Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Conférences de Samael Aun Weor

Christ Crucifié sur la Ligne Horizontale

Frères et sœurs du mouvement Gnostique, paix invérentielle!

Frères et sœurs, vous êtes ici pour m’écouter, et je suis là, prêt, à vous parler. Entre vous et moi, il doit y avoir un échange mutuel ; entre vous et moi, il doit y avoir une compréhension créatrice. Ce n’est qu’alors que nous pourrons vraiment comprendre le caractère pratique de la réunion de ce soir.

Quel est le véritable objet de notre existence? Pourquoi sommes-nous ici, pourquoi? C’est quelque chose que nous devons élucider avec une clarté éblouissante. C’est quelque chose qu’il faut peser, analyser, juger sereinement…

Nous vivons dans le monde; dans quel but? Nous subissons l’indicible ; pourquoi? Nous nous battons pour obtenir ce qu’on appelle du pain, des vêtements et un abri, et après tout, pour quoi faire? Où sont tous nos efforts? Vivre pour vivre, travailler pour vivre et puis mourir, est-ce peut-être une chose merveilleuse? Vraiment frères et sœurs, il faut comprendre le sens de notre existence, le sens de vivre.

Les Deux Lignes de la Vie

Il y a deux lignes dans la vie : l’une qu’on pourrait appeler « l’horizontale », l’autre la « verticale », et elles forment une croix à l’intérieur de nous, ici et maintenant (pas une seconde en avant, pas une seconde en arrière). Il faut objectiver un peu ces deux lignes.

L’horizontale commence par la naissance et se termine par la mort ; devant chaque berceau il y a la perspective d’une tombe ; tout ce qui naît doit mourir… Sur l’horizontale se trouvent les processus de naissance, de croissance, de reproduction, de vieillissement puis de mort ; sur l’horizontale, les vains plaisirs de la vie : liqueur, fornication, adultère, etc.; sur l’horizontale, le combat pour le pain quotidien, le combat pour ne pas mourir, pour exister sous la lumière du soleil. Sur l’horizontale sont toutes ces souffrances intimes de la vie pratique, de la maison, de la rue, du bureau, etc. La ligne horizontale ne peut rien nous offrir de merveilleux…

Mais il y a une autre ligne totalement différente : je veux me référer, emphatiquement, à la verticale (avant, comme je l’ai dit, l’horizontale et la verticale formaient une croix). Mais cette verticale est intéressante : dans cette verticale se trouvent les différents niveaux de l’Être ; dans cette verticale se trouvent les pouvoirs transcendantaux et transcendants de l’Intime ; dans cette verticale se trouvent les pouvoirs ésotériques, les pouvoirs qui divinisent, la révolution de la conscience, etc.

Avec les forces de la verticale, nous pouvons influencer de manière décisive les aspects horizontaux de la vie pratique ; nous pouvons totalement changer notre propre destin ; faire de notre vie quelque chose de différent, quelque chose de distinct, devenir quelque chose de totalement distinct de ce que nous avons été, de ce que nous sommes, de ce que nous avons connu dans cette amère existence.

C’est donc la verticale, merveilleuse, révolutionnaire par nature ; mais faire certaines investigations sont en effet nécessaires.

Tout d’abord, je me demande et je demande à tous ceux qui sont ici présents : sommes-nous peut-être contents de ce que nous sommes? Lequel d’entre vous se sent vraiment heureux, au sens le plus large du terme? Lequel d’entre vous se sent heureux?

Soyons honnêtes : aucun de nous ne connaît le vrai bonheur ; aucun de nous ne peut dire que nous vivons en paix ; aucun de nous ne peut dire qu’il vit dans une oasis de bonheur. Nous avons de terribles soucis, des déceptions, des angoisses, de l’amertume, nous souffrons beaucoup et notre cœur bat avec une intensité formidable…

Nous devons sortir de cette boue dans laquelle nous nous trouvons. Nous avons vraiment besoin de changer radicalement, et cela ne serait possible que si nous faisions appel aux pouvoirs transcendantaux et transcendants de la verticale.

Quand celui qui marche le long de l’horizontale se souvient du Soi, de son propre Être ; quand on demande : « Qui suis-je? D’où viens-je? Où vais-je? Quel est l’objet de l’existence? » sans doute, on entre dans le chemin vertical, qui est le chemin de la révolution, le chemin qui mène au surhumain.

Le Surhumain

L’heure du surhumain a sonné! L’« animal intellectuel », en réalité, n’est rien d’autre qu’un pont entre l’animal inférieur et le surhomme. Nous devons devenir de véritables rois et reines de la création, maîtres de nous-mêmes, maîtres de tout ce qui est, de tout ce qui a été, de tout ce qui sera…

Un changement s’impose, une transformation totale ; il est urgent de sortir au plus vite de cette ronce, de ce chaos dans lequel nous nous trouvons, dans lequel nous luttons misérablement.

Les lois de la terre ne pourraient jamais nous apporter la paix ; les lois de la terre ne pourraient jamais nous apporter le bonheur authentique qui transforme radicalement ; les lois de la terre ne pourraient jamais nous donner la liberté.

Ainsi, il est urgent de reprendre le chemin vertical que nous portons à l’intérieur de nous, ici et maintenant ; le temps est venu de la grande révolution, de la révolution psychologique, de la révolution en marche, de la révolution qui nous conduira vers le surhumain…

Frères et sœurs Gnostiques réunis ici : je vous invite à réfléchir sur le surhumain ; je vous invite à penser au changement total ; je vous invite à entrer dans ce chemin révolutionnaire vertical qui vous conduira, inévitablement, vers la libération finale.

Vous n’êtes pas heureux, je le sais. Et vous ne serez pas heureux tant que vous ne marcherez pas fermement sur le chemin vertical ; vous ne serez pas heureux tant que vous n’aurez pas atteint les hauteurs du surhumain ; vous ne serez pas heureux tant que vous ne libérerez pas votre conscience de la boue douloureuse de ce monde; vous ne serez pas heureux tant que vous n’éprouverez pas ce qui est la réalité, ce qui n’appartient pas au temps, ce qui est la vérité…

Alors, frères et sœurs réunis ce soir, je vous invite à réfléchir…

Connaissance de Soi et Auto-observation

Sur le chemin vertical se trouve la révolution de la conscience ; quand on admet qu’on a sa propre psychologie, on commence sans doute à travailler sur soi-même ; alors il est évident que l’on entre dans le chemin vertical.

Nous sommes une véritable énigme pour nous-mêmes ; une énigme qu’il faut déchiffrer ; une énigme à résoudre ; une énigme qu’il faut résoudre. Nous ne nous connaissons pas, malheureusement même si nous pensons nous connaître. Nous devons être honnêtes avec nous-mêmes; nous devons disséquer le moi-même, l’ego, moi-même…

Il est facile d’admettre que nous avons un corps physique pourvu d’organes, un organisme. Mais peu comprennent vraiment que nous avons une psychologie particulière. Quand on comprend qu’on a une psychologie, on commence à travailler sur soi, ici et maintenant ; quand on comprend qu’on a une psychologie, on commence par le processus d’ auto-observation psychologique.

Celui qui commence à s’observer devient en fait un individu différent, différent de tous, complètement différent. Mais les gens ont tendance à n’admettre que la matière physique, la tridimensionnelle, le corps dense, parce qu’ils peuvent le voir, l’entendre, le toucher et le sentir ; rares sont, en vérité, ceux qui acceptent sincèrement d’avoir une psychologie d’un type bien particulier.

Quand quelqu’un l’accepte, on commence réellement à s’observer soi-même et cela fait de soi quelque chose de différent de ses semblables. S’observer, apprendre à se connaître, c’est le top du top…

Quelqu’un m’a dit l’autre jour, ou il y a quelque temps, pour être plus clair, qu’il se connaissait lui-même. Alors je n’ai eu aucun problème à lui dire : « Si tu te connais, dis-moi : combien d’atomes a un poil de ta moustache? »

L’homme a dit: « Eh bien, je ne sais pas cela… »

« Oh! » Je lui ai dit, « si tu ne connais pas un poil de ta moustache, si tu ne sais pas combien d’atomes a un poil de ta moustache, tu connaîtras encore moins la totalité de toi-même… »

Incontestablement, cet homme n’avait rien d’autre à accepter que mon affirmation.

Quand on se connaît profondément, on connaît l’univers et les dieux. Sur le chemin vertical, nous entendons avant tout nous connaître, car ce n’est qu’en nous connaissant que nous pouvons connaître les autres.

Sur le chemin vertical, mes chers frères et sœurs, nous devons faire un inventaire psychologique de nous-mêmes, savoir combien nous avons et combien nous manquons.

Il y a beaucoup de choses que nous devons éliminer, beaucoup de choses ridicules en nous, et il y a aussi beaucoup de choses en nous que nous devons conquérir, qui nous manquent. Il nous en reste beaucoup; il nous manque beaucoup. Sur le chemin vertical nous faisons l’inventaire de nous-mêmes, pour savoir qui nous sommes, d’où nous venons, où nous allons, quel est le but de notre existence…

Ici, réunis dans cette salle, il faut essayer de se renseigner un peu, il faut essayer de se connaître. Nous devons, en vérité, poser la question de nous-mêmes, la mettre sur la table, si nous sommes vraiment prêts à travailler pour changer totalement.

Notre Niveau d’Être

Sur le chemin vertical se trouvent les différents niveaux de l’Être. Quand on commence à travailler sur soi pour éliminer tel ou tel défaut psychologique, sans doute, on entre de fait et de plein droit, dans un niveau supérieur de l’Être

On nous a dit, et avec une grande vérité, que le niveau d’Être de chacun attire sa propre vie. Un homme ou une femme est ce qu’est leur vie.

Observez une vache au milieu de la grange : son propre niveau d’être attire sa propre vie. Si on sort une vache de l’étable et qu’on l’emmène dans notre chambre, si on y met un valet, on la peigne très bien, on la recouvre de talc, on la parfume, elle ne cessera pas d’être une vache ; elle continuera avec ses manières de vache; elle fera alors de notre belle chambre une écurie ; ça ne changera pas, car le niveau d’être de chacun attire sa propre vie…

Si nous sortons un mendiant en lambeaux de la foule et l’emmenons au palais de Buckingham, pour y vivre à côté de la Reine Elizabeth, en principe il sera accompagné de nombreux serviteurs, il sera considéré comme un « grand seigneur ». Mais son niveau d’être attirera sa propre vie ; bientôt ces serviteurs trouveront dans ce mendiant des coutumes bien différentes de celles du palais : ils verront qu’il est avare, ils verront qu’il garde terriblement l’argent, qu’il ne dépensera jamais un sou, pas même pour aider un ami ; ils se rendront compte de son irritabilité, ils se rendront compte de son manque de scrupules, ils se rendront compte de ses commérages, il se vengera des ennemis, etc., du « ils disent ce qu’ils disent » ; et enfin le temps viendra où il se verra seul, au milieu du palais de Buckingham ; il devra supplier les serviteurs de lui apporter même un plat à manger, parce qu’ils ne voudront plus le servir, ils l’abandonneront ; et à l’intérieur même du palais de Buckingham, même s’il s’habille de son mieux, il continuera d’être ce qu’il est : un mendiant!…

Le niveau d’être de chacun attire sa propre vie ; un homme est ce qu’est sa vie…

Beaucoup s’inquiètent d’avoir d’énormes sommes d’argent ; ils disent : « Si je gagnais à la loterie, comme mon existence serait différente! Si je gagnais l’extraordinaire tirage du loto de Noël, je changerais radicalement… » Mais c’est faux, complètement faux, car le niveau d’être attire sa propre vie. Un homme, je le répète, est ce qu’est sa vie…

Il nous convient de réfléchir à toutes ces questions. Ce n’est pas en obtenant d’énormes sommes d’argent que nous allons changer notre existence même, non! Ce dont nous avons besoin, c’est de passer à un niveau supérieur de l’Être.

Plaçons-nous, un instant, dans un de ces endroits étranges de la ville, dans une de ces villes perdues, dans un de ces terrains où les « parachutistes » [squatters ; sans-abri] sont associés, forment, disons, leurs existences infrahumaines, collectives, pour que l’on puisse mieux voir la question du niveau d’être…

Je me souviens d’avoir vu un groupe de personnes « parachutistes », vivant dans l’une de ces zones : ils se battaient quotidiennement, ils se saoulaient, ils se blessaient, ils s’entretuaient ; et ce « quartier » qui jadis vivait paisiblement, a connu des surprises sans précédent : chaque jour les patrouilles de police y faisaient retentir leurs sirènes ; des cris de douleur, de haine, de colère, etc. ont été entendus. Et ces gens malheureux ont continué comme toujours : souffrant terriblement (évidemment, leur niveau d’être attiré leur propre vie)…

Si un instant quelqu’un, l’un de ceux-là, avait réfléchi ne serait-ce qu’un instant, s’il s’était proposé de s’étudier, s’il avait découvert ses défauts psychologiques et, audacieusement, s’était engagé dans le chemin vertical révolutionnaire de la psychologie, évidemment il aurait pu éliminer certains défauts ; peut-être la colère; éventuellement la haine, l’égoïsme, les ragots, etc. Conclusion : il changerait le niveau de son être ; et changeant le niveau de son être, il raffinerait sans doute ses mœurs ; alors il ne pourrait plus accepter d’être avec ceux qui l’entouraient ; ces gens ne s’entendraient pas non plus avec lui. Il serait tenu de se faire de nouveaux amis et par la loi, simplement, d’affinités psychologiques, il se ferait de nouveaux amis. En résumé : modifier le niveau d’être changerait sa vie; peut-être que ces nouvelles amitiés lui offriraient de nouvelles opportunités ; grâce à l’interrelation, il changerait l’économie de son existence même, il obtiendrait un travail différent, il s’améliorerait remarquablement.

Donc le niveau d’être de chacun attire sa propre vie, ainsi, un homme est ce qu’est sa vie.

Sur le chemin vertical, nous avons la possibilité de changer notre propre niveau d’être ; si nous le faisons, si nous éliminons les défauts psychologiques de nous-mêmes, le résultat sera extraordinaire, car en changeant notre niveau d’être toute notre vie changera aussi, quand on change radicalement, tout change aussi autour de soi.

Ces circonstances fâcheuses de l’existence, les circonstances désagréables de la vie, ne sont que de simples projections de ce qui se passe à l’intérieur de nous. Si nous changeons à l’intérieur de nous, les circonstances extérieures changeront aussi. Mais si nous ne changeons pas à l’intérieur, les circonstances extérieures ne changeront pas non plus.

Emmanuel Kant, le philosophe de Königsberg, disait que l’extérieur est le reflet de l’intérieur… En d’autres termes, nous clarifierons en disant que ce qui est extérieur n’est rien d’autre que le reflet de ce que nous sommes intérieurement.

Si nous sommes des gens en colère, si nous haïssons, si nous sommes jaloux, envieux, pervers, les circonstances qui nous entoureront seront perverses, fatales, sinistres ; ils peuvent être écrits même dans la presse rouge.

Et si nous sommes des gens honnêtes, si nous vivons en harmonie avec l’infini, si nous respirons la paix, si nous rayonnons l’amour, le bonheur, la joie, les circonstances qui émaneront de nous seront belles ; nous aurons de très belles relations, il y aura de l’harmonie avec tout le monde autour de nous…

Il y en a beaucoup qui m’écrivent pour me parler de leurs problèmes. Que disent les femmes? « Mon mari m’a quittée pour une autre femme. » Que disent les hommes? « Ma femme ne veut plus vivre avec moi parce qu’elle m’a quitté pour un autre homme. » Alors, « que faire, comment allons-nous résoudre le problème… » D’autres, « certains me doivent de l’argent et ils ne veulent pas me payer », et que « ils ont intenté une action en justice et maintenant comment allons-nous pour le résoudre », ils me demandent « de l’aide pour qu’il puisse résoudre le procès », etc…

Chaque cas est généralement compliqué, difficile ; tout le monde veut que ses problèmes soient résolus ; tout le monde aspire à vivre en paix, à avoir une harmonie extraordinaire, dans le bonheur, sans problèmes.

Mais ceux qui m’écrivent ainsi ne veulent pas se rendre compte que la racine de tous les problèmes est en eux ; que ces problèmes ne sont rien de plus que des projections de l’intérieur ; ces problèmes viennent d’eux, parce qu’un homme est ce qu’est sa vie et rien de plus : ce qu’est sa vie.

Si on ne change pas son propre niveau d’être, si on ne change pas sa vie intérieure, rien ne changera ; l’extérieur n’est rien d’autre que la projection de l’intérieur… Le moment est venu de le comprendre.

Ils veulent le bonheur, mais où vont-ils l’obtenir? Ils ne veulent donc pas admettre qu’ils portent en eux les erreurs ou les causes, pour mieux dire, de tout ce qui leur arrive. Oui, chacun porte en soi les causes des souffrances, et tant que les causes ne seront pas dissoutes, les souffrances non plus ne seront pas dissoutes; tout effet a sa cause ; toute cause produit son effet.

Ainsi, ceux d’entre nous qui commençons à marcher sur le chemin vertical, nous proposons d’abord la découverte de soi : connaître nos erreurs pour les supprimer, les faire sortir de nous-mêmes, car ce n’est qu’alors que nous pourrons fondamentalement changer…

Un homme est ce qu’est sa vie ; si un homme ne travaille pas sa propre vie, il perd sans aucun doute misérablement son temps.

La vie est comme un film qui semble se terminer par la mort. La mort est le retour au point de départ originel, avec la possibilité de projeter à nouveau la vie elle-même sur le tapis du monde…

Dans le Bouddhisme, on nous parle de « vies successives » ; mais je dis, en vérité, qu’il n’y a pas de vies successives. Ce qu’il y a, ce qui existe vraiment, ce sont des existences successives parce que la vie est la même.

Quand l’heure de la mort arrive, le film se termine, on l’enroule et on l’emporte avec nous dans l’éternité ; là, nous le revivons rétrospectivement.

N’oubliez pas que de même qu’il y a un espace tridimensionnel, visible et tangible, il y a aussi un espace psychologique, et c’est indéniable, indiscutable, axiomatique.

Dans l’espace psychologique notre vie continue ; là on le revit, dis-je, rétrospectivement. Plus tard on revient, on revient dans le temps, on se réincorpore dans un nouvel organisme (c’est la loi de l’éternel retour de toutes choses). Et nous revenons pour reprojeter notre vie même, pour la projeter à nouveau sur le tapis de ce monde.

Ainsi, ce ne sont pas des vies successives qui existent ; réellement ce qu’il y a sont des existences successives (distinguer vies successives et existences successives). Il n’y a qu’une vie : celle qu’on prend, celle qu’on apporte, celle qu’on reprend et celle qu’on ramène, c’est toujours la même vie!…

Des existences, oui! À chaque âme il est attribué 108 existences…

Je fais ces déclarations parce que je suis devant un public très spécial ; je suis devant un public composé de personnes du mouvement Gnostique international ; par des révolutionnaires, des rebelles, désireux, en vérité, de continuer sur le chemin vertical, sur le chemin des transformations, sur le chemin qui nous mènera au surhumain.

Involution dans les Mondes Inférieurs

Le temps est venu pour nous de réfléchir à ce qu’est notre vie. Si nous ne changeons pas ce « film » de la vie (celui que nous emportons avec nous, celui que nous ramenons), si nous ne le modifions pas, il continuera toujours à se répéter et se répétera à travers 108 existences ; et si malgré tout on ne le change pas, il faudra aller, comme dit le proverbe, « avec notre musique ailleurs » ; nous devrons mener notre vie dans le règne minéral submergé…

Qu’un tel royaume soit une réalité, personne ne peut le nier, car nous vivons sur l’épiderme de cette terre misérable qui voyage avec nous à travers l’espace infini.

Le fait que Dante Alighieri, dans sa « Divine Comédie », ait placé son enfer dans le règne minéral submergé, n’a rien d’étrange, et cela est connu du divin et des humains…

Évidemment, ceux qui échouent dans la transformation de leur vie, ceux qui ne sont pas capables d’éliminer leurs défauts psychologiques, devront involuer dans le temps, à l’intérieur des neuf cercles dantesques, jusqu’à la seconde mort. Et ce n’est pas agréable du tout d’involuer dans le temps. Moi, personnellement, je n’ai pas peur de l’enfer…

Dans les mondes infernaux, l’ego se désagrège, le Moi, le moi-même, ce Moi de la psychologie expérimentale, ce Moi que tous les psychologues de cette planète étudient.

Dans le règne minéral submergé, nous passons toujours par la seconde mort ; mais en vérité, il n’est pas agréable du tout de se dérouler de façon involutive dans les neuf cercles de Dante Alighieri ; je ne vous recommanderais pas de passer par le Mictlán, avec ses terribles épreuves…

Précisément ici, dans notre cher Mexique, nos ancêtres de l’Anahuac parlaient du Mictlán ; ce Mictlán n’est rien d’autre que les mondes infernaux de Dante, avec ses neuf cercles infernaux ; il y a toutes les preuves formidables dont parlaient les anciens initiés ; il y a la sagesse que nous a montré le Florentin Alighieri (Dante); il y a la sagesse peinte par Virgile, l’auteur de « L’Enéide »…

Une amertume indicible arrive à ceux qui entrent dans l’involution submergée des mondes infernaux ; par conséquent, il n’est pas conseillé d’involuer dans le temps.

Évidemment, ceux qui passent par ces terribles épreuves, après la seconde mort, entrent dans les paradis élémentaux de la nature ; plus tard, ils évoluent dans les quatre règnes, pour retrouver l’état humain qu’ils ont jadis perdu.

Dissoudre l’ego est fondamental et il vaut mieux le faire ici et maintenant… Un passage de Muhammad me vient à l’esprit en ce moment. Déjà très vieux et sur le point de mourir, à côté de la source cristalline d’une oasis, il s’adressa à la foule et dit : « Si je dois quelque chose à quelqu’un, qu’il vienne me cracher au visage… »

Effectivement, un homme s’est approché de lui et lui a craché au visage. Par la suite, cet homme sage (Muhammad), s’est lavé le visage dans la fontaine cristalline de cette oasis et s’est exclamé: « Il vaut mieux tout payer d’un coup, dans la vie, et non après la mort!… »

Et c’est que les souffrances que nous devons endurer en traversant dans le Mictlán des Aztèques sont certainement douloureuses… Pour toutes ces raisons, nous devons réfléchir…

Il y a des âmes qui préfèrent se libérer une fois pour toutes, et qui entrent (comme le dit la sagesse de nos ancêtres Anahuac), dans le tlalocan : ce sont des régions ineffables, représentées de façon vivante par Tlaloc, le dieu de la pluie.

Il y a des régions ineffables dans le monde moléculaire, gouvernées par Huehueteotl, le dieu du feu, ou par le dieu chauve-souris, etc., représentations vivantes de l’ésotérisme antique, représentations vivantes du mysticisme Chrétien et Aztèque, transcendant et transcendantal.

En tout cas, tant qu’on ne dissout pas l’ego, on n’a pas le droit d’entrer dans ces régions ineffables dont nous parlaient les anciennes religions ; tant qu’on n’a pas dissous l’ego, tant que l’on n’a pas été élevé dans la ligne verticale, où les différents niveaux de l’Être sont, on n’aura pas le droit d’entrer dans la conscience superlative et transcendantale de ces paradis moléculaires.

Ceux qui essaient vraiment d’atteindre le bonheur authentique devraient commencer par entrer dans le chemin vertical.

Notre Multiplicité Intérieure

Dans la verticale, on nous a clairement enseigné que nous ne sommes pas encore des individus sacrés, que chacun de nous est une personne-machine et qu’à l’intérieur de notre personne il y a beaucoup de personnes…

Il y a en nous beaucoup de personnes psychologiques : nous avons l’ego de la colère, nous avons l’ego de la haine, aussi, nous avons l’ego de l’envie, nous avons l’ego de la jalousie, nous avons l’ego des commérages, nous avons l’ego de l’ambition, nous avons l’ego de la ruse, etc., etc., etc.

Tous ces ego que nous avons ne sont pas de simples fictions ; ils sont une réalité formidable pour ceux qui ont développé le sens de l’auto-observation psychologique.

Toutes ces personnes-Moi entrent et sortent à volonté de notre corps physique ; toutes ces personnes-Moi ont aussi trois cerveaux : chaque personne-Moi possède donc un cerveau intellectuel, un cerveau émotionnel et un cerveau moteur-instinctif-sexuel ; chaque personne-Moi est, à elle seule, une entité complète.

Ainsi, à l’intérieur de notre personne vivent de nombreuses personnes qui entrent et sortent librement de notre corps. Vous comprendrez maintenant pourquoi, en vérité, nous n’avons pas de critère complet, pourquoi nous sommes remplis de terribles contradictions : une fois nous disons une chose, une autre fois nous affirmons le contraire.

Si on pouvait se voir dans un miroir tel qu’on est, si on pouvait se voir de tout notre corps (psychologiquement parlant), je peux vous dire, au nom de la vérité, qu’on deviendrait fou, qu’on s’enfuirait de terreur, que nous essaierions d’échapper à nous-mêmes.

Si nous étions une personne responsable, si chacun de nous était un individu sacré, si nous étions entiers, tout serait différent. Mais nous ne sommes pas complets, par conséquent, nous ne possédons pas ce que l’on appelle «l’unicité».

Nous sommes une multiplicité désordonnée et chaotique. Nous pensons que nous sommes vivants mais nous sommes morts.

De nombreux spectres de la mort nous habitent : le « Je hais », le « Je suis jaloux », le « Je suis envieux », le « Je suis lubrique », le « Je suis en colère », etc., etc., etc.

Toutes ces personnes-Moi, je le répète, entrent et sortent de notre corps ; à l’intérieur de chaque personne-Moi, nous avons en fait enfermé une fraction de notre conscience. Ainsi, notre conscience est embouteillée entre toute cette multiplicité d’egos qui constituent le moi-même ; notre conscience embouteillée fonctionne en vertu de son conditionnement, c’est-à-dire notre conscience est endormie…

De tous les phénomènes physiques qui se produisent autour de nous (et je précise : physique, et j’insiste) nous ne pouvons en percevoir qu’un millionième, c’est-à-dire qu’il existe une extraordinaire multiplicité de phénomènes physiques qui se produisent autour de nous et que nous ne sommes pas vraiment capable de percevoir.

Éveil de la Conscience

Nous dormons, mais nous pensons être éveillés ; nous n’admettons pas d’être endormis, nous sommes même offensés quand quelqu’un nous traite comme tel ; mais en vérité, nous devons nous éveiller.

Les quatre évangiles insistent sur la nécessité de « s’éveiller » ; si nous étions éveillés, nous pouvions voir, entendre, toucher et ressentir les grandes réalités des mondes supérieurs ; si nous étions éveillés, la vie pour nous serait totalement différente : nous ne serions pas victimes des circonstances, nous pourrions les gérer à volonté. Mais nous, en vérité, ne sommes pas éveillés, nous dormons profondément ; nous dormons profondément, nous ignorons que nous ignorons…

Le temps est venu de s’inquiéter de l’éveil ; à l’éveil, nous pourrons parfaitement percevoir ce qui est la vérité, ce qui n’appartient pas du temps, ce qui est au-delà du corps, des affections et du mental…

Quand on fait l’expérience du réel, on fait aussi l’expérience d’un « élément » qui transforme radicalement. Nous avons besoin de faire l’expérience de cet «élément», afin de travailler intensément sur nous-mêmes.

Il faut d’abord dissoudre ces vaines personnalités que nous portons en nous, dans le but, justement, d’éveiller la conscience. Quand un ego psychologique, que ce soit de colère, de haine, etc., se désagrège, la conscience qui y est embouteillée est aussi émancipée, libérée ; alors vient l’éveil…

Normalement, les gens ont 3 % de conscience éveillée, mais si nous travaillons sur nous-mêmes, si nous éliminons toutes ces personnes-Moi qui habitent en nous, nous augmenterons notre pourcentage de conscience petit à petit.

Si les gens avaient même 10% de conscience, nous pourrions vraiment dire que les guerres sur la surface de la terre disparaîtraient pour toujours ; si les gens étaient éveillés à 50%, la terre serait un paradis. Maintenant, arriver à avoir cent pour cent de conscience éveillée est seulement une affaire d’initiés, de surhumains, comme Moïse, Gautama Bouddha, le Christ, etc.

Nous devons travailler dur pour dissoudre ces ego que nous portons en nous afin de changer nos propres vies, pour pouvoir éveiller la conscience, pour atteindre l’illumination, pour vraiment expérimenter ce qui n’appartient pas au temps, ce qui est la vérité.

Kundalini et l’Élimination des Défauts

Tout d’abord, comme je l’ai déjà dit, lorsque vous entrez dans le chemin vertical, lorsque vous admettez que vous avez une psychologie, vous commencez à vous observer. Lorsque vous découvrez que vous avez l’ego de la colère, il faut travailler dessus : au début il suffit de l’observer, puis de le comprendre par l’analyse, par la méditation profonde, par des études directes. Une fois que nous comprenons que nous avons tel ou tel ego-défaut, alors on passe à la troisième phase : désintégration, élimination…

Le mental, par lui-même, ne porrait éliminer aucun défaut psychologique ; le mental ne peut que l’étiqueter avec des noms différents, le faire passer d’un niveau à un autre ; le cacher à lui-même et aux autres, etc. ; le condamner ou le justifier, mais jamais le modifier radicalement. Nous avons besoin d’un pouvoir qui soit supérieur au mental, un pouvoir qui puisse vraiment désintégrer n’importe quel ego-défaut.

Heureusement, nous possédons tous ce pouvoir en nous-mêmes, ici et maintenant : je veux me référer emphatiquement au pouvoir serpentin annulaire, qui se développe dans le corps de l’ascète Gnostique ; à ce pouvoir extraordinaire qui, en orient, est appelée « Kundalini » et que les Alchimistes médiévaux appelaient « Stella Maris ».

Stella Maris, en vérité, qui est une variante de notre propre Être, mais dérivée. Stella Maris, le cobra sacré, « le pouvoir serpentin de la Kundalini », comme on l’appelle en Hindoustan et au Tibet, peut désintégrer instantanément tout défaut psychologique.

Il est évident que nous avons tous pleinement le droit d’invoquer le pouvoir de Devi Kundalini – shakti ; ce pouvoir se multiplie, se développe, se déploie quand on travaille extraordinairement dans la forge ardente de Vulcain, dans la neuvième sphère…

Les célibataires peuvent aussi invoquer Devi Kundalini quand ils veulent supprimer telle ou telle erreur psychologique. Mais en vérité, nous devons affirmer emphatiquement que le merveilleux pouvoir de Devi Kundalini – shakti se multiplie extraordinairement dans la neuvième sphère ; avec ce pouvoir miraculeux, nous pouvons désintégrer n’importe quel défaut.

Devi-Kundalini, Isis, Adonia (cette variante de notre propre Être, cet aspect de dieu-mère en nous), peut éliminer de nous-mêmes le défaut que nous avons pleinement compris, à tous les niveaux du mental…

Le temps est venu de bien comprendre cette question, de mourir d’instant en instant ; seulement avec «la mort vient le nouveau»; « Si le grain ne meurt pas, la plante ne pousse pas. ».. Il faut que nous nous résolvions tous à mourir, si nous voulons vraiment naître spirituellement.

Rappelons-nous ce paragraphe sur Jésus et Nicodème. Jésus s’exclama en disant :

« En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. » – Jean 3 : 3

Nous devons mourir ici et maintenant, si nous voulons renaître dans les mondes supérieurs de conscience cosmique, pleinement éveillé, pleinement illuminé, radicalement transformé.

Tels que nous sommes, nous sommes inutiles, nous sommes un échec total, tels que nous sommes, nous ne sommes que des egos. Le Moi psychologique ne peut pas créer une nouvelle ère, le « Moi » psychologique ne peut pas initier l’ère du Verseau parmi le tonnerre auguste de la pensée, le « Moi » psychologique ne peut pas faire l’âge d’or.

Ces faux prophètes qui disent qu’en l’an 2001 ou 2007 nous aurons l’ère de la fraternité et de l’amour, l’âge d’or chanté par Virgile, le poète de Mantoue, dans son œuvre colossale intitulée « L’Enéide », ils se trompent, ils mentent, car comment l’ego invente un âge d’or? Croyez-vous peut-être que le Moi de la psychologie expérimentale, ce « Moi » obscur, ce « Moi » de la haine, ce « Moi » de la guerre, de l’envie, etc., etc., etc. pourrait vraiment créer l’âge d’or?

Évidemment, nous devons mourir en nous-mêmes ici et maintenant, si nous voulons vraiment créer l’ère future, créer une nouvelle civilisation, créer une nouvelle culture!…

L’Être Humain Parfait

Le temps est venu de comprendre que nous ne sommes pas heureux ; le moment est venu de comprendre que nous sommes des malheureux et qu’il ne faut pas se leurrer en se croyant très « suffisants », « parfaits », « souverains », « dieux-humains », et je ne sais quoi autre…

Plaçons-nous sur le plan des crues réalités : chacun de nous doit lutter pour exister, il faut lutter pour vivre ; on n’est pas heureux (le changement est la chose fondamentale!).

Dans mes livres, j’ai beaucoup parlé de sexe; j’en ai assez dit sur la forge ardente de Vulcain, sur l’alchimie sexuelle. Évidemment, par la transmutation de la libido génétique (tant de fois citée par Saint Augustin), il est possible de créer les corps existentiels supérieurs de l’Être pour devenir humains.

Mais à quoi servirait de devenir d’authentiques humains, au sens le plus plein du terme, au sens le plus extraordinaire, si l’on n’éliminait pas l’ego animal? Celui qui possède les corps existentiels supérieurs de l’Être et n’a pas éliminé l’ego devient, de fait et de plein droit, un hasnamuss à double centre de gravité, un échec, un avorton de la mère cosmique.

Ainsi, travailler dans la forge ardente des Cyclopes est nécessaire, mais si l’on n’élimine pas l’ego nous échouerons complètement…

Qu’aucun de nous ne pense qu’il est parfait, car seul le père qui est aux cieux est parfait ; nous tous, à commencer par moi-même, qui suis celui qui donne cette conférence, ici, devant vous, je me considère (et nous devons nous considérer) imparfait!…

Il est regrettable que dans le mouvement Gnostique il y ait encore des personnalités, disons, qui se croient « parfaites » ; il est regrettable que dans le mouvement Gnostique il y ait encore des mythomanes, des gens qui se sentent « sublimes » et « hiérarchisés ».

Moi, en tant que président-fondateur de ce grand mouvement, je ne me sentirais jamais parfait, car je suis parfaitement convaincu que lui seul, le seigneur, le père, est parfait.

Mais dans le mouvement Gnostique il y a parfois des incohérences surprenantes : des gens pleins d’erreurs qui se croient « sages », des gens qui se sentent très « saints », alors que leurs mains sont pleines de charbon ; des gens qui se sentent très « hauts dans la hiérarchie », transformés en « hiérophantes », alors qu’en réalité ils n’ont même pas commencé à parcourir le chemin révolutionnaire vertical…

Il faut se situer dans le plan des réalités les plus crues. Je ne suis nullement venu ici dans le but d’être pessimiste, ni d’ailleurs de remplir vos cœurs de pessimisme : j’ai seulement voulu mettre sur la table des réalités, l’état psychologique dans lequel chacun d’entre nous se trouve.

Tant que nous n’avons pas éliminé de notre intérieur tous ces défauts-Moi que nous portons, notre conscience sera profondément endormie; nous mourrons sans savoir à quelle heure ; nous naîtrons sans savoir ni comment ni pourquoi ; nous continuerons dans l’au-delà comme des somnambules, comme des fantômes. Cela a été notre vie. Ainsi, notre vie a été et sera ainsi, tant que nous n’éliminerons pas les ego-défauts de notre intérieur.

Cependant, je dois vous dire que tout, comme on le croit, n’est pas pure intellectualisation.

Je ne veux pas dire que l’intellection illuminée est inutile ; ce que je veux c’est préciser que si l’eau ne bout pas à cent degrés, ce qui doit être dissous ne se dissout pas et ce qui doit être cuit ne cuit pas…

De même, j’affirme pareillement et emphatiquement, que si nous ne traversons pas de fortes crises émotionnelles, intentionnelles, conscientes, nous n’éliminons pas ce que nous devons éliminer et nous ne cristallisons pas, en nous, ce que nous devons cristalliser…

Ce n’est donc pas tout, simple intellect ; dans ce travail, il n’est possible d’avancer qu’à partir d’un travail conscient et d’une souffrance volontaire…

Tout n’est pas intellect : nous devons traverser de grandes crises émotionnelles ; tout n’est pas intellect : le cerveau émotionnel doit valoriser le travail psychologique qui nous conduit à une profonde transformation. L’émotion doit travailler plus que l’intellect ; l’émotion doit devenir active en nous ; ainsi, sur le chemin des émotions authentiques, nous arriverons à l’éveil de la conscience.

En vérité, je n’utilise mon intellect que lorsque je vous parle, lorsque je dois m’adresser à l’humanité, au monde ; dans ma vie privée je ne m’en sers pas, dans ma vie privée il n’y a que du sentiment, de l’amour, de la conscience, de la musique, de la beauté; et c’est tout.

Mais je dois utiliser mon intellect dans ces moments-là, pour que nous puissions nous comprendre; parce que comme je l’ai dit au début : « vous êtes venus ici pour m’écouter et je suis venu ici pour vous parler, et entre vous et moi il faut qu’il y ait une compréhension mutuelle » ; c’est pourquoi j’ai été forcé d’utiliser mon intellect ce soir…

Au nom de la vérité, je dois vous dire qu’il est urgent, tout d’abord, que la désintégration du moi-même ne puisse être différée. Lorsque le Moi psychologique est totalement désintégré, lorsqu’il est réduit en cendres, lorsque l’ego animal cesse d’exister, la conscience est totalement illuminée ; on peut voir les Elohim, on peut parler avec eux face à face ; on peut voir, toucher et sentir les grandes réalités des mondes supérieurs : on peut visiter le nirvana, le paranirvana et le mahaparanirvana, etc., etc., etc.

Mais pendant que la conscience dort, nous ne passerons pas de simples intellectuels condamnés à la peine de vivre ; et c’est tout.

Le temps est venu des grandes révolutions ; le moment où il faut décider d’être ou de ne pas être de la philosophie ; le moment où nous devons prendre les armes contre nous-mêmes, contre le monde, contre la nature, contre le cosmos, contre tout et tous.

Le moment est venu pour nous de briser les chaînes et d’abandonner cette prison de misère où nous vivons (une telle « prison » s’appelle « l’ego »). Tant que nous ne détruisons pas cette misérable prison, ce cachot immonde, notre conscience continuera à s’y enfermer, fonctionnant à travers ses propres conditionnements, endormie, inerte…

Maintenant vous comprendrez pourquoi ça me tient tant au coeur, pourquoi j’ai dit ce soir que l’essentiel était de mourir. C’est vrai, c’est comme ça que ça va être et c’est comme ça que ça devrait être!…

Malheureusement, l’ego exerce une fascination extraordinaire sur notre conscience.

En m’écoutant, beaucoup d’entre vous diront que je suis trop pessimiste, vous mettrez la main sur votre cœur pour dire : « eh bien, j’ai fait des progrès ». Chacun de vous cherchera une justification à son comportement, à sa façon d’être, etc., parce que personne ne veut admettre la vérité : admettre qu’il est malheureux.

Beaucoup de promesses nous ont été faites, chacune promet des merveilles ; les politiciens promettent de donner au monde de la joie, du bonheur, etc., et alors? Le monde avec son amertume continue de marcher et continuera de marcher ; et la douleur continuera jour après jour, jusqu’à ce que nous supprimions les causes de la douleur. Ces causes ne sont pas extérieures à nous-mêmes ; ces causes sont en nous-mêmes, ici et maintenant.

Nous devons nous rebeller, je l’ai déjà dit, contre nous-mêmes, contre la nature et contre le cosmos ; nous devons prendre les armes contre tout ce qui existe, si nous voulons l’émancipation, la libération définitive.

La sincérité est ce dont nous avons besoin, pour ne pas nous tromper lamentablement. Malheureusement, il y a beaucoup de manque de sincérité dans le monde : tout le monde se croit « parfait », tout le monde se croit « juste », tout le monde se croit « saint », tout le monde se croit « sage »…

Dans les différentes écoles de type pseudo-ésotérique et pseudo-occultiste, il n’y a personne qui se croit ignorant ; tout le monde croit avoir déjà « saisi Dieu par la barbe ». Ils ignorent, et le pire c’est que « non seulement ils ignorent, mais ils ignorent aussi qu’ils ignorent »… c’est le plus grave!…

Le temps des grandes décisions est venu ; le temps est venu où nous devons nous engager sur le chemin de la révolution en marche, sur le chemin droit, étroit et difficile qui mène à la lumière, sur le chemin révolutionnaire vertical, sur le chemin de la révolution de la conscience, le long du chemin qui mène au surhumain.

Malheureusement, maintenant nous ne sommes rien de plus que des bêtes intellectuelles condamnées à vivre ; pour être humains, il faut avoir dissous l’ego et d’avoir créé les corps existentiels supérieurs de l’Être. Plus encore : s’être sacrifié intensément pour l’humanité.

Ce que je dis ici ce soir est dur : j’affirme, emphatiquement, que nous n’avons pas encore atteint l’état humain, que nous ne sommes que de simples « animaux intellectuels ».

Il devient nécessaire, d’abord, d’atteindre l’état humain et plus tard, par la suite, nous arriverons au surhumain…

En étudiant l’un de nos manuscrits de l’Anahuac, j’ai lu quelque chose d’extraordinaire. Nos ancêtres Aztèques affirment ceci : « les dieux ont créé les humains de bois, ils les ont faits de bois, et après les avoir faits de bois ils les ont fusionnés avec la divinité. ».. Mais ensuite ils concluent en disant : « tous les humains ne parviennent pas à fusionner avec le divin… »

Il est clair que si nous devenons humains par le fait d’avoir créé les corps existentiels supérieurs de l’Être, par l’accomplissement du devoir Parlock, cela ne signifie pas que nous avons triomphé ; pour un triomphe total, il est nécessaire de réaliser l’intégration avec la divinité.

Celui qui a atteint l’état humain authentique et véritable, celui qui l’a atteint, doit d’abord se soumettre à la dissolution de l’ego, parce que si un vrai humain ne dissout pas l’ego, il devient un hasnamuss à double centre de gravité, un échec, un avorton de la mère cosmique…

Ainsi, ce n’est qu’en éliminant tous nos défauts psychologiques, ce n’est qu’en mourant en nous-mêmes que nous parviendrons vraiment à nous intégrer au Logos, à la divinité ; alors nous deviendrons des Kumaras, dans le sens le plus complet du terme.

Un « Kumara » est un surhumain ; un « Kumara » est un logos incarné ; un « Kumara » a le pouvoir sur le feu, sur l’air, sur l’eau et sur la terre ; nous devons devenir des kumaras, des humains authentiques, des êtres divins, ineffables, des individus sacrés. Mais tels que nous sommes, en vérité, nous ne sommes que de simples « animaux intellectuels » condamnés à la peine de la vie…

J’invite tous ceux qui sont ici présents à se connaître, à étudier, à enquêter, à investiguer, à chercher, à plonger dans les profondeurs pour connaître ce qui reste et ce qui manque.

Quand on comprend tout cela, on entre dans le chemin qui mène au surhumain.

L’heure est venue, l’heure terrible où les grands cataclysmes approchent : la terre tremble au Guatemala (1974), elle tremble au Nicaragua, les secousses continueront partout, ici même, dans notre capitale (Mexique), il y aura un très grand tremblement de terre; les tremblements de terre se multiplieront dans toute la rondeur de la terre ; de grands événements cosmiques arrivent!…

Il est urgent de dissoudre l’ego. Il serait malheureux que nous nous désincarnions sans avoir dissous le moi-même…

Cette conférence a été originellement publiée en Anglais par Glorian. La conférence originale est The Meaning of Life, the Two Lines of Life, and Our Level of Being.

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