignements du Bouddha effectuent toujours une sorte de cérémonie, qui varie selon les écoles, mais qui est universellement appelée «Trouver refuge». Ils trouvent refuge dans les Trois Joyaux ou les Trois Trésors ou les Trois Joyaux. Quand une personne trouve refuge, elle fait un vœu ou répète une prière qui dit dans son essence, «Je trouve refuge dans le Bouddha, le Dharma, et le Sangha». Ce sont les Trois Joyaux : Bouddha, Dharma, Sangha. Et c’est l’ordre dans lequel ils le disent.
D’habitude, les personnes qui prennent refuge, qui font ce vœu, ou répètent cette prière, le font, parce qu’elles ont reçu une certaine instruction ou conseils ou qu’elles ont été inspirées par les enseignements du Bouddha. Elles répètent cette prière pour confirmer leur aspiration personnelle de recevoir la protection et des conseils. C’est ce que cela veut dire, prendre refuge. Cela veut dire, se protéger, se couvrir avec le manteau ou la cape des Trois Joyaux.
Ils sont appelés les Trois Joyaux parce qu’ils sont trois éléments très précieux tout comme «la perle précieuse» dont Jésus a parlé dans les Évangiles, en disant que si vous trouvez cette perle, cette pierre, ce joyau, vendez tout ce que vous avez pour l’acheter, pour la garder, pour la protéger, parce qu’elle est valeureuse. Les Trois Joyaux avec trois aspects ont extraordinairement cette valeur. Ce sont les trois Bouddha, Dharma, et Sangha, qui nous donne la possibilité de parcourir le chemin, de parvenir effectivement à une certaine compréhension, ou réalisation.
Les Trois Joyaux ont des niveaux de compréhension. Tous ceux qui ont étudié le Bouddhisme comprennent au moins l’aspect extérieur ou public. Ils auraient compris que Bouddha, le Premier Joyau, serait le fondateur du Bouddhisme, l’enseignant, celui qui a transmis premièrement cette Voix du Lion, le Rugissement du Lion : le Dharma. Le Dharma, qui est le Second Joyau, est l’enseignement, constitué premièrement des Quatre Nobles Vérités et de l’Octuple Chemin, qui fournit l’assistance et les conseils pour conduire l’âme souffrante hors de la souffrance. Ensuite le troisième, le Sangha, dans son aspect extérieur, l’aspect public serait la communauté spirituelle des personnes de même opinions. C’est l’aspect commun, littéral de la compréhension des Trois Joyaux. Cette compréhension, ou cette définition est commune à toutes les écoles de Bouddhisme. À cause de la simplicité de ces Trois Joyaux, dans leur aspect extérieur, vous pouvez voir une structure semblable dans presque toute religion. Vous avez toujours un enseignant, un enseignement, et vous avez une communauté. Mais encore une fois, c’est l’aspect extérieur, l’aspect littéral, qui a son utilité, mais ce n’est pas notre intérêt primaire.
Pour réellement comprendre ce que cela veut dire, Prendre Refuge, pour trouver son refuge personnel dans ces Trois Joyaux, nous devons aller plus profond que cette signification littérale. Nous devons pénétrer la signification intérieure, et ensuite pénétrer la signification secrète. Et ce sont, évidemment, des niveaux pour comprendre ce que signifient les Trois Joyaux. Pour ce faire, nous devons comprendre quelque chose au sujet du Dharma en général, ou Gnose.
Nature du Bouddha
La chose principale que nous devons appréhender, premièrement, est que nous avons à l’intérieur de nous la Conscience ; nous avons l’Essence, le tathagatha-garbha, qui est la nature du Bouddha. La nature du Bouddha est cette Conscience libre, l’embryon à partir duquel nous pouvons commencer notre développement personnel. C’est la chose la plus importante que nous devons comprendre : à l’intérieur de nous réside le potentiel de devenir un Bouddha pleinement éveillé. Pleinement développé. Complètement au-delà de la souffrance. Sans afflictions. Sans doute. Sans anxiétés. Cette capacité réside en chacun de nous. C’est la chose la plus importante que nous devons comprendre. Et ce n’est pas qu’une compréhension intellectuelle. C’est pratique. Avant que nous comprenions quoi que ce soit en rapport avec les Trois Joyaux ou le fait de Trouver Refuge, nous devons savoir comment travailler avec la Conscience. C’est en travaillant et en expérimentant la nature de notre propre Conscience que notre compréhension personnelle commence par fleurir.
Cette nature du Bouddha a, son essence fondamentale propre, sa luminosité, sa clarté, sa perception. Dit d’une autre manière, nous savons que la Conscience dans son essence, dans sa nature de base, est radieuse et claire, libre et heureuse, une paix totale, avec une sérénité totale. Une incarnation de l’amour. Pure. Et nous avons tous cela, à des degrés quelconques, à l’intérieur. C’est la première chose fondamentale que nous devons réellement commencer par comprendre pratiquement : apprendre comment travailler avec la Conscience, d’instant en instant. Pas seulement de manière théorique, et pas seulement comme une expérience intéressante, mais comme quelque chose avec laquelle nous travaillons activement et continuellement.
La deuxième chose fondamentale que nous devons comprendre est que notre Conscience, est embouteillée dans l’ego, et que cet ego modifie les conditions de la Conscience. Nous appelons cela ego, les agrégats, les afflictions, les émotions négatives, mais c’est la base de la souffrance. La chose principale à comprendre sur cet état de conditionnement est que c’est possible d’y mettre fin. C’est possible de libérer la nature du Bouddha ou la Conscience de l’affliction. Et c’est ce que présentent les Quatre Nobles Vérités, la base la plus importante du Bouddhisme : la souffrance existe, mais il existe également un moyen d’en sortir.
Le troisième point est que nous devons comprendre cette science ou chemin, qu’il y a une science pour transformer le mental, une science que nous pouvons utiliser pour transformer l’ego, les afflictions, les émotions négatives, et les transmuter, de les changer en quelque chose d’autre, de mettre fin à l’affliction. Alors, ces trois compréhensions sont les bases fondamentales que nous devons comprendre pratiquement, dans notre expérience, pour pénétrer la signification profonde des Trois Joyaux. Sans cela, sans l’expérience pratique de la nature de notre Bouddha, sans l’expérience pratique qui permet de voir la manière dont notre ego travaille, et savoir qu’il y a une manière de mettre fin à l’affliction que cela nous inflige, et sans travailler activement avec cette science pour mettre fin à cette affliction dans notre mental, nous ne pouvons pas comprendre la véritable nature de ce qu’est le Bouddha, ou ce qu’est le Dharma, ou ce qu’est le Sangha.
Dharma
Ces trois compréhensions, dans leur synthèse, sont le Dharma lui-même. Dharma vient de la racine d’un mot en Sanskrit, «dhar», qui veut dire «soutenir». Et c’est pourquoi quand nous parlons du Dharma, nous parlons d’une loi ou d’une vérité ou de quelque chose de fondamentale, quelque chose de vrai. Parce qu’une vérité soutient ; elle a de la solidité, elle a de la force, elle a de la réalité. Le Dharma, en lui-même, est la connaissance de la vérité. Acquérir cela exige que nous fassions l’effort pour y arriver ; acquérir cette connaissance à travers notre expérience personnelle, consciemment, pas seulement théoriquement.
Quand nous étudions le Dharma, ce sont ces trois compréhensions que nous utilisons et comment approfondir notre expérience pratique de ces trois compréhensions. Mais de manière ultime, notre but en étudiant le Dharma est d’acquérir notre expérience personnelle de cette vérité, de connaître ce Dharma par nous-mêmes. Et quand nous étudions le Dharma Gnostique – et par Dharma Gnostique je veux dire : (a) Gnostique en termes d’expérience personnelle, la connaissance que nous acquérons par notre propre Conscience et (b) le Dharma est la vérité. Donc dire «Le Dharma Gnostique» est avoir notre propre Conscience, avoir l’expérience directe de la loi fondamentale, la vérité fondamentale. Et ce Dharma Gnostique peut être également désigné plusieurs autres choses. Il pourrait s’appeler Bouddhisme ou Christianisme, Soufisme, Islam ; cela n’a rien à voir avec ces noms. Ce qui compte est que cette science, mise en pratique nous aide à éveiller notre Conscience et commence à vaincre la souffrance dans notre propre mental.
Quand nous nous mettons à réellement à acquérir l’expérience pratique de notre Conscience et à la libérer de l’ego, à éveiller réellement notre Conscience, nous commençons à comprendre quelque chose sur la profondeur de l’enseignement du Dharma. Alors il est bon pour nous de voir premièrement et comprendre ce que signifie le Dharma.
Dharma en tant que mot, en lui-même a deux aspects fondamentaux. Je vous ai expliqué que ça veut dire littéralement la vérité ou la loi, mais l’énoncé suprême du Dharma est que la fin de la souffrance peut être atteinte, qu’il existe un état libre de toute souffrance. Il existe un état d’existence, un état de Conscience, qui est au-delà de la souffrance. Alors nous dirions que c’est le fait de ou la perspective de ce qui est appelé dans le Bouddhisme «la véritable cessation». La cessation dans ce cas se réfère à la fin de l’émotion afflictive, à la fin de la pensée afflictive, à la fin de l’action ou de la sensation afflictive. La cessation veut dire «un arrêt de l’activité ; la sérénité, la paix, l’équanimité». Alors la véritable cessation serait la Réalisation du Dharma. Ce serait une parfaite sérénité, un mental parfait : un Vajrasattva. Une Âme Diamant est une expression ultime de la véritable cessation. Un autre nom pour cela est Dharma-kaya. Le Dharma-kaya est le «corps de vérité du Bouddha». C’est l’aspect le plus élevé, la fonction la plus élevée, le corps ou le véhicule le plus élevé à travers lequel un Bouddha peut s’exprimer.
La seconde utilisation du mot Dharma se réfère au chemin pour atteindre cette cessation. Alors nous avons besoin de ces deux aspects du mot, parce qu’on les utilise de manière interchangeable, Dharma en tant qu’état d’être, et Dharma en tant que chemin. Mais en réalité quand nous en parlons, dans les deux cas, ce dont nous parlons est que nous devons acquérir l’expérience consciente personnelle de cela. Il ne suffit pas de le croire simplement ou d’en avoir foi, de l’accepter ou de le rejeter dans le mental. Le Dharma en lui-même doit devenir Gnostique, devenir quelque chose d’expérimentable, les deux en tant que chemin et en tant qu’état de Conscience.
Cet état d’existence, de Dharma, de cessation, peut s’acquérir seulement à travers les voies qui permettent de le comprendre. Ce que je suis en train de dire ici est explicite : toutes les religions n’enseignent pas comment parvenir à la cessation ou l’éveil, ni toutes les croyances, ni toutes les théories, ni tous les mouvements, pas même tout le Bouddhisme. Si une école ou un enseignement ou un enseignant ou une doctrine n’enseignent et n’expriment pas une compréhension de la nature de la cessation, ils ne peuvent pas vous y conduire. Cela doit être explicitement compris. La plupart des gens de nos jours essayent de bâtir leur religion personnelle, de lire différents livres, lire différents enseignants, avoir différentes idées, et mettent ensemble leur concept personnel de ce qu’est la religion ou de ce qu’est Dieu, et c’est fondamentalement une erreur.
Ce que nous devons tous saisir est que notre propre mental nous met dans la situation de souffrance et d’ignorance dans laquelle nous nous trouvons, alors nous ne pouvons pas nous appuyer sur notre mental pour nous en sortir. Nous devons nous appuyer sur quelque chose d’autre. C’est pourquoi les Trois Joyaux sont si importants. Les Trois Joyaux fournissent un refuge à l’intérieur duquel notre Conscience peut être protégée de notre propre mental vicieux. L’ennemi que nous avons c’est nous-mêmes, nos perceptions personnelles erronées, et notre point de vue erroné. Nous souffrons à cause de nos erreurs, à cause de nos mauvaises perceptions, et aussi longtemps que nous persistons à ne pas voir cela, notre souffrance va s’empirer.
Ne commettez pas l’erreur de penser que la vie continuera simplement telle qu’elle est, ou de tomber dans l’illusion que la vie va s’améliorer d’une manière ou d’une autre. Plusieurs s’imaginent que de toute façon la vie de demain sera meilleure qu’elle ne l’est aujourd’hui. Ceci est un mensonge. Ce qui sera, sera le résultat de ce qui est aujourd’hui. Tout ce qui est, est une résultante des causes. Les causes que nous produisons actuellement, produisent les effets que nous expérimenterons plus tard.
Ce que nous devons saisir est que nous sommes dans la situation dans laquelle nous sommes actuellement parce que nous l’avons créée : notre souffrance, dans le doute, dans la peur, avec l’anxiété, avec le stress, avec la maladie, à la fois physique et émotionnelle, mentale ; avec la colère, avec la luxure, avec l’incertitude de la mort nous poursuit. Nous avons tous ces problèmes à cause de notre propre mental, à cause de nos actions ; nous ne pouvons pas blâmer quelqu’un d’autre. Et à cause de cela, si nous continuons par nous comporter comme nous l’avons été, alors nos problèmes ne vont que se multiplier.
Ce que nous devons saisir est que notre souffrance est née à cause de nos activités personnelles. C’est pour cette raison que nous avons besoin de la Gnose, notre expérience personnelle de la vérité, notre expérience directe personnelle, pas croire simplement à quelqu’un, pas simplement accepter ou rejeter ce qu’ils disent, mais l’expérimenter. C’est la seule manière par laquelle nous pouvons produire un changement fondamental. À travers notre expérience personnelle.
Une croyance ne va pas dissiper la souffrance. Il y a plusieurs personnes qui croient en Jésus, ou qui croient en Bouddha, qui croient en Mohammed, ou Moise, et souffrent toujours terriblement.
Une autre manière d’aborder le mot Dharma est sa définition en tant qu’action. Le Dharma est une manière d’agir, une manière de se comporter. Et c’est ce dont on a besoin. Nous avons besoin d’un type d’action qui produise de nouveaux résultats. Une manière dont on peut s’en apercevoir est que, durant toute notre vie, nous avons peut-être changé nos croyances plusieurs fois, appris de nouvelles choses, été exposés aux nouvelles choses et eu différentes sortes d’expériences. Nous avons étudié plusieurs croyances. Si nous regardons cela simplement d’un point de vue religieux, les gens ont changé de religions à plusieurs reprises dans leurs vies. Ils ont peut-être grandis en tant que Chrétien et ont commencé ensuite par étudier l’Hindouisme ou le Bouddhisme ou même se sont convertis en Mormons, et sans réellement une action consciente de changement, c’est aussi simple que changer d’habits. Les gens ne pensent qu’à changer leurs apparences ou changer leurs croyances pour se conforter ou éviter de voir leur peur. C’est fréquent dans plusieurs religions, les religions qui mettent réellement l’accent sur la nécessité d’avoir peur. Et les gens s’y rendent en espérant qu’en croyant à la religion, leurs peurs se dissiperont ; espérant qu’en ayant foi en une religion quelconque ils n’auront plus besoin d’avoir peur. C’est vraiment trompeur. La cause de la peur est la nature du mental que nous avons. C’est la nature de notre propre mental qui produit la souffrance. Aussi longtemps que ce mental ne changera pas pour le mieux, la souffrance surviendra. Peu importe ce que vous croyez. Peu importe ce que je crois. Ce qui importe c’est ce que nous faisons, comment nous agissons, comment nous changeons.
Vide et Souffrance
Ce que dit le Dharma, tout Dharma véritable, tout enseignement véritable, tout chemin véritable est que la cessation de la souffrance survient spontanément et naturellement quand la Conscience comprend, quand la Conscience s’éveille, quand la Conscience voit la vérité, la souffrance commence par être résolue. La forme la plus élevée de cette perception est de percevoir la nature de la vérité, le Dharma, la nature de la réalité. Tout véritable Dharma Gnostique, qu’il soit appelé Bouddhisme ou Hindouisme, ou Gnosticisme, disent que la vérité ultime, le dharma ultime est le Vide. C’est la Doctrine, le Dharma du Vide : Shunyata, l’Absolu. C’est pourquoi quand nous étudions la Kabbale, au sommet de l’Arbre de Vie, nous voyons l’Absolu, l’Espace Abstrait Absolu, qui est le néant primordial, ou le vide. Mais ce n’est pas le vide dans le sens où notre intellect le conçoit. C’est très difficile à décrire par des mots, mais c’est la compréhension ultime du Dharma.
Pour mettre fin à la souffrance, nous devons comprendre la nature de l’Absolu. Cela paraît très simple, dit de cette façon, mais pour le faire cela demande beaucoup de travail. Ce travail est au sujet de nous-mêmes, pas à l’extérieur. Pour le faire, nous pouvons commencer par regarder la souffrance elle-même.
Nous savons que la souffrance a deux causes principales. La première est le karma. Karma est un mot Sanskrit qui à la base veut dire cause et effet, ou la loi d’action et de conséquence. Nous souffrons à cause des conséquences que nous expérimentons actuellement pour nos erreurs personnelles, nos actions personnelles. Et c’est le but de cela ; ce n’est qu’une loi. C’est tout comme une loi de physique. Quand nous mettons en mouvement une énergie quelconque, cette énergie réagit, elle se meut, en fonction des lois qui gouvernent la nature. Il n’y a pas de possibilité d’y échapper. Le karma est karma ; c’est la loi. Et toutes les religions au monde le disent. Dans la Bible, c’est dit de plusieurs manières. La plus simple est «chacun récoltera ce qu’il a semé», c’est-à-dire que vous recevrez en fonction de vos actions. C’est une chose très simple à comprendre intellectuellement, mais c’est très difficile à comprendre émotionnellement, à comprendre consciemment, au point que si nous y arrivons, nous n’agirions plus comme nous le faisons actuellement. Alors la première cause de la souffrance est simplement cela, c’est expérimenter simplement le karma que nous avons nous-mêmes mis en mouvement.
La seconde cause de la souffrance, ce sont toutes ces émotions afflictives, ces pensées, et sensations qui causent le karma et qui résultent du karma.
1- Cerveau intellectuel : pensées
2- Cerveau émotionnel : sentiments
3- Cerveau moteur-instinctif-sexuel: sensations
Ces émotions afflictives, émotions négatives, ou égos, se manifestent à travers nos trois cerveaux, à l’intérieur de notre psychologie sous forme de «Moi». On les appelle «Moi», on les appelle egos, mais en réalité ils ne sont que des pensées, sentiments et sensations, des impulsions qui émergent en nous d’instant en instant et ils changent selon les circonstances ; on ne peut pas les ordonner, on ne peut pas les prédire, on ne peut pas dresser un plan ou un diagramme de cela. Ils sont le chaos ; ils ont plusieurs visages ; la plupart d’entre eux ont l’air d’être nos meilleurs amis. Nous chérissons la plupart d’entre eux et nous croyons qu’ils sont notre véritable soi. C’est le problème. Nous nous accrochons à un soi qui n’est pas réel. C’est la cause de la souffrance.
Vous pouvez synthétiser ces deux causes, karma et affliction, en ceci : l’égoïsme. L’égoïsme est la cause racine de la souffrance. Nous avons une perception erronée de nous-mêmes et cela a plusieurs niveaux. C’est très profond. Notre mental est très profond.
Certains de ces aspects psychologiques nous sont tout à fait superficiels et visibles. Premièrement, la personnalité que nous avons est très superficielle et visible ; notre personnalité est quelque chose que nous avons développé à l’intérieur de ce corps, durant cette vie. Elle est liée à notre lieu de naissance, comment nous avons été élevé, notre nom, notre race, notre culture, notre héritage, notre éducation. Dans d’autres conférences nous avons parlé de ces choses – génotype, paratype, et phénotype, les trois aspects de la personnalité. Ce sont des moyens qui permettent de voir facilement que nous nous accrochons à un soi qui n’est pas réel. Voir au-delà de cela, vraiment pénétrer la nature de cette croyance erronée, c’est commencer à acquérir le Dharma par nous-mêmes, à voir la vérité, à commencer à développer la Perception Juste.
Dans son expression ultime, la Perception Juste est la perception pénétrante, directe, consciente, du Vide, de l’Absolu lui-même, à la base de toute existence. La Perception Juste est la première étape de l’Octuple Chemin, la toute première, et c’est donc quelque chose que nous devons commencer tout de suite. Rappelez-vous qu’au commencement de la conférence je vous disais que pour comprendre les Trois Joyaux, la première chose que nous devons faire est de comprendre notre propre Conscience, de commencer par travailler avec elle. Et c’est la perception Juste. Cela exige que nous commencions à nous éveiller de cette illusion du moi, qui est un mensonge. C’est un mensonge envers nous-mêmes. La Perception Juste est la perception Conscience claire à notre niveau. Et la Perception Juste dépend de l’utilisation des sept autres étapes de ce chemin, jusqu’à ce que nous atteignions l’ultime Perception Juste, qui est la perception directe de l’Absolu. Un Être illuminé, un Être pleinement éveillé, simultanément voit l’aspect visible de la chose et l’aspect Vide, l’aspect Absolu. Un Être éveillé voit les deux à la fois, sans aucune confusion. Et possible pour nous d’atteindre. La nature de notre Bouddha particulier peut être développée pour avoir cette habileté. Ainsi, la Perception Correcte ou la Perception Juste est ce que nous utilisons comme antidote contre l’égoïsme. La Perception Correcte, la Perception Juste, est la compréhension du Vide. Alors parlons-en un peu.
Cette idée ou ce concept du Vide a certaines subtilités dans la philosophie et, malheureusement, plusieurs de ceux qui étudient l’Absolu ou le Vide (qui peut être aussi appelé Origine Dépendante) croient une fois qu’ils ont saisi l’idée mentalement, qu’ils ont compris et que c’est fait. C’est une erreur. La compréhension du Vide ou de l’aspect Vide de toute chose existante est une expérience de la Conscience. Ce n’est pas quelque chose dans le mental ; ce n’est pas quelque chose dans l’intellect. C’est expérimenté consciemment, avec la perception. C’est quelque chose différent d’une simple idée intellectuelle. Nous arrivons à la réalisation du Vide à travers notre propre Conscience.
Rappelez-vous je disais plutôt que la qualité que nous devons reconnaître à notre Conscience, à la nature de notre Bouddha, est qu’elle est lumineuse, elle est perception, elle est l’habileté à percevoir, mais sans conditions. C’est cette habileté que possède la Conscience qui peut de façon ultime pénétrer tous les niveaux d’existence et voir tout en même temps. Là maintenant, physiquement, nous percevons la matière et l’énergie. D’une certaine façon, même si personne d’entre nous ne peut vraiment l’expliquer, nous percevons également d’autres types de matière et d’énergie, mais nous ne le comprenons pas. Nous savons tout cela, actuellement, nous avons des sentiments, des émotions, et nous avons des pensées, et nous les percevons, et nous ne savons pas comment. Nous pensons que c’est le cerveau ; nous avons une théorie qui nous fait croire que c’est le cerveau, mais ce n’est pas le cas. C’est la Conscience qui est capable de percevoir cela. Et de la même manière, la Conscience peut aller au-delà et commencer à percevoir d’autres choses qui ne sont pas physiques. C’est une question de travail.
Attention Dirigée
Là où nous sommes actuellement, observant et regardant les pensées et les sentiments et les différentes sortes de sensations et impulsions qui émergent en nous, cette observation elle-même est la clé pour défaire le nœud entier de notre existence : en regardant notre mental. Si vous vous observez actuellement et faites simplement attention, vous voyez que la Conscience elle-même est simplement là ; tout dépend de votre attention. Cela ne vient pas d’autre endroit que cela : être attentif. Cela ne dépend pas d’autre chose que cela. Vous pouvez diriger cette attention, vous pouvez la guider, la contrôler, et vous le faites tout le temps en faisant attention à différentes choses. Mais notre erreur est que nous n’exerçons pas consciemment ce contrôle. Nous permettons que notre Conscience se laisse entraîner par différents éléments qui surgissent dans notre mental. C’est la première chose que nous devons changer. C’est l’erreur que nous commettons. C’est une erreur parce que, dans notre demeure psychologique, nous avons ces trois cerveaux, et de ces trois cerveaux surgissent d’instant en instant les pensées, les émotions et les sensations qui proviennent de quelque part, se manifestent à une période donnée, sous forme de pensées, sous forme de sentiments, et sous forme d’impulsions ou de sensations que nous sentons. Et nous l’acceptons simplement. Nous nous laissons aller paresseusement. Ensuite de nouvelles pensées, sentiments et sensations émergent et les premiers s’en vont. Et cette émergence et défilé rapides continuels, se fait parfois rapidement, parfois lentement. Ce flot d’énergie qui est en mouvement à travers nos trois cerveaux doit être dirigé consciemment. Nous devons prendre contrôle du mental ; c’est pourquoi l’attention est si importante. Nous faisons cela en commençant d’abord par faire attention à notre mental ; en surveillant le mental, en observant le mental, en notant à chaque fois ce qui émerge et survient en tant que pensée, en tant qu’émotion, en tant que sensation.
Vous pouvez peut-être ne pas comprendre ce que j’explique, mais si vous avez une fois essayé de méditer, alors vous saurez exactement ce dont je suis en train de parler. Quand vous tentez de méditer, la première chose à laquelle vous vous confrontez est que vous ne pouvez pas arrêter le mental. Autant de fois que vous essayez le mental n’obéira pas. Alors vous essayer d’être serein, d’être focalisé, de vous concentrer, de ne pas réfléchir, et tout ce que vous pouvez faire c’est penser, et cela est très douloureux. Alors la plupart des gens qui sont intéressés par la Méditation, iront partout chercher des techniques, des enseignants différents, des livres, des écoles, des idées, des théories, pensant tout temps que le problème c’est la technique. «Je ne peux pas méditer, cette technique ne marche pas pour moi», ou «cette manière de faire ne marche pas pour moi», ou «ce style ne marche pas pour moi», ou «je ne le comprends pas, et ça n’arrive pas, je dois essayer avec un autre enseignant», changer d’endroit, aller à une autre école, avoir un nouveau livre. Le problème n’est pas les techniques. Le problème est votre propre mental. Le mental est un chaos parce que durant toute la journée vous ne gouvernez pas votre mental consciemment. Le mental est habitué à faire ce qu’il veut. Par mental, je veux dire l’ego, tous ces éléments qui sont dans le mental. Alors quand vous vous asseyez pour méditer, ce que vous regardez, ce que vous voyez, est la cacophonie des voix, comme une grande foule. Et des fois une voix survient et parle de quelque chose, un souvenir, ou un désir, et un instant après, une autre voix viendra, avec un autre désir, ou une peur, ou une inquiétude, et une autre viendra, avec quelque chose que nous avons oublié de faire, quelque chose dont on doit vraiment prendre soin. Et ainsi de suite, tous ces souvenirs conflictuels, contradictoires, tous ces désirs, intérêts, souvenirs, peurs et inquiétudes. Cela nous parait normal. C’est la cause de la souffrance.
Tous ces éléments qui surgissent dans notre mental sont des désirs qui ne savent rien de la loi du karma et n’en tiennent pas compte. Tout ce qu’ils connaissent c’est leur désir personnel, et chaque désir ne peut agir que sur la base de son désir. Et vous pouvez voir cela par un exemple simple : quand vous vous mettez en colère. Quand la colère prend contrôle de vos trois cerveaux, tout ce à quoi vous pouvez penser est de satisfaire cette colère, punir la personne qui vous a mise en colère. Quand quelqu’un traverse brusquement la route alors que vous conduisez, tout ce à quoi vous pouvez penser est la rétribution ; comment vous pourrez les faire souffrir, comment leur faire payer ce qu’ils doivent pour s’être mis devant votre voiture. Ou si quelqu’un est impoli envers vous, ou vous vole, ou fait des commérages sur vous, ces désirs émergent. «Comment pourrai-je leur faire payer?», «Comment puis-je obtenir vengeance?» Malheureusement, parce que nous ne questionnons pas ses pensées et ces émotions, ces impulsions à agir, nous agissons avec elles. Nous nous laissons distraire par les pensées, et nous permettons aux sentiments de se manifester dans notre cœur et nous agissons avec eux physiquement d’un degré à un autre. Et de ces trois manières nous produisons le karma. Nous produisons des conséquences pour nous-mêmes et peut-être pour quelqu’un d’autre. C’est la raison pour laquelle la Conscience est prise au piège et conditionnée par l’ego et c’est la raison pour laquelle nous souffrons.
En réalité, nous sommes des marionnettes, des poupées. Nous avons très peu de volonté, très peu de volonté libre qui puisse agir de manière juste. Dès que nous avons l’impulsion de faire quelque chose de juste, de faire quelque chose de manière juste, beaucoup d’autres egos affleurent : la peur, le doute, ce que diront les autres, ce que penseront les autres, ce qui se passera, peut-être que ce n’est pas en accord avec le Dharma, peut-être que je vais avoir plus de karma. C’est tout l’intellect. La Conscience que nous avons est faible à cause de ce conditionnement.
Réalisation
Quand nous commençons par voir ces états de choses en nous-mêmes, le voir réellement, pas simplement en entendre parler ou penser, «oui, cela a un sens…», mais le voir vraiment, consciemment agir dans notre vie, nous commençons par avoir la réalisation. C’est ce que veut dire une réalisation. Une réalisation est une expérience consciente de la vérité. C’est quand une ampoule s’allume, et peut-être vous sentez le froid ou un choc, et vous sentez quelque chose changer. Vous changez. Cela s’appelle réalisation. C’est un petit bout d’éveil. Cela ne peut se produire que si vous travaillez avec la Conscience. Vous pouvez avoir des expériences qui ressemblent à cela, par exemple, quand vous écoutez ce genre d’enseignement pour la première fois, cela peut vous abasourdir, cela peut vous choquer, et vous pourriez sentir ce changement dans votre mental, mais ce sera peut-être uniquement dans votre mental. C’est le danger. Nous devons aller au-delà de cela, l’expérimenter vraiment, l’observer dans notre vie personnelle.
Quand cette réalisation s’approfondit, elle commence par mener à «l’auto-réalisation». C’est une expression très commune, «l’auto-réalisation», mais il me semble que c’est très mal utilisé. La plupart du temps quand vous entendez «auto-réalisation», c’est utilisé par des gens qui croient qu’il existe un soi à réaliser, et c’est une erreur. Du point de vue de tout Dharma Gnostique, le soi est vide.
Plusieurs personnes dans l’Hindouisme, par exemple, croient à ce qu’on appelle Atman, et nous avons parlé de l’Atman dans la Gnose, nous avons parlé de l’Être. Nombreux Gnostiques croient beaucoup en l’Être, l’Intime, et ils disent «mon Être est tel ou tel maître ou tel ou tel ange». Nombreux Chrétiens croient au Père dans le ciel. Toutes les religions ont ce concept de Soi Intérieur, de Soi Supérieur. Ce que nous devons saisir, pour vraiment vaincre la souffrance, est que cette forme de Soi, l’Intime, l’Être, Dieu, n’a pas de «Moi». Cet Être, Dieu, n’est pas un individu dans le sens que nous pensons à l’individualité. Ce mental que nous avons avec cet égoïsme, fait de Dieu un autre «Moi», un autre ego, une autre illusion. C’est pourquoi nous avons devant nous le grand danger de la mythomanie. Ceux qui sont mythomanes se sont fait une idole dans leur mental qu’ils appellent leur Être Intime et l’adore, mais ce n’est qu’un ego, c’est un «Moi».
Existence et Vide
Pour comprendre cela nous pouvons regarder l’Arbre de Vie ; nous pouvons observer notre propre psychologie pour saisir ce que cela signifie. Pour vraiment comprendre la doctrine du Vide, nous devons utiliser notre Conscience pour nous observer. Si vous vous observez actuellement vous voyez que vous êtes assis ou debout ou allongé dans un corps physique. La plupart du temps, nous vivons d’instant en instant, de jour en jour, avec la supposition que ce corps physique est réel. Et nous avons raison à un degré ; conventionnellement il existe, nous pouvons expérimenter ce corps physique tel que nous l’expérimentons actuellement. Mais si nous regardons plus profondément, si nous nous observons consciemment, nous voyons que ce corps physique est vraiment incroyablement fragile ; il ne peut exister de manière indépendante, autonome. C’est ce que nous oublions, c’est l’erreur de l’égoïsme, pas seulement physiquement mais mentalement, psychologiquement. De la même manière que nous pensons que notre corps physique existe de manière indépendante et que nous pouvons en faire tout ce que nous voulons, nous pensons que nous pouvons faire cela avec le mental, avec nos pensées et sentiments, mais nous ne regardons pas plus profondément. En d’autres termes, nous sommes endormis en tant que Conscience.
Alors regardez ce corps physique que vous avez actuellement. Il est né à un certain temps ; quand cela s’est produit, vous avez été introduit dans un environnement dans lequel vous dépendiez énormément des forces extérieures pour votre développement, pour votre santé, pour votre croissance. Petit à petit, cette idée ou croyance à l’indépendance commence à se développer. Nous pensons que nous pouvons faire avec ce corps, tout ce que nous voulons, aller là où nous voulons, faire ce que nous voulons, sans conséquences. Nous oublions que ce corps est très dépendant de la nourriture, de l’environnement physique, des lois qui gouvernent l’existence physique, de l’eau, de l’air, d’autres choses. Tout ce que vous avez mangé ou que vous allez manger proviennent de quelqu’un d’autre et proviennent de la nature. L’air que vous respirez actuellement est passé à travers les poumons de plusieurs d’autres personnes et à travers les corps des plantes. L’eau que vous buvez est venue de la terre et est passée à travers plusieurs organismes dans ses transformations. Les habits que vous portez, l’endroit où vous vivez, les livres que vous lisez, tout provient du travail de quelqu’un d’autre, et bien sûr nous avons oublié cela. Nous avons oublié combien de fois nous dépendons tellement des circonstances, tellement d’autres facteurs que nous ignorons totalement, tout cela parce que nous nous accrochons à un moi qui croit lui-même être indépendant.
La chose la plus tragique pourtant, est que nous ne réalisons pas, n’avons pas la réalisation que ce corps physique mourra, peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être dans cinquante ans ; nous ne savons pas. Mais si vous regardez votre corps physique de ce point de vue et voyez qu’il dépend de plusieurs choses pour exister, alors vous pouvez comprendre l’enseignement dénommé Origine Dépendante.
C’est ce que signifie le Vide. La Doctrine du Vide dit que rien n’existe de manière indépendante. Rien. Tout ce qui existe dépend des causes et des conditions. Mais notre égoïsme ne perçoit pas cela et croit à notre existence indépendante et alors, nous croyons à notre colère, nous encourageons notre colère, nous aimons notre colère, et nous pensons que nous pouvons nous mettre en colère sans conséquence. Nous croyons que nous pouvons être luxurieux sans conséquence. Nous ne réalisons pas l’effet que ces forces ont sur nous et sur d’autres personnes.
En allant plus profondément, «Qu’en est-il de nos pensées et émotions?» ; nous croyons que ces choses ont une réalité. Mais quand vous méditez, quand vous vous surveillez vraiment, vous voyez que les pensées émergent puis s’en vont ; les émotions émergent, puis s’en vont. Pourquoi sommes-nous rendus tellement esclaves si elles sont si impermanentes, si transitoires? Pourquoi sommes-nous si victimes de nos pensées et émotions si elles sont si illusoires, impermanentes, et pas fiables? Une partie de ce que nous pouvons faire est de commencer à regarder profondément ces expériences pour voir : ce sentiment existe-t-il réellement?
Les pensées et les émotions sont liées au Corps Mental et au Corps Astral, respectivement. Nous pouvons les appeler les corps de l’âme, et plusieurs personnes croient que l’âme est permanente et immortelle et existe de manière indépendante et alors ils croient que l’âme est le soi. Beaucoup de gens croient et disent, «Mon âme est le soi, et elle est immortelle. La Doctrine du Dharma dit non, ce n’est pas vrai. Même l’âme est dépendante. Même si vous avez les corps solaires, ils ne sont pas immortels, immuables, indépendants. À leur base, il n’y a aucun soi en eux.
Si vous regardez l’Arbre de Vie, vous voyez le corps physique (Malkuth), qui vient de nos parents, dépendants d’autres parents, dépendants d’autres lois physiques, de la matière physique, d’énergie physique. Notre Corps Astral et Corps Mental surgissent et se soutiennent dans la cinquième dimension et dépendent des lois de cette dimension, dépendent de ce niveau de la nature pour leur existence. S’il n’y avait pas ce niveau de la nature, ces corps ne pourraient pas exister. Le Corps Causal, Tiphereth, qui est notre Conscience qui en émane, existe dans la sixième dimension. Nombreux Gnostiques disent, «c’est l’âme humaine, c’est mon soi véritable». Le Dharma Gnostique dit non, elle ne l’est pas ; l’âme humaine dépend également de cette sixième dimension. Et si cette sixième dimension ne se manifeste pas, ou est votre soi? Il n’est pas là. De même, plusieurs disent Geburah, Buddhi, la Conscience Divine est mon Véritable Soi, ou l’Atman, Chesed, l’Intime est mon Véritable Soi. Et encore une fois, nous remarquons que ces aspects de la Conscience, de l’Âme, de l’Esprit, de notre propre psychologie, n’existent pas de manière indépendante. Ils dépendent des causes et des conditions. Alors où se trouve le Soi permanent? Même l’Intime lui-même, notre Bouddha personnel, dépend de sa racine, qui est le Trikaya, les trois sphères en haut, les trois divins, le Logos, le Verbe. Même notre Esprit n’existe pas de manière indépendante, libre des causes et des conditions. Où se trouve le véritable soi dans tout cela? Où se trouve la permanence ; où se trouve quelque chose d’éternel? L’Absolu. Le Vide. La Racine.
Mais l’Absolu est un état d’existence qui est non-existant. C’est un état d’Être qui est non-être. C’est pourquoi Samael Aun Weor disait encore et encore «L’Etre est non-être». L’Être n’a aucune sorte de «moi». L’Être est impersonnel, est amour. C’est l’expression ultime du Dharma Gnostique.
C’est la perception consciente directe de cette vérité qui est la fin ultime de la souffrance. Et quand nous avons cette habileté à percevoir directement, consciemment ce fait, dans notre propre mental, nous avons atteint un état d’être qui est très profond, qui est au-delà de la souffrance, et qui en retour profite à toute la vie. C’est notre but : atteindre ce degré de Conscience. Développer cette habileté à expérimenter cela par nous-mêmes. La manière dont on le fait est Dharma, le chemin. Nous parcourons le Chemin Dharmique pour acquérir la Gnose Dharmique, la connaissance directe de la nature de l’Absolu. Et de cette manière voir deux vérités (Existence et Non-existence) simultanément. Évidemment, nous avons besoin de ce corps physique pour faire notre travail ; nous avons besoin d’un Corps Astral pour faire notre travail, nous avons besoin d’un Corps Mental, d’un Corps Causal, d’un Corps Bouddhique, d’un Corps Atmique. Nous avons besoin du Trikaya, les corps du Bouddha. Mais : nous ne devons jamais en faire un «Moi». Nous devons toujours percevoir la nature vide du soi.
La Conscience en elle-même est vide. Nous pouvons commencer à expérimenter cela maintenant. Observez-vous. Apprenez comment la Conscience travaille. Surveillez votre mental. Séparer la Conscience du mental est ce qui nous donne l’habileté à commencer à tester la vérité de ce qui est à l’intérieur, l’expérimenter. Mais si votre Conscience est absorbée par le mental, embouteillée dans la personnalité, vous ne pouvez pas.
Quand nous méditons, quand nous nous observons, nous devons séparer notre Conscience de toutes les manifestations qui surviennent, tant externes qu’internes, nous devons garder un sens de séparation, une division de l’attention. Quel que soit ce qui se passe physiquement autour de nous, nous ne devons pas être identifiés ; nous devons avoir notre Conscience distincte, séparée. Quelles que soient les pensées, quelles que soient les émotions, quelles que soient les sensations qui émergent, nous devons avoir la Conscience distincte, séparée, en observation, sans s’identifier, pas absorbée, pas embouteillée, pas rendue esclave par la peur ou la luxure, la colère, le doute, le ressentiment. De cette manière nous commençons à voir directement, par expérience, que l’ego n’existe pas.
Maintenant comment puis-je dire cela? Nous avons parlé de l’ego dans chaque conférence. Mais en réalité l’ego n’existe pas. Il existe uniquement parce que nous le croyons, parce que nous lui donnons du pouvoir. Nous lui donnons de l’énergie, nous lui apportons la vérité, parce que nous lui donnons notre Conscience. Quand survient notre désir pour une nouvelle maison, notre désir pour un nouvel endroit à habiter, un nouveau travail, une nouvelle voiture, une nouvelle épouse, nous mettons notre Conscience dans ce désir. Nous voulons être absorbés par ces sensations parce que nous pensons que nous allons y trouver la joie. Nous oublions que toutes ces choses circonstancielles mourront, cesseront d’exister. Nous avons peut-être besoin de ces choses ; nous avons besoin d’une maison, nous avons besoin d’une voiture, nous avons besoin d’un travail, mais plus que cela nous avons besoin de ne pas être identifiés à tout cela, de ne pas mettre notre Conscience à l’intérieur du désir et la laisser là. Quand nous séparons la Conscience, et que ses désirs surviennent, nous pouvons voir que ces désirs sont fondamentalement vides. Ils ont de l’énergie, ils ont de la matière, mais pourquoi devons-nous leur donner du pouvoir? Pourquoi devons-nous leur donner le pouvoir de diriger notre maison psychologique, et en retour créer plus de karma?
Petit à petit, à travers cette approche, nous commençons à ôter la cage d’accrochage à un faux sens de soi. Nous commençons à expérimenter la véritable nature de la Conscience, qui est non souillée, libre, pure, lumineuse, claire, non modifiée, inconditionnée. Son sceau est la joie. La joie, le bonheur, la compassion, la sagesse, la patience, la diligence, la chasteté, l’amour. Tout cela est à l’intérieur de nous, si nous faisons l’effort de les ressortir, de les libérer de la cage dans laquelle nous les avons mises. Quand nous le faisons consciemment, expérimentalement, en séparant la Conscience de l’ego, en utilisant la science pour transmuter l’ego, pour le transformer, nous nous éveillons, nous devenons quelque chose de plus qu’un animal. Nous commençons à acquérir l’état d’être d’un membre du Sangha.
Sangha
C’est l’explication intime de Sangha. Le Sangha, dans son sens intime, est le cercle conscient de l’humanité : des Êtres éveillées, conscients, qui à leur niveau personnel, à leur degré personnel se sont libérés de la souffrance, qui comprennent la cessation de la souffrance et qui pénètrent la connaissance directe, expérimentale du Vide. C’est le Sangha. Certaines personnes l’appellent la Loge Blanche, ou l’Église Gnostique ; certains les appellent anges, devas, Buddhas, et Bodhisattvas, héros, prophètes, avatars. Le Sangha est simplement le cercle conscient de l’humanité qui a acquis l’expérience dans le Dharma Gnostique et qui travaillent pour approfondir cela, pour parfaire cela en eux-mêmes.
Lorsqu’en tant que pratiquants, nous accomplissons le Dharma, expérimentons le Dharma et avançons dans le sens d’appartenir à ce Sangha, alors nous prenons réellement refuge. C’est expérimental. Il est bon pour nous de prier, d’avoir l’intention de prendre refuge dans les Trois Joyaux. Il est bon pour nous d’avoir cette aspiration. Mais l’actualiser veut dire que nous travaillons avec la Conscience : nous éliminons l’ego, nous créons l’âme, et nous nous sacrifions pour aider les autres.
Le Sangha dans sa forme externe, littérale est constitué par tous les individus de même opinion qui accomplissent le Dharma. Cela peut être notre école, cela peut être nos amis, cela peut être notre famille, cela peut être des gens que nous connaissons. Mais c’est la signification externe. L’explication interne est ce cercle des Êtres conscients qui ont vraiment expérimenté le Dharma, qui ont la connaissance directe du Dharma, qui éveillent leur Conscience, libres du conditionnement. Et quand nous commençons par expérimenter cela, par communiquer avec le Sangha, le véritable Sangha, quand nous avons des expériences, consciemment, apprenant d’un maître éveillé, apprenant d’un guru authentique, nous commençons à comprendre ce que c’est qu’un Bouddha. Nous ne pouvons pas comprendre le Bouddha jusqu’à ce que nous ayons cette expérience. Alors voyez-vous la structure?
1. En pratiquant le Dharma, nous acquérons la connaissance du Dharma : connaissance consciente
2. Avec cette connaissance (Gnose) nous commençons à expérimenter consciemment ce que le Sangha est réellement : ceux qui réalisent le Dharma en eux-mêmes.
3. Et quand nous voyons et expérimentons ce qu’est réellement le Sangha, alors et seulement alors nous commençons à voir et comprendre ce qu’est un Bouddha : un Être qui a parfait le Dharma en lui-même.
Bouddha
Le mot Sanskrit «Bouddha» signifie «l’éveillé». Strictement parlant, ce terme ne se réfère jamais à la personnalité humaine ou à l’Âme Humaine. C’est un titre dévolu à l’intime (Chesed). Il y a plusieurs niveaux de «Bouddha». La Monade acquiert le titre «Bouddha» quand l’Âme Humaine a créé le Corps Mental Solaire (Netzach). À partir de ce moment, la Monades va acquérir les degrés supérieurs de Boudhhéité en accord avec le travail que l’Âme Humaine fait pour éveiller la Conscience et éliminer l’obscurité (ego, désir). Le premier degré de Bouddhéité correspond au Nirvana et ses «sphères». Les degrés supérieurs de Bouddhéité sont accessibles uniquement à ceux qui renoncent au Nirvana et empruntent le Chemin Direct vers l’Absolu : Le Chemin du Bodhisattva.
L’expression ultime du Bouddha est Dharmakaya : le corps du Bouddha lié à la sphère de Kether, mais qui en vérité est au-delà de cela. Cela ne peut être atteint que par un Être qui parcourt le Chemin Direct. Le Dharmakaya est le corps d’un Être qui est un habitant de l’Absolu, un habitant du Vide. C’est inimaginable pour notre mental ; cela n’a pas de sens pour notre mental, mais votre Conscience peut l’expérimenter, quel que soit le niveau auquel vous êtes actuellement ; vous pouvez expérimenter cela, si vous méditez, si vous faites un effort, si vous travaillez avec votre Conscience. Vous pouvez expérimenter toute sphère de l’Arbre de Vie, vous pouvez expérimenter l’Absolu, même en tant que débutant, mais cela exige que vous travailliez avec la Conscience pour faire cela, pas simplement de le croire.
Les enseignements que nous étudions dans cette tradition nous ont été donnés par le Logos Samael. Un Logos est un Cosmocréateur, un Être qui travaille au niveau des Trikayas, des corps de Bouddha qui sont liés aux trois sphères les plus élevés de l’Arbre de Vie. Ces enseignements sont très profonds parce qu’ils viennent du Logos Samael, à travers son Bouddha (Chesed), du stylo et de la bouche de son Bodhisattva Samael Aun Weor. En d’autres termes, cet enseignement vient d’un Être qui peut nous montrer la porte de l’Absolu. Très peu d’enseignements contiennent la connaissance spécifique de degrés si élevés à atteindre. Il y a plusieurs traditions merveilleuses et respectables, mais très peu avec la connaissance et les spécificités liées à l’acquisition de degrés très avancés pour le développement intime.
Une diversité de connaissance et de degrés de réalisation sont également reflétés dans le Sangha. Il y a plusieurs membres du Sangha qui ne sont pas des Bouddhas ; peut-être qu’ils travaillent à atteindre ce niveau, ou peut-être pas. Il y a plusieurs Bouddhas qui souffrent dans le Nirvana. Et au-delà d’eux, il y a ce nombre inférieur de Bouddhas qui travaillent à atteindre les niveaux de plus en plus élevés de la réalisation de la nature du soi : l’Absolu. Chaque membre du Sangha offre leur expérience personnelle comme base de leur enseignement : et leur enseignement ne peut vous conduire qu’au niveau qu’ils ont atteint. C’est très important pour nous à garder dans le mental, puisque nous apprenons de plusieurs Bouddhas et Maîtres qui nous aident, nous devons réaliser la nature et la portée potentielle de leur connaissance.
Ceci devient important quand nous commençons à avoir certaines expériences ou à atteindre certains niveaux du travail. Nous prenons refuge en le Bouddha (l’enseignant) mais nous devons examiner les qualifications de cet enseignant. Nous prenons refuge dans le Dharma (l’enseignement) mais nous devons savoir jusqu’où cet enseignement peut nous emmener. Nous permet-il d’atteindre l’Absolu? Nous prenons refuge dans le Sangha (la communauté), mais nous devons connaître le niveau de réalisation de ce Sangha. Est-il vraiment sérieux? Ou c’est simplement un club social?
Dans chacun de ces cas, l’observation physique est presque insuffisante. Nous devons apprendre comment discerner sur la base de la connaissance consciente. Nous devons connaître consciemment, ne pas se baser seulement sur les données sensorielles, comme les perceptions ou les rumeurs ou les opinions. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre refuge dans un enseignement qui est tout frivole. Nous ne pouvons pas nous permettre de mettre notre bien-être dans les mains d’un enseignant qui n’a aucun développement de la Conscience. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous entourer des gens qui se disent spirituels mais qui ne lavent que l’extérieur et se comportent saintement. La vie est trop importante, trop fragile, trop courte. Il est important que nous soyons sérieux quant à notre propre changement, et pour faire cela, nous devons être sérieux quant à l’aide sur laquelle nous comptons pour le faire. Naturellement, c’est uniquement possible si nous faisons l’effort d’acquérir notre expérience personnelle de la vérité.
En travaillant avec le Dharma consciemment, et en acquérant l’expérience consciente du Dharma, nous devenons vraiment un Gnostique. Il y a de nombreuses personnes qui étudient la Gnose ou étudient le Boudhisme, ou étudient le Taoïsme, et ils se disent Bouddhistes, Taoïstes, Chrétiens, Musulmans, Juifs. Mais en réalité ils portent ces noms ou titres comme une affaire de montrer du respect. On appellerait quelqu’un Chrétien ou Bouddhiste, simplement par gentillesse envers eux. Mais un Chrétien véritable a rencontré, parlé avec, et reçu les enseignements de Jésus personnellement, consciemment, par expérience. Un véritable Bouddhiste connaît et communique avec Bouddha. Un véritable Gnostique a une connaissance expérimentale, consciente directe de la Gnose, du Dharma. Chacun d’entre nous a l’habileté d’avoir de telles expériences, parce que nous avons tous une nature du Bouddha, nous avons tous une Essence, nous avons tous une Conscience. Atteindre cela est une affaire d’action, pas de croyance, non pas en mettant simplement sur un t-shirt Gnostique, ou en faisant flotter un drapeau, mais par une action consciente en nous-mêmes. Et pas demain ; maintenant, aujourd’hui, continuellement. Nous prenons refuge dans les Trois Joyaux de cette manière.
Nous prenons refuge dans le Dharma quand nous agissons en accord avec le Dharma, en accord avec la vérité. Nous prenons refuge dans le Sangha quand nous devenons un membre en réalisant le Dharma en nous-mêmes ; en l’expérimentant. Nous prenons refuge dans le Bouddha quand nous rencontrons le Bouddha, mais même plus encore, quand nous devenons le Bouddha alors nous prenons réellement refuge. À ce niveau, il n’y a pas de souffrance. Quand nous devenons un Bouddha, un Bouddha pleinement développé, alors nous sommes complètement arrivés à l’ultime réalisation du Dharma, qui est la véritable cessation, pas de souffrance. Ceci équivaut à la pleine compréhension de la nature du Vide. Cet état d’être est un état de pur bonheur. Mais ce n’est pas seulement un bonheur tel qu’un bonheur égoïste, comme «oh, je suis heureux ici» ; c’est un état de compassion. Pensez à cela un tout petit peu.
Le bonheur n’existe pas dans le fait de s’accrocher au soi. Le bonheur se trouve dans la compassion envers les autres. Et quand cette compassion est pleinement développée, alors nous avons Dharmakaya, nous sommes un Bouddha pleinement développé. En d’autres termes, il n’y a aucun soi à aimer, il n’y a que les autres à aimer.
Des questions?
Question: La souffrance est un confort pour nous…(inaudible)
Réponse: C’est assez vrai. Votre question ou commentaire souligne l’importance de la Méditation. Quand vous dites que nous aimons notre souffrance, que nous ne voulons pas abandonner notre souffrance, c’est vrai. Et c’est pourquoi nous continuons à souffrir ; nous pensons que c’est normal, nous pensons que c’est la vie. En effet, il y a des gens qui utilisent la citation du Bouddha qui dit que «la vie est souffrance» comme une justification. Un peu comme, «oh oui, la vie est souffrance, je ferais aussi bien de continuer par être gourmand, luxurieux, et alcoolique».
L’importance de la Méditation ne peut être soulignée assez. Nous avons beaucoup parlé de l’auto-observation et étudié l’ego et nous vous avons donné une sorte d’idée générale de ce que cela signifie, mais vous devez méditer vous-mêmes pour savoir ce que signifie la Méditation, parce que votre ego vous est propre ; c’est votre karma personnel, c’est votre construction personnelle que vous devez comprendre. Si vous vous limitez à lire simplement les livres, ou à vous observer uniquement, vous n’allez jamais le saisir, parce que vous n’allez expérimenter que l’existence dans cet ego, ou dans ce conditionnement, ou entouré par lui. Même si vous vous observez et vous rappelez de vous-mêmes rigoureusement, vous êtes toujours ici, physiquement. Alors vous ne connaîtrez que ce qui peut être vu physiquement.
La Méditation est un portail, et par cette porte vous pouvez entrer dans n’importe quelle sphère de l’Arbre de Vie. Par cette expérience, vous pouvez tester ce qui signifie ne pas souffrir : cela s’appelle Samadhi, l’expérience de la Conscience libérée de l’ego. C’est tout ce que signifie le Samadhi. Le Samadhi peut être traduit par «extase», quand-bien même la signification littérale actuelle du mot est, «soutenir pour qu’il n’y ait plus de mouvement». Ceci se réfère à la pratique de la Méditation où vous développez un fort contrôle de l’attention.
Quand vous faites attention sans bouger et que tout le chaos du mental cesse d’être actif, il commence par se calmer et l’état naturel du mental émerge. C’est pourquoi il est si important de nous observer. Par cette séparation intime, quand on se sépare de l’ego, consciemment, nous nous observons, ce que nous créons est un espace de sérénité à l’intérieur, psychologiquement. Alors nous devons soutenir cela. Si nous ne soutenons pas cet espace de sérénité à l’intérieur, il ne peut être maintenu, et il ne peut émerger dans la Méditation. Il se soutient uniquement par l’effort, par une pression que nous appliquons à l’intérieur. Cette pression est liée à la glande pinéale. Cette pression que nous appliquons est la pression de devenir cognitif, conscient, séparé de toute expérience discursive ; les pensées, les sentiments, les émotions, les sensations, les événements extérieurs, les états internes, tout cela est séparé de l’espace de sérénité, à l’intérieur duquel il n’y a que le vide, la paix, aucun «Moi», simplement l’observation, simplement la Conscience.
Cet espace serein, maintenue durant le jour, d’instant en instant, continuellement, commence à être établi, commence par être permanent. Vous avez entendu parler du centre de gravité permanent? C’est cela. Nous devons développer un centre de gravité permanent dans notre Conscience, et cela se produit lorsque toutes les actions, pensées, sentiments et émotions, et expériences sont dirigées à partir de ce centre de gravité dans la Conscience, libéré du «Moi».
Vous seul pouvez arriver à produire cela. Vous n’avez pas besoin de livres, d’enseignants, d’écoles et de beaucoup de théories ; vous devez simplement faire l’effort d’instant en instant. Quand vous créez en vous cet espace psychologique d’observation sereine, vous commencez à tester une certaine liberté du «Moi», parce que dans cet espace il n’y a aucun «Moi».
Ensuite, quand vous méditez, vous vous isolez des phénomènes externes, et alors vous avez affaire uniquement aux phénomènes internes et à la Conscience, et vous continuer par vous séparer ; vous observez le mental, vous regardez le mental, vous ne vous laissez pas entraîner par le mental ; c’est la clé. Continuez d’observer, continuez de regarder. Attendez. Regardez.
Vous vous entraînez à ceci durant tout le jour : vous êtes dans un magasin, voulez-vous vraiment acheter quelque chose? Séparez-vous. Regardez. Observez. Si vous vous en allez, vous pouvez remarquer que vous ne pensez plus à cette chose dont vous aviez tellement faim et vouliez acheter. Vous allez peut-être remarquer que si vous l’aviez acheté, vous l’apporteriez à la maison et vous allez l’oublier, vous allez oublier que vous avez dépensé une certaine somme d’argent. Alors, apprenez à surveiller vos sentiments, pensées, et impulsions de cette manière. Regardez votre corps, pensées, émotions et sensations comme s’ils étaient quelqu’un d’autre.
Dans l’état de Méditation, quand cet espace de désintéressement a été fermement établi, et que vous observez le mental, et que sur l’écran du mental, passent tous les souvenirs, pensées, sentiments et inquiétudes, et tout ce genre de choses, si vous persistez et restez dans cet état de séparation, éventuellement le mental va se fatiguer, et il s’arrêtera et quelque chose d’autre viendra. Et cet instant est celui au cours duquel vous expérimentez le Vide. Cela peut ne pas être l’expérience de Kether ou Chokmah ou de quelque sphère élevée. Vous pouvez simplement expérimenter une profonde tranquillité, un sens de paix, une simple joie. Cette expérience est très cruciale. C’est de cette manière que vous commencez à comprendre pourquoi l’ego lui-même est souffrance, pourquoi notre vie physique est si illusoire. Vous comprendrez ensuite l’importance du Dharma, et sa beauté, et sa joie. Et vous ne pouvez jamais avoir cette expérience sauf si vous méditiez. C’est seulement en Méditation quand vous vous isolez des phénomènes externes que vous pouvez approcher cette porte qui est à l’intérieur, cette porte du Samadhi.
Question: Tout ce que nous avons à faire est de regarder simplement l’intérieur… observer simplement notre mental, observer nos pensées, sentiments, et émotions, et de cette manière nous commençons à voir où se trouve le problème… ce n’est pas lié aux autres personnes en elles-mêmes…correcte?
Réponse: Précisément. Le problème n’est pas lié à quelqu’un d’autre ou aux choses extérieures, c’est notre relation avec elles ; c’est la manière dont nous réagissons à celles-ci.
Question: Est-ce possible d’expérimenter un instant de Conscience ou un flash de Conscience intuitivement?
Réponse: Absolument. La Conscience en elle-même est pure intuition.
Question: Si l’ego n’existe pas, pourquoi avons-nous besoin de notre Mère Divine? Et pourquoi avons-nous besoin d’éliminer l’ego, pourquoi ne pas simplement y voir son illusion.
Réponse: C’est une très bonne question. Quand je dis que l’ego n’existe pas, c’est parce qu’il n’a pas d’existence réelle. Il existe conventionnellement, de la même manière qu’en ce moment, si vous regardez votre mental, vous pouvez voir que vous avez des pensées, et vous avez des sentiments, et ces pensées et sentiments existent conventionnellement ; pas physiquement, même si leurs effets peuvent être observés physiquement. Il existe une matière qui leur est relative et cette matière existe en vérité conventionnelle, mais non en vérité ultime. Ultimement, en réalité, l’ego n’existe pas, c’est une fausse création ; c’est un mensonge. Mais le problème est que nous avons investi notre Conscience en cela, nous lui avons donné vie ; nous devons la ramener. La seule qui puisse faire cela est la Mère Divine avec le même pouvoir que nous utilisons pour créer l’ego. Le même pouvoir que nous utilisons pour créer l’ego, nous l’utilisons pour le détruire. C’est pourquoi nous savons de manière claire que la Mère Divine est liée à Binah. Binah est le créateur et le destructeur ; Shiva, le créateur des mondes et le destructeur des mondes. Et c’est là où l’énergie, de manière ultime, trouve sa racine. C’est pourquoi nous avons besoin de notre Mère Divine.
Permettez-moi de faire encore un point sur le vide de l’ego. Je l’ai mentionné dans un autre cours, mais c’est important d’y mettre l’accent. C’est très facile de mal comprendre la Doctrine du Vide. C’est très facile pour le mental de l’utiliser contre nous. Soyez prudent. Le Dharma est une affaire d’expérience, pas de théorie. Je l’affirme d’une manière si sérieuse parce qu’il y a plusieurs qui entendent parler de la doctrine de l’Origine Dépendante – pratitya-samutpada en Sanskrit- et ils disent, «bien, puisque l’ego est dépourvu d’existence indépendante, pourquoi le dissoudre ; quel est le point?» Ceci est très décevant parce que, intellectuellement, cela a un sens, pourquoi pas? Pourquoi ne pas simplement l’ignorer? Pourquoi ne pas simplement s’éveiller tel qu’on est et laisser l’ego tranquille, ne pas s’en soucier, ne pas s’identifier à lui? C’est une erreur. C’est une tour philosophique qui est utilisée pour décevoir les gens. L’ego existe en vérité conventionnelle. Vous ne pouvez pas ignorer le karma. Si vous essayez d’éveiller votre Conscience et ignorez le karma, vous vous éveillerez en tant que démon. C’est la définition d’un démon : quelqu’un qui éveille sa Conscience, développe les pouvoirs, mais essaye de se soustraire de la loi du karma. Cette idée, cette technique, est enseignée dans chaque religion. Cela s’appelle le Tantra noir. À la surface, ils parlent de sagesse, de Dharma, de Gnose, de beauté, d’amour, de Bouddha, de Dharmakaya, tous les mêmes mots. Et ils parlent merveilleusement et expliquent la doctrine d’une manière très inspirée, mais ils ne dissolvent pas l’ego.
Question: … l’Arbre de Vie inversé?
Réponse: Exactement. C’est l’Arbre de Vie inversé. C’est l’enseignement de Klipoth. Ce à quoi consiste leur enseignement, en ignorant l’ego, ou en d’autres termes, en profitant de l’ego – ce qu’ils font réellement – au lieu de dissoudre l’ego pour que l’âme ou l’esprit ou la Conscience – peu importe comment vous l’appelez – s’élève naturellement vers le sommet, ils utilisent l’ego pour propulser la Conscience vers le bas, et c’est ainsi que vous créez un démon. Ils exploitent les forces du désir pour éveiller la Conscience. De manière étrange, vous trouverez des initiés des deux côtés de cette équation, enseignés sous le même toit. Et ceci est vrai spécialement dans le Bouddhisme. Il y a des écoles de Bouddhisme où à l’intérieur de chaque monastère, le long d’un mur à un autre, se trouvent deux enseignants, l’un enseignant le chemin blanc, et l’autre le chemin noir. Et ils peuvent être des amis. C’est étrange, mais cela arrive.
Question: Est-ce notre but de ne pas exister?
Réponse: C’est bien. Oui, cela l’est d’une manière. C’est de ne pas exister tels que nous sommes actuellement. Être ou ne pas Être est la question, n’est-ce pas?… Une sorte de blague. La vraie réponse est, oui, ne pas exister tels que nous sommes. Ne pas s’identifier à l’existence, mais aller au-delà. C’est pour devenir un véritable Dharmakaya, un véritable Bouddha, comme un Être qui est allé au-delà de l’existence, et qui va et vient, entre l’existence et la non-existence, consciemment, à volonté, à cause de l’amour.
Cette conférence a été originellement donnée en Anglais par Glorian. La conférence originale est The Three Jewels (1).