Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : La Révolution de la Dialectique

Il n’y a pas le moindre doute que nous sommes au bord d’une troisième conflagration mondiale et, pour cette raison, nous avons écrit ce livre intitulé La Révolution de la Dialectique.

Les temps ont changé et nous entamons une nouvelle Ere dans l’auguste tonnerre de la pensée. Maintenant, il est nécessaire d’avoir une Ethique révolutionnaire basée sur une Psychologie révolutionnaire.

Sans une éthique de fond, les meilleures formules sociales et économiques se réduisent en poussière. Il est impossible que l’individu se transforme, s’il ne se préoccupe pas de la dissolution du Moi.

La servitude psychologique détruit la vie en commun. Dépendre psychologiquement de quelqu’un est servitude. Si notre manière de penser, de sentir et d’agir dépendent de la manière de penser, de sentir et d’agir de ces personnes qui vivent avec nous, alors nous sommes asservis.

Constamment, nous recevons des lettres de beaucoup de gens désireux de dissoudre le Moi, mais ils se plaignent de leur femme, de leurs fils, du frère, de la famille, du mari, du patron, etc. Ces gens exigent des conditions pour dissoudre le Moi, ils veulent des commodités pour annihiler l’ego, ils réclament une conduite magnifique de ceux avec qui ils vivent.

Le plus drôle de tout ceci est que ces pauvres gens cherchent des excuses diverses, ils veulent fuir, abandonner leur foyer, leur travail, etc., soi-disant pour se réaliser à fond.

Pauvres gens, leurs tourments adorés sont leurs maîtres, naturellement. Ces gens n’ont pas appris à être libres, leur conduite dépend de la conduite d’autrui.

Si nous voulons suivre le sentier de la chasteté et si nous aspirons d’abord à ce que notre femme soit chaste, alors nous sommes en train d’échouer. Si nous voulons cesser d’être des ivrognes mais que nous nous faisons du tort quand on nous offre un verre en raison du qu’en dira-t-on, ou parce que nos amis pourraient se fâcher, alors jamais nous ne cesserons d’être ivrognes.

Si nous voulons cesser d’être soupe au lait, irascibles, coléreux, furieux, mais que nous exigeons, comme condition première, que ceux qui vivent avec nous soient doux et sereins et qu’ils ne fassent rien qui nous gêne, alors oui, nous avons bien échoué parce qu’ils ne sont pas des saints et, à un moment quelconque nos bonnes intentions se termineront.

Si nous voulons dissoudre le Moi, il est nécessaire que nous soyons libres. Celui qui dépend de la conduite d’autrui ne pourra pas dissoudre le Moi. Notre conduite doit être propre et ne doit dépendre de personne. Nos pensées, sentiments et actions doivent s’écouler indépendamment, de l’intérieur vers l’extérieur.

Les pires difficultés nous offrent les meilleures opportunités. Dans le passé, ont existé des sages habitués à toutes sortes de commodités et sans difficulté d’aucune sorte. Ces sages, en voulant annihiler le Moi, durent se créer eux-mêmes des situations difficiles.

Dans les situations difficiles, nous avons des opportunités formidables pour étudier nos impulsions internes et externes, nos pensées, nos sentiments, nos actions, nos réactions, nos volitions, etc.

La vie en commun est un miroir du corps entier où nous pouvons nous voir tels que nous sommes et non tels que nous paraissons. C’est une merveille que la vie en commun, si nous sommes bien attentifs nous pouvons découvrir à chaque instant nos défauts les plus secrets. Ils affleurent, ressortent quand nous les attendons le moins.

Nous avons connu de nombreuses personnes qui disent : je ne connais pas la colère, et à la moindre provocation, elles tonnent et lancent des éclairs. D’autres disent : je ne suis pas jaloux, mais un sourire du conjoint ou de la conjointe à quelque bon voisin suffit à ce que leurs faces soient vertes de jalousie.

Les gens protestent en raison des difficultés que leur offre la vie en commun. Ils ne veulent pas se rendre compte de ce que ces difficultés, précisément, leur offrent toutes les opportunités nécessaires à la dissolution du Moi. La vie en commun est une école formidable, le livre de cette école compte beaucoup de tomes, le livre de cette école est le Moi.

Nous avons besoin d’être véritablement libres, si réellement nous voulons dissoudre le Moi. Qui dépend de la conduite d’autrui n’est pas libre. Seul celui qui se rend vraiment libre sait ce qu’est l’amour.

L’esclave ne sait pas ce qu’est le vrai amour. Si nous sommes esclaves du penser, du sentir et du faire des autres, jamais nous ne saurons ce qu’est l’amour.

L’amour naît en nous quand nous en finissons avec la servitude psychologique. Nous devons comprendre très profondément, et dans tous les terrains du mental, tout ce mécanisme compliqué de la servitude psychologique.

Il existe de nombreuses formes de servitude psychologique. Il est nécessaire d’étudier toutes ces formes si nous voulons réellement dissoudre le Moi.

La servitude psychologique existe non seulement au niveau interne mais aussi au niveau externe. Il existe la servitude intime, secrète, occulte, celle que nous ne suspectons pas même vaguement.

L’esclave croit qu’il aime, quand en vérité il est seulement en train de craindre. L’esclave ne sait pas ce qu’est le vrai amour.

La femme qui craint son mari croit qu’elle l’aime quand seulement elle le craint. Le mari qui craint sa femme croit qu’il l’aime quand en réalité, ce qui arrive, c’est qu’il la craint. Il peut craindre qu’elle aille avec un autre, que son caractère devienne aigre ou qu’elle le refuse sexuellement, etc.

Le travailleur qui craint son patron croit qu’il l’aime, qu’il le respecte, qu’il veille sur ses intérêts, etc. Aucun esclave psychologique ne sait ce qu’est l’amour, la servitude psychologique est incompatible avec l’amour.

Il existe deux genres de conduite : la première est celle qui va du dehors vers le dedans et la seconde est celle qui vient du dedans et va vers le dehors. La première est le résultat de la servitude psychologique et se produit par réaction : on nous frappe et nous frappons ; on nous insulte et nous répondons des grossièretés. Le second type de conduite est le meilleur et concerne celui qui n’est plus esclave, celui qui n’a plus rien à voir avec le penser, le sentir et le faire des autres. Ce type de conduite est indépendant, c’est une conduite droite et juste. Si on nous frappe, nous répondons en bénissant ; si on nous insulte, nous gardons le silence ; si on veut nous enivrer, ne buvons pas, même quand nos amis se fâchent, etc.

Maintenant, nos lecteurs comprendront pourquoi la liberté psychologique attire ce qui s’appelle l’amour.

Ce chapitre est tiré de La Révolution de la Dialectique (1983) de Samael Aun Weor.