Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Chemin Étroit
Le rayon de la création commence dans l’absolu et se termine en enfer. Le mot « enfer » vient du latin Infernus, qui signifie « lieu inférieur ».
Une personne dont je ne mentionnerai pas le nom a dit que ce lieu inférieur était ce monde physique, ce monde cellulaire où nous vivons, mais cet auteur s’est déplorablement trompé, car l’Infernus est le sous-monde, le règne minéral submergé.
Dante découvre l’enfer, le sous-monde, à l’intérieur de terre.
La descente dans les profondeurs intérieures de notre organisme planétaire est une descente dans des endroits dont la densité, la matérialité, est plus grande. Telle est en vérité la sage idée qu’a exprimée Dante dans sa Divine Comédie.
Dante voit le sous-monde, il l’analyse, le comprend et le décrit d’une manière formidable. Dante parle de sphères ou cercles dont la densité croît et qui conduisent, selon ses propres paroles, « vers le milieu, vers le point où toutes les substances lourdes s’unissent vers ce point qui attire toute substance lourde, où qu’elle soit ».
Dante voit sur le linteau d’une porte de l’enfer, écrites en caractères noirs, ces paroles terribles :
« Par moi l’on va dans la cité des pleurs ; par moi l’on va dans l’éternelle douleur ; par moi l’on va chez la race perdue. La Justice mut mon souverain Auteur : la divine Puissance, la suprême Sagesse et le premier Amour me firent. Avant moi ne furent créées nulles choses, sauf les éternelles, et éternellement je dure : vous qui entrez, laissez toute espérance ! »
Les couches souterraines de la terre représentent le règne des minéraux (la lithosphère). Le règne des métaux est la Barysphère, qui enveloppe un cœur d’une densité incroyable et d’une inertie épouvantable.
Nous devons établir une distinction claire entre le règne des minéraux et le règne des métaux.
Le groupe des métaux est un groupe cosmique distinct parmi les minéraux ; un peu au-delà du règne des métaux, il existe un type de matière très rare qui finit par entrer en contact avec l’absolu.
Derrière le règne des métaux se trouve le Saint Fort, et c’est là une chose que nous devons comprendre profondément.
Le rayon de la création commence dans l’absolu et se termine en enfer ; mais qu’y a-t-il au-delà de l’enfer ? Il est évident qu’au-delà de l’enfer, derrière le règne des métaux, on trouve l’absolu.
La musique vient éclaircir tout ceci. Le rayon de la création, en tant que processus complet de la vie, est une octave descendante dans laquelle le do passe au si, le si passe au la, etc.
Dans l’absolu avec son unique Loi, le do de l’échelle musicale vibre. Dans tous les mondes de l’infini avec leurs trois lois, le si de la grande échelle résonne. Dans tous les soleils avec leurs sept lois, la note la vibre. Dans le Soleil qui nous éclaire avec ses douze lois, la note sol résonne. Toutes les planètes de notre système solaire vibrent avec leurs vingt-quatre lois par cette note fa qui résonne dans toute la nature. La Terre avec ses quarante-huit lois vibre par la note mi. La sous-Terre, en d’autres mots le sous-monde, vibre par la note ré. Le rayon de la création prend fin dans le sous-monde : l’absolu se trouve au-delà du règne des métaux, avec sa note do qui vibre éternellement.
L’enfer, avec ses quatre-vingt-seize lois et sa note ré, est donc la fin du rayon de la création.
Il existe donc sept ordres de mondes dans le rayon de la création, et l’enfer est le septième, le dernier.
Moins le nombre de lois est grand, plus la félicité et la spiritualité sont grandes ; plus grand est le nombre de lois, plus grandes sont la complication de la vie, la mécanicité, la matérialité, la douleur.
L’enfer, gouverné par quatre-vingt-seize lois qui se multiplient selon la loi du Trois, est épouvantablement matérialiste, horrible, douloureux.
Le règne minéral submergé est l’enfer de Dante avec ses neuf cercles ou régions, la dernière de celles-ci renfermant le noyau de la terre, ce lieu où le bon disciple de Virgile trouva le siège de Dité, démon de la trahison.
En réalité, le monde est triple : il y a le monde, le sous-monde et le supramonde. L’épiderme de la terre, la région cellulaire où nous vivons, n’est que la zone intermédiaire : sous l’écorce terrestre, il existe le sous-monde, l’Averne romain, le Tartare grec, l’Hadès, Hella, l’enfer de Dante, les mondes infernaux.
Au-dessus des régions cellulaires, on trouve les Champs Élysées du supramonde, les règnes moléculaire et électronique, les cieux, Deva, l’Amenti, le paradis, etc.
Tel est le beau symbolisme pythagoricien des deux cercles sécants : celui d’en haut ou supramonde, et celui d’en bas ou sous-monde, dont résulte dans la zone de leur intersection une troisième région, qui est le monde cellulaire où nous vivons.
Le Soleil, ce gigantesque cœur cosmique de notre système solaire, n’éclaire pas seulement la région cellulaire où nous vivons, mais aussi le sous-monde et le supramonde.
L’Astre-Roi n’émet pas seulement ces ondes lumineuses que nous percevons par nos yeux physiques, mais également des millions d’autres ondes d’une tonalité vibratoire différente qui, de fait, se trouvent être une lumière noire effective que les yeux humains n’arrivent pas à percevoir.
Les appareils de laboratoire raffinés nous informent du fait qu’il existe, au-dessus de la couleur violette, sept couleurs ultraviolettes dont les raies spectrales obscures sont clairement perceptibles en spectrographie ; au-dessus de celles-ci, il existe sans aucun doute une multitude de vibrations chimiques et même hyperchimiques, comme par exemple celles de notre imagination, celles de notre mental, de notre volonté et de nos sentiments.
D’autre part, les scientifiques savent très bien qu’au-dessous du rouge, le Soleil émet les ondes calorifiques des rayons X, les ondes électromagnétiques, etc., qui seraient hors de tout doute de la lumière complète si les êtres humains avaient développé ce troisième œil des Lacertides que mentionne Homère dans L’Odyssée.
Les créatures qui habitent les tréfonds des mers et les cavernes obscures de la terre ont ce troisième œil, ce sixième sens, développé.
On a pu constater amplement que les fourmis et certains autres insectes peuvent très bien voir sous les rayons infrarouges, mais que par contre, ils se retrouvent comme s’ils étaient dans l’obscurité complète sous des rayons de couleur violette.
Ces ténèbres extérieures que mentionnent les quatre Évangiles du Christ sont en réalité de la lumière noire, un autre aspect de la lumière ; il n’est donc pas exagéré d’affirmer que les mondes infernaux sont éclairés par des rayons infrarouges.
Il n’est pas indispensable d’être absolument pervers pour pénétrer dans les mondes infernaux : ceux qui ont vécu sans mériter de louanges ni de reproches de leurs semblables, ceux qui n’ont jamais été ni rebelles ni fidèles à Dieu, ces tièdes qui sont aussi nombreux que les grains de sable du fond de la mer, ces malheureux qui n’ont vécu que pour eux-mêmes, ces multitudes qui ne se sont jamais intéressées à l’autoréalisation intime de l’Être, tous ceux-là se retrouvent également dans le sous-monde.
On voit entrer dans le sous-monde les foules qui suivent la bannière d’Esaü, les minables, ceux qui ont échangé leur droit d’aînesse contre un plat de lentilles, ceux qui disent : « Je vais d’abord gagner de l’argent, et ensuite, s’il me reste du temps, je chercherai Dieu. »
On voit entrer dans les mondes infernaux les luxurieux et ceux qui haïssent le sexe, les homosexuels et les abstèmes ignorants qui n’ont pas atteint la seconde naissance : le ciel réprouve les excès, l’incontinence, la méchanceté et la folle bestialité.
L’involution dans les mondes infernaux traverse des états animaux et pseudo-végétaux, et elle se termine dans le règne minéral avec la mort seconde comme épilogue fatal. C’est la seule et unique façon dont les âmes ratées peuvent se libérer, retourner au chaos primitif pour reprendre plus tard une nouvelle montée évolutive vers l’état humain, en passant de nouveau par les règnes minéral, végétal et animal.
Ce chapitre est tiré de Le Chemin Étroit (1968) par Samael Aun Weor.