Écrit par: Samael Aun Weor | Catégorie: La Magie des Runes |
Il est urgent, indispensable et nécessaire que dans ce Message de Noël 1968-69, nous étudiions véritablement et en profondeur la fameuse Rune Not.
Poursuivons en étudiant la question du karma. Écoutez-moi, cher lecteur : un jour quelconque, peu importe lequel, nous revenions, Raphaël Ruiz Ochoa et mon insignifiante personne, de la ville pittoresque de Taxco, dans la province de Guerrero, République du Mexique.
Nous nous dirigions vers le District Fédéral dans un véhicule en ruine que le poids des années faisait rugir épouvantablement d’une manière retentissante, avec beaucoup de tapage et de fracas.
Il était curieux de voir rouler ce véhicule ancien, ce vieux tacot : il surchauffait, horripilant et terrifiant comme un objet dantesque, et mon ami Raphaël qui avait la patience de se battre avec lui.
De temps en temps, nous nous arrêtions à l’ombre d’un arbre du chemin pour lui jeter de l’eau et le refroidir un peu.
C’était là la tâche de mon ami Raphaël ; moi, je préférais profiter de ces instants pour m’immerger en méditation profonde.
Je me rappelle maintenant d’une chose très intéressante. J’étais assis au bord du chemin, loin de cette curieuse guimbarde, et je vis quelques fourmis insignifiantes qui circulaient un peu partout, laborieuses et diligentes.
Je résolus aussitôt de mettre de l’ordre dans mon mental et de concentrer exclusivement mon attention sur l’une d’elles. Puis je passai à la méditation, et finalement survint l’extase, le Samadhi, ce que l’on nomme le Satori dans le bouddhisme zen.
Ce que j’expérimentai fut extraordinaire, merveilleux, formidable : je pus vérifier la relation intime qui existe entre la fourmi et ce que Leibniz appellerait la monade.
Nous devons évidemment comprendre de façon intégrale que cette monade directrice n’est assurément pas incarnée ou renfermée dans le corps de la fourmi : il est clair qu’elle vit hors de son corps physique, mais elle est toutefois connectée à ce dernier par le biais du cordon d’argent. Ce cordon est le fil de la vie, l’Antakarana septuple des Hindoustans, un cordon magnétique et subtil qui a le pouvoir de s’étendre ou de s’étirer indéfiniment.
La monade de cette insignifiante fourmi que j’observais si attentivement ressemblait en réalité à une jolie enfant de douze ans ; elle était vêtue d’une belle tunique blanche et portait sur ses épaules une petite cape de couleur bleu sombre.
On a beaucoup parlé de Marguerite Gautier, mais cette enfant s’avérait encore plus belle et ineffable, avec ses yeux d’évocatrice et ses gestes de prophétesse ; on sentait en elle une assiduité sacrée à l’autel ; son sourire innocent était comme celui de la Mona Lisa, avec des lèvres que personne dans les cieux ni sur la terre n’oserait embrasser.
Et que dit cette enfant ? Des choses terribles. Elle me parla de son karma, qui est assurément horrible. Nous parlâmes ensuite longuement à l’intérieur de la voiture ; elle y entra d’elle-même et s’assit en m’invitant à la conversation. Je m’assis humblement à côté d’elle.
« Nous, les fourmis, dit-elle, nous avons été punies par les seigneurs du karma, et nous souffrons beaucoup. »
Il serait opportun de rappeler maintenant les légendes sur les fourmis gigantesques du Tibet que rapportent Hérodote et Pline (Hérodote, Histoire, livre XI ; Pline, Histoire naturelle, livre III).
Bien entendu, mon Dieu !, il serait difficile de prime abord d’imaginer Lucifer en abeille ou les Titans en fourmis, mais il est évident que ces créatures ont elles aussi connu leur chute, et que celle-ci fut, en elle-même, de la même nature que l’erreur commise par Adam.
Bien des siècles avant que la première race humaine n’apparaisse sur la face de la Terre, ces créatures non humaines que l’on appelle aujourd’hui fourmis et abeilles vivaient dans ce monde. Ces créatures savaient à fond distinguer le bien du mal et le mal du bien. Assurément et au nom de la vérité, je dois vous dire que c’étaient de vieilles âmes qui avaient énormément évolué mais qui n’avaient jamais pris le chemin de la révolution de la conscience.
Il est évident que l’évolution ne peut jamais conduire qui que ce soit à l’autoréalisation intime.
Il est tout juste normal que toute évolution soit inévitablement suivie d’une involution. Après toute montée vient une baisse, après toute ascension une descente.
Ces créatures renoncèrent à l’idée de la connaissance supérieure et du cercle ésotérique de la vie, et elles mirent leur foi dans un charabia de type marxiste-léniniste semblable à celui de l’Union Soviétique. Il n’y a pas de doute que leur façon de comprendre fut plus erronée et plus grave que celle d’Adam, et le résultat est aujourd’hui visible aux yeux de tout le monde.
Voilà ce que sont les fourmis et les abeilles, des créatures involuantes, retardataires, régressives.
Ces êtres ont altéré leur propre organisme, ils l’ont modifié horriblement, ils l’ont fait régresser dans le temps jusqu’à en arriver à l’état dans lequel ils se trouvent actuellement.
Maeterlinck dit textuellement, au sujet de la civilisation des termites :
« Leur civilisation, qui est la plus ancienne de toutes, est la plus curieuse, la plus intelligente, la plus complexe et, en un sens, la plus logique et la mieux adaptée aux difficultés de l’existence de toutes celles qui sont apparues avant la nôtre sur notre globe. Cette civilisation, même si elle est cruelle, sinistre et souvent répulsive, est à plusieurs égards supérieure à celles de l’abeille et de la fourmi commune et ordinaire, et à celle de l’homme lui-même. »
« Dans la termitière (le nid des fourmis blanches), les dieux du communisme se transforment en d’insatiables Molochs. Plus on leur donne, plus ils en demandent ; et ils persistent dans leurs demandes jusqu’à ce que l’individu soit annihilé et que sa misère soit complète. Cette épouvantable tyrannie n’a pas son pareil dans l’humanité, étant donné que parmi nous, il y en a au moins quelques-uns qui se font du bien entre eux, alors que dans la termitière, personne ne fait de bien à personne. »
« La discipline y est plus féroce que chez les Carmélites ou chez les Trappistes, et la soumission volontaire à des lois ou règlements qui viennent d’on ne sait où est telle qu’elle n’a son égal dans aucune société humaine. Une nouvelle forme de fatalité, peut-être la plus cruelle de toutes, cette fatalité sociale vers laquelle nous nous dirigeons nous-mêmes, s’est ajoutée à celles que nous connaissions déjà et qui nous préoccupaient déjà bien assez. Il n’y a pas de repos, sauf dans le dernier sommeil ; la maladie n’est pas tolérée, et la faiblesse porte avec elle sa propre sentence de mort. Le communisme est parvenu aux limites du cannibalisme et de la coprophagie. Il exige le sacrifice et la misère des masses pour le bénéfice et le bonheur de personne, tout cela, dans le but qu’une espèce de désespoir universel puisse se perpétuer, se renouveler et se multiplier tant que le monde vivra. Ces villes d’insectes, qui apparurent avant nous, pourraient presque servir de caricature de nous-mêmes, de parodie de ce paradis terrestre vers lequel tend la majeure partie des peuples civilisés. »
Maeterlinck démontre de façon évidente quel est le prix de ce régime de type marxiste-léniniste : « Elles avaient autrefois des ailes, et elles n’en ont plus ; elles avaient des yeux et elles y ont renoncé ; elles avaient un sexe, et elles l’ont sacrifié. »
Il ne nous reste maintenant qu’une seule chose à ajouter à ceci : c’est qu’avant de sacrifier leurs ailes, leur vue et leur sexe, les fourmis blanches (et toutes les fourmis en général) durent sacrifier leur intelligence.
Si une dictature de fer fut nécessaire au début pour établir leur communisme abominable, tout devint automatique par la suite ; l’intelligence s’atrophia peu à peu, remplacée par la mécanicité.
Aujourd’hui, nous sommes remplis d’étonnement en contemplant une ruche d’abeilles ou une fourmilière, mais nous regrettons seulement que l’intelligence n’y soit plus et que tout soit devenu mécanicité.
Parlons à présent du pardon des péchés. Le karma peut-il être pardonné ?
Nous, nous disons que le karma est pardonnable. Lorsqu’une loi inférieure est transcendée par une loi supérieure, cette dernière a en elle-même, et sans l’ombre d’un doute, le pouvoir extraordinaire d’effacer la première. Il y a toutefois des cas perdus, comme celui des fourmis et des abeilles ; après avoir été des personnalités normales, ces créatures ont involué, se sont déformées et ont rapetissé jusqu’à en arriver à leur état actuel.
Pour ma part, je devais du karma depuis des vies antérieures, et je fus pardonné. On m’avait annoncé une rencontre spéciale avec ma Divine Mère Kundalini ; je savais très bien que lorsque je parviendrais à un certain degré ésotérique, je serais amené en sa présence.
Bien sûr, le jour tant attendu arriva et je fus amené devant Elle. Un adepte très exalté me conduisit devant le sanctuaire.
Rendu là, ô mon Dieu, j’implorais, je pleurais, j’invoquai mon Adorable. L’événement cosmique fut extraordinaire : Elle vint à moi, ma Mère adorable. Ce que je ressentis est impossible à expliquer ; toutes les mamans que j’avais eues dans différentes réincarnations se trouvaient représentées en Elle.
Elle allait cependant beaucoup plus loin : c’était ma Mère, oui, mais parfaite, ineffable, terriblement divine. Le Père avait déposé en Elle toute la grâce de sa sagesse, le Christ l’avait saturée d’amour et l’Esprit-Saint lui avait conféré de terribles pouvoirs ignés. Je pus comprendre que dans ma Mère, la sagesse, l’amour et le pouvoir s’exprimaient vivement.
Nous nous assîmes face à face, Elle sur une chaise et moi sur une autre, et nous parlâmes délicieusement comme une mère et son fils.
Que je me sentais joyeux ! Que je me sentais heureux de parler avec ma Mère divine ! J’avais quelque chose à lui dire, et je parlai d’une voix qui m’étonna moi-même :
— Je te demande de me pardonner tous les crimes que j’ai commis dans des vies antérieures, puisque tu sais que je serais à présent incapable de tomber dans ces mêmes erreurs.
— Je le sais, mon fils, répondit ma Mère avec une voix de paradis, remplie d’un amour infini.
— Même pour un million de dollars, je ne commettrais pas ces erreurs de nouveau, continuai-je à dire à ma Divine Mère Kundalini.
— Qu’est-ce que c’est que cette affaire de dollars, mon fils ? Pourquoi dis-tu cela ? Pourquoi parles-tu ainsi ?
Ô mon Dieu !, je me sentis alors peiné de moi-même, confus, honteux, et je répondis, plein de douleur :
— Excuse-moi, ma Mère. Ce qui arrive, c’est que là où je vis, dans le monde physique vain et illusoire, on parle de cette façon.
— Je comprends, mon fils, répondit ma Mère.
Ces paroles de l’Adorable me redonnèrent la tranquillité et la paix.
— À présent, ma Mère, je te demande de me bénir et de me pardonner ; ainsi parlai-je plein d’extase.
Cet instant fut terrible : ma Mère, à genoux, agenouillée avec une humilité infinie et remplie de sagesse, d’amour et de pouvoir, me bénit en disant :
— Mon fils, tu es pardonné.
— Permets-moi de baiser tes pieds !, m’exclamais-je.
À cet instant, ô mon Dieu !, à l’instant où je déposai mon baiser mystique sur ses pieds sacrés, Elle m’instruisit à l’aide d’un symbole particulier en me rappelant le lavement des pieds lors de la Cène du Seigneur.
Je saisis et je compris tout cela à fond. J’avais déjà dissous le moi pluralisé dans les régions minérales, dans les mondes infernaux de la nature, mais il me fallait encore brûler les semences sataniques dans le monde moléculaire inférieur (la région du purgatoire), puis me baigner dans le Léthé et dans l’Eunoé pour effacer les mémoires du mal et fortifier les vertus, avant de pouvoir être confirmé dans la lumière.
Plus tard, je me vis mêlé à une scène très douloureuse de ma vie passée, où j’avais commis une erreur regrettable, et au moment où je fus sur le point d’être renversé par une automobile dans le District Fédéral, dans la ville capitale de Mexico, je me rendis alors tout à fait à l’évidence, je vérifiais jusqu’à satiété que j’étais devenu libre de karma.
J’étudiai mon propre livre du karma dans les mondes supérieurs, et je trouvai ses pages en blanc ; je n’y retrouvai écrit, sur l’une de ses feuilles, que le nom d’une montagne, et je compris que j’aurais plus tard à y vivre.
— S’agit-il d’un karma ?, demandai-je aux seigneurs de la Loi.
— Ce n’est pas du karma, me répondit-on, tu iras y vivre pour le bien de la grande Cause.
Il est toutefois clair que cela ne sera pas pour moi une obligation : on m’accorde la liberté de choisir.
Je ne dois plus de karma, mais je dois payer des impôts aux seigneurs de la Loi. Tout a un prix, et il faut payer le droit de vivre en ce monde ; moi, je paie par de bonnes œuvres.
J’ai donc présenté deux cas à l’attention de mes bien-aimés lecteurs : le karma irrémédiable, comme celui des fourmis et des abeilles, et le karma pardonnable.
Parlons maintenant affaires.
Nous allons rendre les choses concrètes avec la Rune Not. En Maçonnerie, on n’enseigne ce symbole qu’aux Maîtres, jamais aux apprentis.
Rappelons-nous le signal de secours du troisième degré, c’est-à-dire du degré de Maître : on place les mains entrelacées sur la tête à la hauteur du front, les paumes vers l’extérieur, et on prononce en même temps : « À moi, fils de la veuve ! » (En Hébreu : Elaï B’ne Al’manah).
Tous les Maçons doivent accourir à ce cri pour secourir le frère dans le malheur et lui donner leur protection dans toute éventualité et dans toute circonstance de la vie.
En maçonnerie, on pratique la Rune Not avec la tête ; celle-ci a toujours été et sera toujours un SOS, un signal de secours.
En fait, Not signifie en soi danger, mais il est évident que la Rune elle-même renferme le pouvoir de lui échapper intelligemment.
Ceux qui parcourent le sentier du fil du rasoir sont attaqués sans cesse par les ténébreux, ils souffrent l’indicible, mais ils peuvent et doivent se défendre à l’aide de la Rune Not.
Par la Rune Not, nous pouvons implorer de l’aide, demander à Anubis et à ses quarante-deux juges du karma d’accepter de négocier.
Nous ne devons pas nous plaindre du karma, celui-ci est négociable. Celui qui a un capital de bonnes œuvres peut payer sans devoir passer par la douleur.
Pratique Un
Les pratiques avec la Rune Not nous mènent au Pranayama, à la sage et intelligente combinaison des atomes solaires et lunaires.
Inspirez profondément l’air vital, le Prana, la vie, par la narine droite, puis expirez par la gauche, en comptant mentalement jusqu’à douze ; ensuite, inspirez par la gauche et expirez par la droite, et vice-versa. Continuez cet exercice pendant dix minutes. Pour cette pratique, on contrôle les narines à l’aide de l’index et du pouce.
Puis l’étudiant gnostique s’assied ou s’étend en décubitus dorsal (la face vers le haut, le dos au sol), son corps étant relaxé ; il se concentre pour tenter de se rappeler ses vies passées.
Pratique Deux
Dans les cas où l’on a besoin de l’assistance d’Anubis, ou bien s’il devient urgent de négocier avec lui, on ouvre les bras, et dans cette position, on forme une Rune en ouvrant un bras dans un angle de 135°, et l’autre dans un angle de 45° seulement. Ensuite, le bras qui forme l’angle de 45° formera celui de 135°, et le bras à 135° passera à 45°.
On chantera durant l’exercice les mantras NA, NE, NI, NO, NU.
Le mental concentré sur Anubis, le chef du karma, suppliez-le d’accepter l’affaire que vous désirez conclure, en lui demandant son aide urgente.
Observez bien la forme de la Rune Not et imitez ce signe avec les bras dans un mouvement d’alternance.
Ce chapitre est tiré de La Magie des Runes (1969) de Samaël Aun Weor.