Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Parsifal Dévoilé

Au nom des 100.000 vierges de l’ineffable mystère qui s’occulte au fond de tous les âges, il convient maintenant de parler un peu du fameux Papapurusha Hindoustan (le Moi).

Les vieux ermites de la terre sacrée du Gange ont coutume de le visualiser, mentalement, sur le côté gauche de la cavité de l’estomac et de la taille du pouce ; ils l’imaginent d’un aspect sauvage, les yeux et la barbe rouge, portant épée et bouclier, les sourcils froncés, figure symbolique de tous nos défauts psychologiques.

Inoubliable moment mystique d’exotique béatitude orientale, que celui en lequel les anciens anachorètes chantent leurs Mantras Sacrés et se concentrent, extatiques sur la région du nombril…

En ces instants délicieux d’insoupçonnable joie, le Yogi doit penser au Papapurusha, l’imaginant réduit en cendres dans le feu crépitant.

Des larmes de profond repentir pour les fautes commises depuis les temps antiques tombent des yeux du pénitent, qui en silence saint, supplie sa Mère Divine Kundalini, qu’elle élimine tel ou tel défaut psychologique de son intérieur.

C’est ainsi, en vérité que le Sadhaka meurt d’instant en instant ; le nouveau n’advient qu’avec la mort.

Le Papapurusha est l’ego lunaire (le moi), le Méphistophélès de Goethe, l’épouvantable Klingsor de la Dramatique Wagnérienne…

Ce fait terrible ressort crûment, que le Papapurusha n’a pas d’individualité légitime, il n’est pas un centre de commandement, ni un rayon particulier…

Toute idée, un quelconque sentiment, une sensation ou l’autre, « J’aime », « Je n’aime pas », est sans doute aucun un moi différent, distinct…

Ces multiples « Moi » ne sont pas liés entre eux, ni coordonnés d’aucune manière ; chacun d’eux dépend réellement des divers changements extérieurs.

Tel « Moi » suit fatalement tel autre, certains se donnant même le luxe d’apparaître accompagnés par d’autres, mais il est évident qu’il n’y a parmi eux ni ordre, ni système.

Quelques groupes de « Moi » capricieux, querelleurs et criards, ont entre eux certains liens psychiques, constitués par des associations naturelles de type totalement accidentel : souvenirs fortuits ou ressemblances spéciales.

Il est ostensible que chacune de ces fractions de l’horrible Papapurusha, chacun de ces agrégats psychiques, ou Mois, ne représente rien à un moment donné, rien qu’une infime partie de toutes nos fonctions psychologiques ; néanmoins, il est indiscutable que dans ce cas, n’importe quel type de « Moi » croit très sincèrement représenter le tout.

Quand le pauvre animal intellectuel, improprement appelé « Homme », dit « Moi », il a l’impression fausse de parler de lui-même dans son aspect total, entier, mais en vérité, ce qui parle est une quelconque des innombrables fractions subjectives du Papapurusha.

Peu de temps après, il peut l’avoir totalement oublié et exprimer avec une identique conviction, n’importe quelle idée antithétique, simple manifestation d’un autre « Moi ».

Les multiples contradictions de type psychologique ont pour fondement le Moi Pluralisé, les différentes facettes du Papapurusha.

Tous ces processus psychiques présentent un aspect grave, qui est en vérité celui-ci : le pauvre Humanoïde rationnel, ne se rappelle rien de telle ou telle chose, il donne crédit la plupart du temps au dernier « Moi » qui a parlé, tant que dure celui-ci, c’est-à-dire tant qu’un nouveau « Moi » parfois sans aucune relation avec le précédent, n’a pas encore exprimé son opinion, plus fortement.

Indubitablement, la Conscience embouteillée dans toutes ces fractions subjectives du Papapurusha dort profondément ; elle est subconsciente.

Nous devons convertir le Subconscient en Conscient, ceci n’étant possible que par l’annihilation du Papapurusha.

Il convient d’analyser, pour terminer le présent chapitre, quelques paroles très intéressantes du Sanskrit, voyons :

Ahamkrita Bhava : la signification de ces deux termes Hindoustans est : Condition Egoïque de notre propre Conscience.

Il est évident que la Conscience, prise dans tous ces agrégats psychiques qui constituent le Papapurusha, se développe fatalement en fonction de son propre embouteillement.

Atmavidya : mot mystérieux, terme Sanskrit, empli d’une signification profonde. Traduisez-le par Conscience éveillée, libérée du Papapurusha, par la totale annihilation de ce dernier.

Il est certain que la Conscience, prise dans tous les éléments subjectifs du Papapurusha, ne jouit pas de l’authentique illumination ; elle se trouve dans un état de torpeur millénaire et dormant, elle est toujours victime de Maya (les illusions).

Atmashakti : Terme Sanskrit, Divin : Nous montrons, nous indiquons, à l’aide de cette parole d’or, le pouvoir absolument spirituel.

En conséquence nous pouvons, nous devons même insister sur l’idée classique suivant laquelle la Conscience tant quelle ne s’est pas libérée intégralement de sa condition égoïque, ne peut jouir du légitime pouvoir spirituel.

Le Parsifal Wagnérien, protégé par les armes de Vulcain, réduisit le monstre aux 1000 têtes en poussière cosmique, le fameux Papapurusha ; il put, à cette unique condition, reconquérir l’innocence du mental et du cœur.

S’il est bien certain que dans un lointain passé, le fils d’Herzéléide avait lui aussi blessé mortellement le cygne Kalahamsa, il est ostensible et n’importe qui le comprendra, qu’en entrant dans les terres de Montsalvat, il n’y avait en lui plus aucune luxure, il était pur, il s’était converti en Saint, avait atteint l’Atma-Vidya.

Ce chapitre est extrait de Le Parsifal Dévoilé (1972) par Samael Aun Weor.

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