Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Tarot et Kabbale

De l’Ain-Soph émane toute la création, mais la création n’est égale ni en essence, ni en puissance, à l’Ain-Soph. Celui-ci, au moyen de sa divine lumière incréée, fait irradier de lui-même une intelligence, un pouvoir qui a un aspect fini même si à l’origine il participe de la perfection et de l’infinité de son Credo, et même s’il dérive de Lui. Cette première émanation spirituelle de l’Ain-Soph, la Kabbale l’appelle l’ineffable Ancien des jours, qui est l’Etre de notre Etre, le Père et Mère en nous. L’Ain-Soph, ne pouvant s’exprimer dans le plan physique limité, s’exprime à travers ses dix Séphiroths.

Il y a dans l’Ain-Soph une étrange évolution, que ni les dieux ni les hommes ne connaissent. Au-delà de l’Intime se trouve le Logos, le Christ. Au-delà de l’ineffable Ancien des jours se trouve l’Ain-Soph, ou l’Absolu. A son exhalation, on l’appelle jour cosmique (Mahamanvantara), et à son inhalation, nuit cosmique (grand Pralaya).

Durant la Nuit cosmique, l’univers se désintègre dans l’Ain-Soph, et il n’existe alors plus que dans son mental et dans celui des dieux ; mais ce qui existe dans son mental et dans le mental des dieux est objectif dans l’espace abstrait absolu.

Avant que le coeur flammigère du système solaire d’Ors dans lequel nous vivons, évoluons et avons notre Etre, ne commence à palpiter intensément après le grand Pralaya, le temps n’existait pas, car il gisait endormi dans le sein profond de l’espace abstrait absolu.

Si, à la fin du Mahamanvantara, les sept dimensions de base de l’univers se réduisent à un simple point mathématique qui se perd comme une goutte d’eau dans le grand océan, il est évident que le temps cesse alors d’exister.

Les mondes, à l’instar des hommes, des animaux et des plantes, naissent, grandissent, vieillissent et meurent. Tout ce qui pousse au soleil a un temps défini.

La sagesse antique dit que lorsque vient la grande nuit (ce que les Hindoustans appellent Pralaya ou dissolution de l’univers), Brahma, le Père, l’océan de l’esprit universel de vie s’immerge dans l’espace abstrait absolu durant sept éternités.

Les sept éternités sont des périodes de temps tout à fait définies, claires et précises.

On nous a dit qu’un Mahakalpa, un grand âge, un jour cosmique, dure en tout 311040000000000 d’années. Il est évident qu’un Mahapralaya, une nuit cosmique, équivaut à la même quantité de temps.

Quand viendra la nuit profonde des créateurs de ce système solaire, ceux-ci s’absorberont au sein de l’Absolu ; il restera alors un groupe de lunes. Les planètes, le Soleil, la Terre et la vie auront disparu avec toutes les étincelles virginales ; il y a une étincelle virginale qui correspond à nous et il y a une étincelle virginale qui correspond à chaque créature vivante ; toutes ces étincelles s’absorberont dans l’Absolu pour sept éternités.

Si nous observons Séléné (notre Lune), nous constatons qu’elle est un cadavre ; elle eut jadis une vie riche, des mers, des volcans. Il y a d’autres lunes qui tournent autour de Mars, de Saturne, etc., et qui un jour ont porté la vie. Dans le Mahamanvantara passé, qui fut un Padma ou lotus d’or, il y eut sur la Lune une humanité, il y eut sept races, puis elle mourut.

Avant l’aube du Mahamanvantara, l’univers dormait dans une obscurité terrible.

Au commencement, à l’aurore de chaque univers, l’éternelle lumière noire ou Obscurité absolue se convertit en chaos.

Les ténèbres sont en elles-mêmes Père-Mère ; la lumière, selon la sagesse ancienne, est leur fils.

Il est évident que la lumière incréée possède une origine ignorée, absolument inconnue pour nous.

Nous n’exagérons aucunement en insistant sur l’idée que cette origine se trouve à être les ténèbres.

Parlons maintenant de la lumière prêtée, cosmique, secondaire ; il est évident que quelle que soit son origine et aussi belle soit-elle, elle a au fond un caractère passager, mayavique.

Les ineffables ténèbres profondes constituent donc la matrice éternelle dans laquelle les origines de la lumière apparaissent et disparaissent.

On dit que l’Absolu est ténèbres, et que des ténèbres jaillit la lumière ; la lumière incréée de l’Absolu surgit des ténèbres profondes de la grande nuit, la lumière incréée jaillit de ces ténèbres qui n’ont pas de lumière. Si on nous plaçait là-bas, nous n’y verrions qu’un abîme et des ténèbres profondes, mais pour les habitants de l’Absolu (les Paramarthasatyas), ces ténèbres sont la lumière incréée, qui n’a été créée ni par un homme, ni par un dieu, et où règne une félicité inépuisable, un bonheur inconcevable.

Il y a de terribles génies du mal comme Bélial, Baël, Moloch, etc., des Maîtres terribles qui, sachant que la lumière jaillit des ténèbres, se sont précipités à l’abîme, même s’ils savaient qu’ils allaient y involuer.

La lumière jaillit de l’abîme : c’est pourquoi nous devons descendre aux ténèbres pour détruire le Moi, le Satan, pour arracher la lumière aux ténèbres.

Par le feu, les dieux surgissent de l’abîme et se perdent dans l’Absolu.

Lumière et ténèbres sont des phénomènes du même noumène ignoré, profond, inconcevable pour la raison.

Notre perception plus ou moins aiguisée de la lumière qui resplendit dans les ténèbres est un fait qui dépend de notre pouvoir de vision spirituel. L’Absolu n’est que ténèbres profondes à nos yeux humains, mais il est lumière incréée et terrible pour la hiérarchie ineffable des Paramarthasatyas.

« Ce qui est lumière pour nous est ténèbres pour certains insectes, et l’oeil spirituel voit l’illumination là où l’oeil normal ne perçoit que de l’obscurité ».

L’univers, plongé dans le Pralaya après le Mahamanvantara, dissous dans son élément primordial, repose nécessairement dans les ténèbres profondes de l’espace infini.

Il est urgent de comprendre à fond le mystère profond des ténèbres chaotiques.

Du chaos surgit le cosmos, et des ténèbres jaillit la lumière ; prions profondément.

Il est écrit dans tous les livres sacrés du monde, en paroles de feu, que le chaos est la pépinière du cosmos.

Le néant, le chaos, est certainement et sans le moindre doute l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin de tous les mondes qui vivent et palpitent dans l’infini inaltérable.

L’Aitreya Brahmana, précieuse leçon magistrale du Rig-Veda, démontre à satiété l’identité formidable entre les idées lumineuses des brahmanes el celles des pythagoriciens, car les uns et les autres s’appuient sur les mathématiques. Dans ce volume Hindoustan en question, on fait fréquemment allusion au feu noir, à l’obscure sagesse abstraite, lumière absolue inconditionnée et sans nom.

Cette Séité abstraite est le zéro-astre primitif des Parsis, le néant saturé de vie, et bien d’autres.

Dieu en lui-même, c’est-à-dire l’Armée de la voix, le Verbe, la grande Parole, meurt au moment du grand Pralaya, de la nuit cosmique, et il renaît, terriblement divin, à l’aube du divin Mahamanvantara.

Le zéro absolu radical en arithmétique transcendante, l’espace abstrait en géométrie, la Séité inconnaissable (ne pas confondre avec Déité, ce qui est différent) ne naît pas, ne meurt pas, et ne se réincarne pas.

De ce tout inconnaissable ou zéro radical émane au début de n’importe quel univers sidéral la Monade pythagoricienne, le Père-Mère gnostique, le Purusha-Prakriti hindou, l’Osiris-Isis égyptien, le Protocosmos duel ou Adam-Kadmon kabbalistique, le Theos-Chaos de la théogonie d’Hésiode, l’Uranas ou Feu-Eau chaldéen, le Iod-Hévé sémite, le Zeru-Ama parsi, le Un-Unique, l’Aunadad-Ad bouddhique, le Ruakh-Elohim ou divin esprit du Seigneur flottant sur les eaux génésiaques du premier instant.

Dans la nuit profonde, le tout sans limites n’était rempli que de ténèbres : Père, Mère et Fils étaient en effet redevenus Un, et le Fils ne s’était pas encore éveillé pour la roue et n’y avait pas accompli sa pérégrination.

Il est écrit dans le livre de la grande vie, en caractères de feu sans équivoque, qu’à la fin du Mahamanvantara, Osiris (le Père), Isis (la Mère), et Horus (le Fils) s’unissent, se mélangent et fusionnent comme trois feux pour former une seule flamme.

Cherchons Osiris, Isis et Horus à l’intérieur de nous-mêmes dans les profondeurs inconnues de notre propre Etre.

Il est évident qu’Osiris, Isis et Horus constituent en eux-mêmes la Monade, la Duade et la Triade de notre Etre interne.

Avez-vous entendu parler de Brahma ?. Il est en lui-même Père-Mère-Fils.

A chaque nouvelle aurore cosmique, l’univers ressuscite comme l’oiseau Phénix de ses propres cendres.

A l’aube de chaque Mahamanvantara, la Monade se dédouble de nouveau en la Duade et en la Triade.

A l’aurore du nouveau jour cosmique, après la nuit profonde, le Fils, la Triade, Horus (l’esprit divin de chacun) émet de lui-même son essence, ses principes mystiques, la roue de Samsara, avec le sain objectif d’acquérir l’âme-diamant.

Ah !, que le bonheur d’Horus est grand lorsqu’il acquiert l’âme-diamant !. Il s’absorbe alors dans sa Divine Mère, et celle-ci, fusionnant avec le Père, forme une seule flamme diamantine, un Dieu d’une beauté intérieure resplendissante.

L’espace est rempli d’univers ; tandis que certains systèmes de mondes sortent de la nuit profonde, d’autres arrivent à leur déclin ; tantôt berceaux, tantôt sépulcres.

Au début, à l’aurore du Mahamanvantara, l’hétérogénéité se développe à partir de l’homogénéité, et l’Armée de la voix (Dieu) renaît pour recommencer à créer.

Quand l’aurore du jour cosmique fut annoncée, l’univers tressaillit de terreur. Un crépuscule étrange et terrifiant surgit dans la conscience des dieux et des hommes, et la lumière incréée commença à s’éloigner de leur conscience.

Alors les dieux et les hommes pleurèrent comme des enfants face à l’aurore du grand jour cosmique. Le Logos causal du premier instant rappela aux dieux et aux hommes leurs dettes karmiques, et l’homme commença ses pérégrinations d’un monde à l’autre pour aboutir à la Terre, où il vit actuellement, assujetti à la roue des morts et des naissances, jusqu’à ce qu’il apprenne à vivre gouverné par la Loi de l’amour.

L’univers surgit alors des entrailles de l’Absolu et la lumière incréée s’enfonça dans un couchant nostalgique. C’est ainsi que descendirent les dieux et les hommes au milieu des ombres de l’univers.

Le sacrifice fut ainsi accompli, ce que la Kabbale constate dans son arcane majeur 12. Si nous faisons la somme du nombre 12, nous obtenons 3. Un est le principe masculin, le feu ; deux est le principe féminin, l’eau, le Semen ; trois est l’univers, le Fils.

Le jour cosmique actuel est symbolisé par un pélican bleu qui s’ouvre la poitrine de son bec pour boire de ses propres entrailles, d’où a émané tout le créé.

Ce chapitre est tiré de Tarot et Kabbale (1978, posth.) par Samael Aun Weor.

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