Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Mystère de la Fleur d’Or
La réalité (Li, en chinois) peut être vue de manière soudaine, mais la matière (Shih, en chinois) doit être cultivée de façon progressive et ordonnée.
En d’autres mots, après avoir atteint l’extase, il faut la cultiver jusqu’à son complet développement et sa pleine maturité.
Ainsi, le travail ésotérique consiste en deux aspects principaux : la « Vision » et « l’Action ».
Pour avoir une vision, il faut monter jusqu’au plus haut de la montagne et regarder de là ; pour entreprendre le voyage, il faut descendre jusqu’au fond de l’abîme et commencer à marcher à partir de là.
Bien que le temple Zen, qui est une forme merveilleuse du Bouddhisme Mahayana, soit soutenu par les deux piliers de la « Vision » et de « l’Action », il est ostensible qu’il met tout spécialement l’accent sur la première.
Cela est reconnu clairement par le Gourouji I Shan, qui a dit : « Ta vision et non ton action est ce qui m’importe. »
C’est pour cela que les Maîtres Zen mettent toute l’emphase sur l’extase, sur le Samadhi, sur le Satori, et concentrent tous leurs efforts à conduire directement leurs disciples, ou Chelas, vers l’extase.
L’école tibétaine Jinayana est différente, et quoique ses deux colonnes fondamentales soient aussi la « Vision » et « l’Action », il est indiscutable qu’elle appuie avec une solennité particulière sur la seconde et qu’elle lutte inlassablement pour mener ses dévots à la Neuvième Sphère (la Sexualité).
Il n’est pas superflu d’affirmer dans ce chapitre que les aspirants de l’école Mahayana désirent en vérité et avec une ardeur infinie l’expérience directe du Vide Illuminateur.
En aucune manière nous n’exagèrerons les concepts si nous affirmons avec une certaine véhémence que les disciples de l’école Jinayana travaillent avec ténacité dans la « Forge des Cyclopes » (la Sexualité), dans le but intelligent d’atteindre l’Autoréalisation Intime du Vide Illuminateur.
Lorsque le mental est tranquille, lorsque le mental est en silence, en dedans, au-dehors et au centre, alors survient l’expérience mystique du Vide ; cependant, il n’y a pas de doute qu’autoréaliser le Vide est quelque chose de très différent.
Le Vide n’est pas très facile à expliquer. Et même, je vous dirai qu’il n’est pas définissable ni descriptible.
Le langage de ces humanoïdes qui peuplent la face de la terre a été créé pour désigner des choses et des sentiments existants ; il n’est pas adéquat pour exprimer ce qui est au-delà du corps, des affects et du mental.
Le Vide Illuminateur n’est pas une question de connaître ou ne pas connaître ; ce qu’il faut, c’est l’expérimenter directement.
« Vision » et « Action » se complètent mutuellement. Les deux écoles citées s’avèrent indispensables.
Voir avec une lucidité infinie n’est possible qu’en l’absence de l’Ego, du Moi-même, du Soi-même : il est donc indispensable de le dissoudre.
L’Action consciente est le résultat du travail progressif dans la « Forge des Cyclopes » (la Sexualité).
La « Fleur d’Or » établit l’équilibre harmonique parfait entre la « Vision » et « l’Action ».
« L’Embryon d’Or », la fleur sublime est le fondement extraordinaire du Bouddha intime.
Les traditions archaïques millénaires disent qu’il existe deux sortes de Bouddhas :
- Les Bouddhas transitoires.
- Les Bouddhas permanents.
Il est ostensible que les premiers se trouvent en transit, de sphère en sphère, luttant pour réaliser en eux-mêmes le « Vide Illuminateur ».
Il est incontestable que les seconds sont les Bouddhas de Contemplation : ceux qui ont réalisé en dedans d’eux-mêmes le « Vide Illuminateur ».
Dans l’étude ésotérique du Zen, forme merveilleuse de l’école Mahayana, nous rencontrons deux termes chinois très intéressants : Chien et Hsing.
Utilisé comme verbe, Chien signifie « voir », ou « regarder » ; utilisé comme substantif, il signifie « la vue », « l’entendement », ou « l’observation ».
Hsing signifie « la pratique », « l’action », « le travail ésotérique ». Il peut également être utilisé comme verbe ou comme substantif.
Chien, dans son sens le plus intime, signifie tout l’entendement mystique de l’enseignement bouddhique ; cependant, dans le Zen, non seulement dénote-t-il l’entendement clair et évident des principes et de la Vérité-Prajna, mais il implique aussi la vision éveillée qui surgit de l’Expérience, « Wu » (Satori, extase, Samadhi).
Chien, dans ce sens transcendantal et divin, peut être compris comme réalité vue ou comme une vision de la réalité.
Bien que cela signifie « voir la réalité », cela n’implique pas la possession ou la maîtrise de cette même réalité.
Hsing, le travail fécond et créateur dans « la Forge Ardente de Vulcain », est fondamental si l’on veut la possession et la domination du « Réel ».
Ce chapitre est tiré de Le Mystère de la Fleur d’Or (1971) de Samael Aun Weor.