Écrit par: Samael Aun Weor | Catégorie: La Magie des Runes |
Bien-aimés disciples Gnostiques, nous voilà parvenus, grâce à beaucoup d’efforts et à un grand amour, à cet avant-dernier chapitre du Message de Noël 1968-69, et il convient, pour la grande Cause, d’éliminer certaines mauvaises herbes qui obstruent le chemin.
Il y a, dans toute cette question, une chose excessivement grave, et je veux faire allusion avec insistance au sommeil de la conscience.
Les quatre Évangiles insistent sur la nécessité de s’éveiller, mais malheureusement, les gens supposent qu’ils le sont.
Pour comble de malheur, il existe une certaine classe de gens très psychiques, certes, qui, en plus de dormir, rêvent qu’ils sont éveillés. Ces gens se nomment eux-mêmes « voyants », et ils s’avèrent extrêmement dangereux, vu qu’ils projettent sur les autres leurs rêves, leurs hallucinations et leurs folies ; ce sont eux, précisément, qui refilent aux autres des délits qu’ils n’ont pas commis et qui détruisent le foyer d’autrui.
Bien entendu, nous ne sommes pas en train de parler contre les clairvoyants légitimes, mais nous ne faisons allusion ici qu’aux hallucinés, qu’à ces sincères confondus qui rêvent qu’ils sont éveillés.
Nous avons pu nous rendre compte avec une peine profonde que l’échec ésotérique est en réalité causé par la conscience endormie. De nombreux dévots gnostiques, sincères amants de la vérité, échouent à cause, réellement, de ce regrettable état de conscience endormie.
Dans les temps antiques, on n’enseignait le Grand Arcane, le Maïthuna, le sexo-yoga, qu’aux néophytes qui éveillaient leur conscience ; les Hiérophantes savaient fort bien que les disciples endormis abandonnent tôt ou tard le travail dans la neuvième sphère.
Le pire de tout, c’est que ces ratés se trompent eux-mêmes en ayant la meilleure opinion d’eux-mêmes. Ils tombent presque toujours comme des prostituées dans les bras de quelque nouvelle « petite école » qui leur offre une sorte de réconfort, puis ils prononcent des phrases comme les suivantes : « Je ne continue pas à suivre les enseignements gnostiques, parce qu’ils exigent d’être en couple, et ça, c’est libre à chacun. La libération, le travail, est une chose qu’il faut chercher seul. »
Naturellement, toutes ces paroles d’autoconsolation et d’autoconsidération n’ont pour objet que leur propre autojustification.
Si ces pauvres gens avaient la conscience éveillée, ils vérifieraient par eux-mêmes que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et vice-versa, ils expérimenteraient de façon directe leur crue réalité, ils se rendraient exactement compte de l’état regrettable dans lequel ils se trouvent, ils comprendraient la nécessité du Maïthuna pour fabriquer leurs corps solaires, l’habit de noces de l’âme, et atteindre ainsi cette deuxième naissance dont parle le grand Kabire Jésus au rabbin Nicodème.
Mais ces « modèles de sagesse » dorment et ne sont pas capables, en réalité, de constater par eux-mêmes qu’ils sont vêtus de corps protoplasmiques, de haillons lunaires, qu’ils sont de pauvres misérables.
Les rêveurs, les endormis qui se supposent éveillés, ne se font pas du tort seulement à eux-mêmes, mais ils causent aussi de graves dommages à leurs semblables.
Moi, je crois que le sincère qui est dans l’erreur, l’endormi qui rêve qu’il est éveillé, le mythomane qui se croit super-transcendant, l’halluciné qui se qualifie d’illuminé, fait en vérité, en règle générale, beaucoup plus de tort à l’humanité que ne peut en faire celui qui, jamais de sa vie, n’est entré dans nos études.
Nous parlons ici très durement, mais vous pouvez être certain, cher lecteur, que lorsqu’ils liront ces lignes, bien des endormis hallucinés, au lieu de s’arrêter un moment pour réfléchir, corriger et rectifier, chercheront seulement la façon de s’approprier mes paroles dans le but évident de documenter leurs folies.
Pour le malheur de cette pauvre fourmilière humaine, les pauvres gens portent à l’intérieur d’eux-mêmes un très mauvais secrétaire, qui interprète toujours mal les enseignements gnostiques : il s’agit là du moi pluralisé, du moi-même.
Le plus comique, dans le personnage de Méphistophélès, c’est la manière dont il se déguise en saint ; il est évident que cela plaît à l’ego lorsqu’on le place sur les autels et qu’on l’adore.
C’est une chose pathétique et évidente que de comprendre à fond que tant que la conscience reste emprisonnée dans le moi pluralisé, non seulement celle-ci dormira-t-elle, mais de plus, et c’est là le pire, elle aura parfois le mauvais goût de rêver qu’elle est éveillée.
La pire espèce de folie est celle qui résulte de la combinaison de la mythomanie et des hallucinations.
Le type mythomane est celui qui se prend pour un dieu, qui se sent super-transcendant, qui désire que tout le monde l’adore. Les sujets de cette espèce, lorsqu’ils étudient ce chapitre, appliquent mes paroles aux autres et pensent qu’eux-mêmes, ils ont déjà dissous le moi, bien qu’il soit chez eux plus robuste qu’un gorille.
Lorsqu’un mythomane endormi travaille dans la forge des Cyclopes, vous pouvez être bien certains qu’il abandonnera le travail très bientôt en disant : « Moi, j’ai atteint la deuxième naissance ; moi, je suis libéré ; j’ai renoncé au nirvana par amour pour l’humanité, je suis un dieu. »
Dans notre cher Mouvement Gnostique, nous avons vu des choses très horribles. Il est épouvantable de voir les mythomanes, les endormis hallucinés, prophétiser des folies, calomnier le prochain, qualifier les autres de magiciens noirs, etc. C’est une chose épouvantable.
Des diables qui jugent des diables ! Tous ces modèles de perfection ne veulent pas se rendre compte que dans ce monde douloureux où nous vivons, il s’avère impossible de rencontrer, éventuellement, un saint.
Tout magicien est plus ou moins noir ; il ne pourrait aucunement être blanc alors que le démon, le moi pluralisé, se trouve dans son corps.
Cette question d’aller raconter partout qu’Untel est tombé est assurément une plaisanterie de mauvais goût, puisque dans ce monde, les gens sont tous tombés.
Cette manière de calomnier le prochain et de détruire des foyers par de fausses prophéties est le propre des hallucinés, des gens qui rêvent qu’ils sont éveillés.
Si quelqu’un veut vraiment s’autoéveiller, qu’il se résolve à mourir d’instant en instant, qu’il pratique la méditation approfondie, qu’il se libère du mental, qu’il travaille avec les runes de la façon dont nous l’avons enseigné dans ce livre.
Des lettres me parviennent constamment à ce Siège patriarcal du Mouvement gnostique, de la part de nombreux endormis qui disent « Ma femme, ou un tel, ou un tel autre, est une personne très évoluée, c’est une âme extrêmement vieille », etc.
Ces pauvres endormis qui parlent ainsi pensent que le temps et l’évolution peuvent les éveiller, les autoréaliser, les mener à la libération finale. Ces personnes ne veulent pas comprendre que l’évolution et sa sœur jumelle, l’involution, sont exclusivement deux lois mécaniques de la nature qui travaillent de manière harmonieuse et coordonnée dans tout le créé.
Lorsqu’on éveille sa conscience, on comprend la nécessité de s’émanciper de ces deux lois et de se placer sur le sentier de la révolution.
Nous voulons des gens éveillés, fermes, révolutionnaires. Nous n’acceptons aucunement des phrases incohérentes, vagues, imprécises, insipides, inodores, etc.
Nous devons vivre en étant alertes et vigilants comme la sentinelle en temps de guerre. Nous voulons des gens qui travaillent avec les trois facteurs de la révolution de la conscience. Nous déplorons tous ces cas de sincères dans l’erreur, d’endormis, qui ne travaillent qu’avec un seul facteur et bien souvent, malheureusement, en l’utilisant mal.
Il nous faut comprendre ce que nous sommes : de pauvres bêtes endormies, des machines contrôlées par l’ego.
Ce chapitre est tiré de La Magie des Runes (1969) de Samaël Aun Weor.