Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Parsifal Dévoilé

Terriblement intéressé par le merveilleux récit de Kundry, la diablesse originelle, Parsifal, tombe aux pieds de la belle, saisi et embrumé par la douleur la plus acerbe.

« La douleur jusqu’à ce moment fut pour toi inconnue, jusqu’à maintenant tu n’as même pas pu sentir en ton cœur, les douceurs du plaisir », lui dit Kundry.

« Apaise maintenant dans les consolations qui sont le naturel butin de l’amour, la peine et l’angoisse de tes sanglots.

Le savoir transformera l’inconscience en connaissance.

Essaie de connaître donc, cet amour qui embrasa un jour le cœur de GAMURET quand l’inonda l’ardente passion d’HERZÉLÉIDE.

Cet amour qui te donna un jour corps et vie, cet amour qui mettra la mort en fuite ainsi que ta maladresse, et qui doit t’offrir aujourd’hui comme ultime salut et bénédiction de ta mère… le premier… baiser de la passion. »

Tandis qu’elle parle si délicieusement dans cet émouvant langage, Kundry la beauté la plus terrible, a incliné complètement sa tête d’enchantements sur celle de Parsifal, unissant finalement ses lèvres de pourpre maudite aux siennes, en un long et ardent baiser…

Cependant il y a un moment pour tout ; le contact igné d’une passion sexuelle si épouvantable engendre dans le héros du Drame Wagnérien une intense terreur…

Arraché par l’angoisse, il crie de toute les forces de son âme :

« Amphortas ! La blessure ! La blessure ! »…

« Elle brûle déjà dans mon cœur ! Ses lamentations déchirent mon âme ! J’ai vu saigner cette blessure… Qui saigne maintenant en moi… Ici, ici, même… !

Non ! Non, ce n’est pas la blessure ! Ce sang doit encore couler à torrents ! C’est l’incendie, ici, ici, en mon corps !

C’est l’horrible angoisse qui m’étreint et soumet les sens avec violence ! Oh ! Supplice de l’amour… !

Tout mon être palpite, brûle, tremble et tressaille en de pécheresses aspirations. » Vient ensuite le meilleur : le héros évoque le souvenir du Vase Sacré et du Divin sang que répandit le péché ; il rejette héroïquement Kundry, la Madeleine Wagnérienne qui se renverse terriblement sur son lit de fleurs, agitée par la plus sombre luxure

C’est en vain alors que Kundry recourt à tous les enchantements, leurres et artifices que lui suggère sa ruse. Le Héros lui échappe.

La pécheresse exaspérée et vaincue, mais sans vouloir renoncer à ce qu’elle croyait être une proie facile, appelle le mage à son secours, lequel apparaît dans la muraille brandissant la lance du seigneur…

Lance qu’il jette contre Parsifal dans l’intention de le blesser comme Amphortas, mais comme le héros est pur, il est donc invulnérable ; la lance reste suspendue sur la tête de celui-ci, qui la prend et dans un geste extatique, il forme avec elle le signe de la croix.

Sous une telle conjuration, le ténébreux château de Klingsor tombe dans l’horrible précipice, converti en poussière cosmique…

Le jardin des délices se réduit à un simple désert de pénitents, et les femmes-fleurs se flétrissent et roulent sur le sol traînées par de terribles ouragans…

Moment terrible que celui en lequel Kundry, la beauté maligne, lance un cri et s’effondre comme blessée à mort…

Parsifal victorieux s’éloigne et disparaît…

Ce chapitre est extrait de Le Parsifal Dévoilé (1972) par Samael Aun Weor.

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