Écrit par: Samael Aun WeorCatégorie: La Magie des Runes

Il est nécessaire de comprendre, il est urgent de savoir qu’il existe chez le pauvre animal intellectuel, faussement appelé homme, trois aspects parfaitement définis : le premier de ces trois aspects est ce qu’on appelle l’Essence, dans le bouddhisme zen, on lui donne le nom de Bouddhata. Le second aspect est la personnalité, celle-ci, en elle-même, n’est pas le corps physique, bien qu’elle l’utilise pour s’exprimer dans le monde tridimensionnel. Le troisième aspect est le diable, le moi pluralisé à l’intérieur de chacun de nous, le moi-même.

C’est l’Essence, la Bouddhata à l’intérieur de l’homme qui a une réalité véritable, c’est elle qui lui est propre.

La personnalité, c’est ce qui n’appartient pas en propre à l’homme, ce qui vient du monde extérieur, ce qu’il a appris au foyer, dans la rue, à l’école, etc.

Le moi pluralisé est cet ensemble d’entités diverses, distinctes, qui personnifient tous nos défauts psychologiques.

Au-delà de la machine organique et de ces trois aspects qui se manifestent à travers elle, il existe de nombreuses substances, forces et principes spirituels qui, en dernière analyse, émanent de l’Ain-Soph.

Et qu’est-ce que cet Ain-Soph ? Nous disons de manière abstraite que c’est la non chose sans limite, absolue.

Un peu plus de détails et de concret sont toutefois nécessaires en vue de comprendre. L’Ain-Soph est notre atome super divin singulier, spécial, spécifique, propre et archi individuel. Cela signifie au bout du compte que chacun de nous n’est rien d’autre qu’un atome de l’espace abstrait absolu, et que celui-ci est l’étoile intérieure, atomique, qui nous a toujours souri.

Un auteur a dit : « Je lève mes yeux vers le haut, vers les étoiles dont je dois recevoir l’assistance, mais je suis toujours l’étoile qui guide mon intérieur. »

Il est évident que cet atome super divin n’est pas incarné, mais il se trouve tout de même en étroite relation avec le chakra Sahasrara, le lotus aux mille pétales, centre magnétique de la glande pinéale.

J’ai expérimenté l’Ain-Soph directement, en état de méditation très profonde.

Un jour, peu importent la date et l’heure, je parvins à cet état qui est connu en Hindoustan sous le nom de Nirvikalpa-Samadhi ; mon âme s’absorba alors totalement dans l’Ain-Soph pour voyager dans l’espace abstrait absolu. Mon voyage débuta dans ma glande pinéale et se poursuivit dans le sein profond de l’espace éternel. Je me vis alors moi-même au-delà de toute galaxie de matière ou d’antimatière, transformé en simple atome autoconscient.

Comme je me sentais heureux en l’absence du moi et au-delà du monde du mental, au-delà des étoiles et des anti-étoiles !

Ce que l’on sent durant le Samadhi est inexprimable, ce n’est qu’en l’expérimentant qu’on peut le comprendre.

J’entrai donc par les portes du temple, ivre d’extase, et je vis et entendis des choses qu’il n’est pas donné aux animaux intellectuels de comprendre.

Je voulais parler à quelqu’un, à un prêtre divin ; j’y parvins, bien entendu, et je pus ainsi consoler mon cœur endolori.

L’un des nombreux atomes autoréalisés de l’Ain-Soph, de l’espace abstrait absolu, augmenta alors de taille et prit devant moi un aspect insolite : la forme vénérable d’un Ancien des jours. Des paroles jaillirent spontanément de mon larynx créateur, et elles résonnèrent dans l’espace infini ; je posai une question au sujet d’une personne que je connaissais dans le monde des formes denses. La réponse de ce Maître atomique si illustre fut vraiment extraordinaire : « Pour nous, les habitants de l’Ain-Soph, le mental humain est comme le règne minéral pour vous. » Et il ajouta : « Nous, nous examinons le mental humain de la même façon que vous examinez un minéral quelconque. »

Au nom de la vérité, je dois dire que cette réponse me causa de l’étonnement, de l’admiration, de la stupéfaction, de la surprise.

Puis vint la démonstration : cet Amoureux essentiel étudia le mental de la personne à propos de laquelle je l’avais questionné, et il me donna des informations exactes.

Bien des années ont passé depuis, mais jamais je n’ai pu oublier cette expérience mystique.

J’avais eu la chance de converser avec un Kabire authentique au-delà des univers parallèles, dans l’Ain-Soph ; mais ce ne sont pas toutes les étoiles atomiques du firmament spirituel qui sont ainsi autoréalisées.

L’atome genèse (l’Ain-Soph) d’une personne qui n’a pas fabriqué ses corps solaires dans la forge ardente de Vulcain est sans aucun doute très simple, il contient peu d’atomes.

Les atomes genèse autoréalisés sont tout autres ; ils sont ce qu’on appelle en science occulte l’Ain-Soph-Paranishpana. Ils contiennent à l’intérieur d’eux-mêmes quatre atomes-semences qu’on représente symboliquement en alchimie par les quatre lettres C, O, N et H (carbone, oxygène, azote et hydrogène).

Un soir quelconque, durant l’été, je posai à un groupe d’étudiants gnostiques la question suivante : « Si nous devons, à la fin du Mahamanvantara, désintégrer les corps solaires fabriqués au prix de tant d’efforts dans la neuvième sphère, alors pourquoi les fabriquons-nous ? »

Il est superflu de dire qu’aucun des frères ne put donner la réponse juste ; il me fut nécessaire d’expliquer :

« Il est clair, leur dis-je, que l’Ain-Soph, à la venue du grand Pralaya (nuit cosmique), absorbe les trois forces primaires et désintègre les quatre corps, mais qu’il retient et attire vers sa sphère intérieure les quatre atomes-semences qui correspondent aux quatre corps.

Ainsi donc, il existe à l’intérieur de l’Ain-Soph-Paranishpana, c’est-à-dire autoréalisé, les trois forces primaires et les quatre atomes-semences. La lettre C symbolise le corps de la volonté consciente ; le O correspond au véhicule du Mental-Christ ; le N est en relation avec l’astral solaire ; le H représente le corps physique.

À l’aube du Mahamanvantara, l’Ain-Soph-Paranishpana reconstruit ses quatre corps à l’aide de leurs atomes-semences correspondants.

Les quatre corps constituent la Mercavah hébraïque, le char des siècles, le véhicule solaire de l’Ain-Soph-Paranishpana, la non chose absolue et sans limite.

Les quatre corps prennent la forme de l’homme céleste qui se manifeste, ils sont le véhicule pour qu’il descende et se manifeste dans le monde des phénomènes. »

Ce chapitre est tiré de La Magie des Runes (1969) de Samaël Aun Weor.

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