Écrit par: Samael Aun Weor | Catégorie: La Magie des Runes |
Des enchantements ineffables me viennent à la mémoire, des poèmes d’amour et des choses impossibles à décrire en paroles.
Ce que j’ai connu, ce que j’ai vu, ce que j’ai palpé dans la maison de mon Père et dans toutes les demeures resplendissantes de cette grande Ville lumière connue sous le nom de Voie Lactée, tout cela ne peut assurément être prononcé qu’à l’aide du Verbe d’or, à l’aube purissime de la langue divine.
C’était une nuit constellée d’étoiles ; les rayons projetés par la lune pénétraient chez moi, pareils à un châle d’argent ; le bleu profond du ciel ressemblait plutôt à un océan infini où scintillaient les astres.
Et ainsi, méditant, j’entrai en extase et j’abandonnai la forme dense ; il n’existe pas de plaisir plus grand que celui de sentir son âme déliée : le passé et le futur fraternisent alors en un éternel maintenant.
Rempli d’une volupté spirituelle délicieuse, inénarrable et indéfinissable, je me rendis aux portes du temple, mû par la force mystérieuse du désir intense. La porte du sanctuaire était fermée par une grosse pierre qui en empêchait l’accès aux profanes.
Mon cœur, ne t’arrête pas devant les choses du mystère ! « Sésame, ouvre-toi ! », m’exclamais-je, et la pierre s’ouvrit pour me laisser entrer.
Et quand des intrus voulurent faire de même, je dus empoigner l’épée flammigère et crier de toutes les forces de mon âme : « Arrière, profanes et profanateurs ! »
J’avais pénétré dans le grand Temple de la Voie lactée, le sanctuaire central de cette galaxie gigantesque, l’église transcendante.
Dans ce lieu vénérable règne la terreur de l’amour et de la loi. Seuls les dieux sidéraux peuvent se prosterner devant l’autel sacré de ce temple terriblement divin.
Plein de bonheur, je m’avançai près du lieu des prosternations et des adorations. De part et d’autre, à tous les endroits bénis du temple, une multitude d’hommes simples et humbles allaient et venaient ; ils avaient l’air de paysans soumis et obéissants. C’étaient les boddhisattvas des dieux, des hommes dans le sens complet du mot, des créatures qui jouissent de la connaissance objective, autoconscientes à cent pour cent.
Il est indubitable que je pus vérifier à satiété qu’il n’existait chez ces créatures humaines rien de ce qu’on pourrait appeler moi, moi-même ou soi-même ; ces hommes étaient bel et bien morts.
Je ne vis en eux aucun désir de se distinguer, de monter, de grimper au sommet de l’échelle, de se faire voir, etc.
Exister n’intéresse pas ces créatures ; tout ce qu’elles veulent, c’est la mort absolue, se perdre dans l’Être, et c’est tout.
Comme je me sentais heureux ! Je marchais au centre du temple vers l’autel sacré ; il est certain que je marchais d’un pas altier, énergique, triomphant. Tout à coup, l’un de ces humbles ouvriers manuels se mit en travers de mon chemin.
Pour un instant, je voulus poursuivre mon chemin, hautain, arrogant, dédaigneux.
Mais alors, ô mon Dieu !, un rayon intuitif me foudroya à mort et je me rappelai alors vivement que jadis, dans un passé lointain, j’avais commis cette erreur en présence de ce pauvre paysan. Cette erreur passée devint claire dans mon esprit, et c’est avec frayeur, terreur et épouvante que je me remémorai l’instant terrible où je fus jeté hors du temple, de même que les voix terrifiantes qui provenaient de l’autel sacré au milieu des éclairs, du tonnerre et d’un grand vacarme.
Tout ce passé revécut dans mon mental l’espace de quelques millièmes de seconde. Me repentant alors, j’interrompis ma démarche altière et orgueilleuse ; le cœur contrit, peiné et attristé, je me prosternais devant ce « doyen » modeste et soumis. Je baisais ses pieds en m’exclamant : « Tu es un grand Maître, un grand sage. » Mais cette créature, au lieu de se satisfaire de mes paroles, me répondit : « Je ne connais rien, je ne suis personne. » Je répliquais : « Tu es le boddhisattva de l’un des grands dieux qui gouvernent différentes constellations. »
Mon bonheur fut grand lorsque cet homme authentique me bénit. Je me sentis pardonné, et je continuai heureux mon chemin vers l’autel sacré ; je retournai par la suite au corps physique.
Plusieurs années ont passé, et jamais je n’ai pu oublier ce temple scellé par la pierre sacrée.
« Voici que je pose en Sion la pierre principale de l’angle, choisie et précieuse ; celui qui croit en elle ne sera pas honteux. »
« La pierre que les bâtisseurs ont rejetée est devenue la tête de l’angle, pierre d’achoppement et roche de scandale. » – I Pierre 4:8
Les vieux alchimistes médiévaux recherchaient toujours la pierre philosophale, et certains réalisèrent le Grand-Œuvre.
Pour parler en toute franchise, il est de notre devoir d’affirmer sans équivoque que cette pierre est le sexe.
Pierre, le disciple du Christ Jésus, est l’Aladin, l’interprète merveilleux qui est autorisé à soulever la pierre qui ferme le sanctuaire des grands mystères.
Le nom original de Pierre est Patar, avec ses trois consonnes P, T et R qui en sont les racines.
Le P nous rappelle les parents des dieux, notre Père qui est en secret, de même que les Pitaras.
Le T est le Tau, la croix, l’hermaphrodite divin, le Lingam noir introduit dans la Yoni.
Le R est fondamental dans le feu ; c’est le Ra égyptien. Le R est le radical du puissant mantra INRI
Ignis Natura Renovatur Integra
Le feu se trouve latent dans la pierre, et les anciens faisaient jaillir l’étincelle du sein vivant du dur silex.
Ceci évoque dans ma mémoire les pierres de la foudre, les galactites orphiques, la petite huître esculapienne, la pierre avec laquelle Machaon guérit Philoctète, le Bétyle magique de tous les pays, les pierres hurleuses, oscillantes, runiques et parlantes des séraphins.
Le calice du mental Christifié a pour base la pierre vive, l’autel sacré.
Le mantra ARIO prépare les Gnostiques à l’avènement du feu sacré. Chantez ce mantra tous les matins en le divisant en trois syllabes : A… RI… O… en étirant le son de chaque lettre. Il est à conseiller de pratiquer ce mantra dix minutes par jour.
Ce chapitre est tiré de La Magie des Runes (1969) de Samaël Aun Weor.