Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Mystère de la Fleur d’Or

La Bhagavad-Gita, le livre sacré du Seigneur Krishna, dit textuellement ce qui suit :

« L’Être ne naît pas, ne meurt pas, ni ne se réincarne : il n’a pas d’origine, il est éternel, immuable, le premier de tous, et il ne meurt pas lorsqu’on tue le corps. »

Que nos lecteurs gnostiques réfléchissent maintenant sur le verset suivant, antithétique et contradictoire :

« Comme on laisse ses vêtements usés pour en revêtir de nouveaux, ainsi l’Être corporel laisse son corps usé pour entrer en d’autres nouveaux. »

Deux versets opposés du grand Avatar Krishna : si nous ne connaissions pas la clé, il va de soi que nous serions troublés.

« En laissant le corps, prenant le sentier du feu, de la lumière, du jour, de la quinzaine lumineuse de la Lune et du solstice septentrional, les connaisseurs de Brahma vont à Brahma. »

« Le Yogi qui, en mourant, s’en va par le sentier de la brume, de la quinzaine obscure de la Lune et du solstice méridional, aboutit à la sphère lunaire (le Monde Astral) et après renaît (retourne, se réincorpore). »

« Ces deux sentiers, le lumineux et l’obscur, sont considérés permanents. Par le premier, on s’émancipe, et par le deuxième, on renaît, (on retourne). »

Nous déclarons que l’Être, le Seigneur incarné dans quelque créature parfaite, peut revenir, se réincarner.

« Lorsque le Seigneur (l’Être), prend un corps ou le laisse, il s’associe avec les six sens ou les abandonne, et s’en va comme la brise qui emporte avec elle le parfum des fleurs. »

« En dirigeant l’ouïe, les yeux, les organes du toucher, le goût et l’odorat, de même que le mental, il expérimente les objets des sens. »

« Les ignorants, hallucinés, ne le voient pas quand il prend un corps, le laisse ou fait les expériences en s’associant avec les Gunas ; par contre, ceux qui ont les yeux de la sagesse le voient. »

Comme document extraordinaire pour la doctrine de la Réincarnation, il vaut la peine de méditer sur le verset suivant du Seigneur Krishna :

« Ô Bharata ! Toutes les fois que décline la religion et que prévaut l’irréligion, je m’incarne de nouveau (c’est-à-dire je me réincarne), pour protéger les bons, détruire les mauvais et établir la religion ; je m’incarne (ou me réincarne) à différentes époques. »

De tous ces versets du Seigneur Krishna, on peut déduire logiquement, et avec une parfaite clarté, deux conclusions :

  1. Les connaisseurs de Brahma vont à Brahma et peuvent, s’ils le veulent, revenir, s’incorporer, se réincarner pour travailler dans le Grand-Œuvre du Père.
  2. Ceux qui n’ont pas dissous l’Ego, le Je, le Moi, s’en vont, après la mort, par le sentier de la brume, de la quinzaine obscure de la Lune et du solstice méridional, ils atteignent la sphère lunaire, puis renaissent, retournent, se ré-incorporent dans cette douloureuse vallée du Samsara.

La Doctrine du Grand Avatar Krishna enseigne que seuls les Dieux, Demi-Dieux, Rois Divins, Titans et Deva se réincarnent.

La Loi de l’éternel retour de toutes choses est toujours combinée avec la Loi de la récurrence.

Les Egos retournent sans cesse pour répéter drames, scènes et évènements, ici et maintenant. Le passé se projette vers le futur à travers la ruelle du présent.

Le mot Réincarnation est très exigeant ; on ne doit pas l’utiliser de n’importe quelle façon : personne ne pourrait se réincarner sans avoir d’abord éliminé l’Ego, sans avoir en vérité une Individualité Sacrée.

Incarnation est un mot très vénérable ; il signifie, en fait, l’incorporation du Divin dans un homme.

La Ré-incarnation est la répétition d’un tel évènement cosmique ; une nouvelle manifestation du Divin.

En aucune manière nous n’exagérons les concepts en soulignant l’idée transcendantale que la Réincarnation n’est possible que pour les « Embryons d’Or », pour ceux qui ont déjà obtenu, dans un cycle de manifestation quelconque, l’union glorieuse avec la Sur-Âme.

Il serait absurde de confondre la Réincarnation avec le retour. Ce serait tomber dans un délire de la pire espèce que d’affirmer que l’Ego, légion de Moi ténébreux, sinistres et gaffeurs, puisse se réincarner.

Le retour est quelque chose de très différent : il est incontestable, le retour des Kalpas, Yugas, Mahamanvantaras, Mahapralayas, etc., est incontestable.

Ce chapitre est tiré de Le Mystère de la Fleur d’Or (1971) de Samael Aun Weor.