Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Les Trois Montagnes

Sur les versants tropicaux de la Sierra Nevada, au bord de la Macuriba ou Mer des Caraïbes, je dus récapituler patiemment les divers processus ésotériques et initiatiques de la Troisième, Quatrième et Cinquième Initiations du Feu.

Je vivais là dans l’austérité avec un groupe choisi d’étudiants gnostiques, très loin de tous ces sots, imbéciles et stupides du vain intellectualisme.

Probes et irréprochables Anachorètes gnostiques, nous avions avec reconnaissance construit une modeste demeure avec le bois de ces forêts.

Je tiens à évoquer maintenant, ne serait-ce qu’un instant, tous ces hommes illustres, dont certains se distinguent en ce moment en tant que notables Missionnaires internationaux.

Depuis mon antique terre mexicaine, je vous salue, valeureux messieurs de la cordillère enneigée sud-américaine !

Je veux inclure aussi mes salutations à leur épouse et à leurs enfants et aux enfants de leurs enfants.

Comme j’étais heureux lorsque j’habitais ce refuge forestier dans le profond bocage loin du tumulte du monde !

Je retournais alors aux Paradis élémentaux de la Nature et les Principes du Feu, des Airs, des Eaux et de la Terre parfumée me livrèrent leurs secrets.

Un jour, peu importe lequel, quelques-uns de ces Cénobites du Gnosticisme universel frappèrent à la porte de ma demeure avec impatience et me supplièrent d’éteindre le feu.

L’incessant crépitement de l’élément igné avançait, terrifiant, à travers l’épais taillis, calcinant tout ce qui se trouvait sur son passage.

Un épouvantable embrasement menaçait les cultures et les maisons.

C’est en vain que l’on creusa des tranchées et des fossés dans le but d’arrêter la marche triomphale du feu.

L’élément igné et ardent traversait tous les fossés et entourait en les menaçant dangereusement les abords, les environs, les alentours et le voisinage.

Il est évident que je n’ai jamais été pompier ou avaleur de fumée, comme on surnomme avec sympathie ces héroïques serviteurs publics.

Mais, je confesse franchement et sans ambages qu’à ce moment-là, le sort de tous les frères gnostiques était entre mes mains. Que faire ?

Je désirais ardemment leur rendre service de la meilleure façon possible et ce fut sans aucun doute une de mes meilleures opportunités.

Il aurait été infantile, absurde et même ingrat de nier une aide aussi urgente. On ne paie pas seulement du Karma pour le mal que l’on fait, mais aussi pour le bien que l’on néglige de faire lorsqu’on peut le faire.

Ainsi, je résolus d’opérer par magie : en avançant à pied jusqu’au brasier titanesque, je m’assis tout près de là et me concentrais sur l’Intime.

En priant secrètement, je le suppliais d’invoquer Agni, l’important et illustre Dieu du Feu.

L’Intime entendit ma prière et clama d’une voix forte, comme un rugissement de lion, en appelant Agni, et sept coups de tonnerre répétèrent ses appels.

Promptement se trouva à mes côtés le brillant Seigneur du Feu, le resplendissant Fils de la Flamme, l’Omnimiséricordieux.

Je le sentis dans toute la présence de mon Être et le priais au nom de la Charité universelle, de dissiper cet incendie.

Il est certain que le béni Seigneur de Perfection considéra ma demande juste et parfaite.

Une suave brise parfumée surgit de façon inaccoutumée du bleu mystérieux du bocage profond et modifia totalement la direction de ces langues de feu et alors le feu se dissipa entièrement.

Un autre jour : alors que je parlais devant des Cénobites gnostiques dans une belle clairière d’un bois profond, très proche des cabanes, nous nous vîmes soudain menacés par une averse torrentielle.

Je me concentrais ardemment sur l’Intime en priant intensément et en lui demandant d’invoquer Paralda, le Génie Élémental des anxieux Sylphes de l’air.

Ce Deva accourut, olympien, avec l’intention évidente de m’aider ; j’appréciais la magnifique opportunité qui m’était offerte et je le priais d’éloigner les nuages orageux des environs.

Incontestablement, ces derniers s’ouvrirent pour former un cercle au dessus de nos têtes et ensuite s’éloignèrent devant les mystiques étonnés de ce coin de l’amour.

À cette époque, les frères gnostiques voyageaient toutes les semaines jusqu’aux plages sablonneuses du point orageux.

Litelantes chargeait ces pénitents sincères de nous apporter du poisson et même des légumes et des fruits qu’il n’était pas possible de cultiver dans la Sierra Nevada, en raison de l’appétit féroce des implacables fourmis.

Ces créatures involutives, insatiables, dévoraient les fleurs, les fruits et la verdure, et rien certainement n’était en mesure de les en empêcher.

Ainsi est le grouillement de la forêt, les Divins et les Humains le savent bien. Les rondes nocturnes des tambochas ou fourmis sont certainement effrayantes.

Les serpents venimeux comme le terrible Talla X et d’autres connus classiquement depuis l’antiquité sous les noms de Crotale, Serpent Corail et Fer de Lance prospéraient, effrayants, ici, là et partout.

Je me souviens encore d’un vieux guérisseur de la montagne appelé Jean ; cet homme habitait avec sa femme au plus profond de la forêt.

Comme le bon Samaritain de l’Ancien testament cet homme soignait les humbles montagnards mordus par les vipères avec ses précieux baumes.

Malheureusement, cet homme haïssait les serpents et, implacable et vengeur, il les tuait sans aucune considération.

« Ami Jean, lui dis-je un jour, vous êtes en guerre contre les vipères et celles-ci se préparent à se défendre ».

« Nous verrons qui gagnera la bataille. Je déteste les serpents ».

« Il vaudrait mieux que vous les aimiez ; souvenez-vous que les serpents sont clairvoyants ; le merveilleux zodiaque resplendit dans l’aura astrale de ces créatures et ils savent par l’expérience directe ceux qui les aiment vraiment et ceux qui les détestent ».

« Je ne peux pas les aimer. Je sens que mon corps se décompose quand je les vois. Le serpent qui traverse mon chemin, je le tue ».

« Ô bon vieillard ! douze serpents vous ont déjà mordu et quand le treizième vous blessera, vous mourrez ».

Un peu plus tard, le vieillard fut mordu par un terrible serpent qui l’attendait, caché, enroulé trois fois et demie.

Ma prophétie s’était accomplie ; le vieux guérisseur mourut avec l’Arcane treize de la Kabbale ; aucun de ses amis ne put trouver le serpent venimeux.

Le vieux médecin portait toujours dans sa gibecière quelques plantes merveilleuses ; rappelons les cinq capitaines :

– Capitaine seule-suffisante ;

– Capitaine générale ;

– Capitaine siffleuse ;

– Capitaine vigoureuse ;

– Capitaine langue de cerf.

Des végétaux miraculeux non classifiés par la botanique et connus dans la Sierra Nevada seulement, près des eaux tumultueuses de la Macuriba.

Des plantes extraordinaires au moyen desquelles le vieux guérisseur du bois solitaire soignait les victimes des serpents.

Il n’y a pas de doute que le vieillard les utilisait savamment de façon thérapeutique ; il les prescrivait sous forme orale comme les thés ou tisanes ou sous forme externe, en faisant laver la ou les blessures, selon sa connaissance de ces végétaux.

Les Ermites gnostiques de la Sierra Nevada ne tuaient jamais les dangereuses vipères ; ils apprirent à les aimer sincèrement.

En conséquence de ce procédé, ils gagnèrent la confiance de ces terribles serpents ; maintenant, de tels serpents venimeux se sont convertis en gardiens du Temple.

Quand ces anachorètes de la montagne voulaient éloigner les serpents, ils chantaient pleins de foi les mantras suivants : Osi Osoa Osias.

Chaque fois que ces Ermites désiraient vraiment enchanter magiquement les terribles serpents, ils prononçaient les mystérieuses paroles : Osi Osoa Osias.

Jamais aucun mystique de cette montagne n’a ôté la vie au moindre serpent ; ces Cénobites apprirent à respecter toute existence, mais il y a certaines exceptions ; tel est le cas du précieux serpent à sonnettes !

Le Cancer

Au nom de la Vérité, je dois consigner dans ce livre l’énoncé suivant : le remède infaillible contre le terrible cancer a déjà été découvert et celui-ci se trouve dans le serpent à sonnettes !

Formule salvatrice : sacrifier cet animal. Éliminer les sonnettes et la tête (ces parties ne sont pas utiles). Le mettre à sécher, au soleil ou au chaud dans la terre froide.

Broyer la chair utilisable jusqu’à la réduire en poudre fine. Enfermer cette substance dans des capsules vides que l’on peut obtenir dans n’importe quelle pharmacie.

Dose : prendre une capsule chaque heure.

Observation : continuer le traitement jusqu’à la guérison complète.

Avertissement : le malade devra éliminer radicalement tout remède et se limiter exclusivement au traitement par le serpent.

Les Éperviers

En ce moment me reviennent à l’esprit des réminiscences sylvestres, des souvenirs de montagne, des évocations sauvages.

Combien ces pénitents ont souffert de ces cruels oiseaux de proie ! Les astucieux éperviers dévastaient les basses-cours en enlevant dans leurs serres les poules et les poulets.

Je vis de nombreuses fois ces vilains oiseaux sanguinaires posés sur les branches des arbres voisins, guettant leurs victimes sans défense.

Manger et être mangé est la Loi de l’Éternel Trogoautoégocrate cosmique commun. L’alimentation réciproque de tous les organismes.

Incontestablement, une telle réciprocité, correspondance et mutualité proviennent intimement de l’élément actif omniprésent Okidanokh.

Persécutions

Comme nous étions heureux dans nos cabanes du bois solitaire ! Malheureusement, de nouvelles persécutions arrivèrent.

Des gens profanes des villages voisins se consacrèrent à la tâche, assurément pas très belle, de propager contre nous de fausses nouvelles diffamantes.

Les commérages des femmes, la fourberie des hommes, les ragots, les médisances, les cancans assumèrent des figures monstrueuses et la tempête éclata.

Il est indéniable que je fus converti en personnage central du drame, celui contre qui furent lancés tous les traits, tous les cancans, tous les coups de fusil.

Cet ordre des choses allait chaque jour de mal en pis et finalement, surgit de là, le cafard, le mouchard, le délateur.

La police alertée me cherchait n’importe où avec l’ordre catégorique de m’appliquer le délit de fuite.

Je n’étais certainement pas pour ces pauvres gendarmes un simple séditieux ou agitateur du peuple dans le style de Paul de Tarse, mais quelque chose de pire : un sorcier de l’Averne échappé d’un mystérieux sabbat, un drôle d’oiseau de mauvaise augure, un monstre qu’il était indispensable d’enfermer ou de tuer.

Par une nuit étoilée, me trouvant en état d’extase, je reçus la visite d’un Mahatma qui me dit en prenant la parole :

« Beaucoup de gens armés sont à ta recherche, tu dois t’en aller par un autre chemin ».

Il n’est pas inutile d’affirmer avec insistance que j’ai toujours su obéir aux ordres de la Fraternité Blanche Universelle.

Profitant du silence nocturne, je descendis de la montagne par un chemin escarpé et difficile. Sur le Plat, comme les Ermites gnostiques appellent la zone côtière, hors de la Sierra, je fus recueilli par un étudiant gnostique. Il nous transporta dans sa voiture, jusqu’à une belle cité.

Ce chapitre est tiré de Les Trois Montagnes (1972) par Samael Aun Weor.

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