Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Parsifal Dévoilé

Entrons sur scène : le lieu de l’action, nous pouvons et devons le situer dans les ineffables montagnes bleutées du septentrion de l’Espagne Gothique…

Il s’avère indiscutable que Wagner voit là précisément et nulle part ailleurs, les terres et le château de Montsalvat, occupé par les sublimes chevaliers templiers, terribles gardiens du Saint Graal.

En caractère de feu dans le grand livre de la nature, est écrite la loi des contrastes. Il est évident que la limite de la lumière, ce sont les ténèbres ; l’ombre de tout Sanctuaire de gloire est toujours un antre ténébreux.

Il est donc d’aucune manière étrange que par là, précisément sur le versant méridional de cette montagne, tourné vers l’Espagne arabe, se trouve également le château enchanté du nigromancien Klingsor …

Don Mario Roso de Luna, l’illustre écrivain théosophe, dit :

« Les habits des chevaliers du Graal et de leurs écuyers sont des tuniques et des manteaux blancs, semblables à ceux des Templiers, mais au lieu de la croix TAU rouge, ceux-ci arborent une colombe en vol plané sur leurs armes et brodée sur leurs manteaux. »

Le lieu de la scène est finalement, certes plus sévère et mystérieux, que lugubre. Le terrain austère, nécessairement rocheux, en accord avec les traditions initiatiques, resplendit au centre, dans un espace très clair.

Tout illuminé peut voir sur la gauche le douloureux chemin qui mène au château du Saint Graal. Au fond, le terrain s’incline délicieusement vers un lac sacré de la montagne…

La piscine sacrée, le lac initiatique de la représentation des mystères, éternelle scène de tout temple, comme on le voit dans les sanctuaires hindous, ne saurait manquer dans ces contrées du Saint Graal.

« Après le soleil et son feu, c’est-à-dire leurs vibrations fécondes éveillant la vie en tous lieux de la planète, l’eau, l’élément féminin terrestre, la Grande Mère ou vache nourricière, est la base même de la vie, symbolisée dans toutes les théogonies par mille noms lunaires : I0, Maya, Isis, Diane, Lucine, Ataecina, Calquihuitl, et bien d’autres encore. »

Il est évident et tout le monde le sait, que dans ce monde qui est le nôtre, le fluide élément cristallin se présente toujours sous deux aspects opposés, je veux faire allusion au statique et au dynamique. Il n’est pas superflu de rappeler le lac profond et délicieux, toujours paisible, et la rivière tourmentée…

L’ambiance de calme lacustre nous invite à la réflexion… En réalité, l’eau n’est jamais aussi active que lorsqu’elle se montre à nous dans la fontaine tranquille.

Donc, en entrant dans ce thème de méditation profonde, nous avertissons immédiatement que le concept légitime de « LAC » peut, et même doit, être élargi philosophiquement, de manière véritablement ésotérique.

Il convient de savoir très clairement que de ces eaux statiques, spermatiques, génésiaques ou lacustres, vient le splendide hiéroglyphe substantiel du zéro éternel.

Il est urgent de comprendre que des eaux dynamiques ou fécondatrices du fleuve tourmenté, surgit comme par enchantement, la double ligne du Verseau, hiéroglyphe initial de la lettre M par laquelle on désigne partout l’élément féminin éternel : Mère, Mater, Maman, Mama, Marie, Maya, Mer…

La ligne droite du ruisseau cristallin, traversant audacieusement le lac paisible, vient former le hiéroglyphe primitif « IO », c’est-à-dire le saint 10, terrible fondement de notre système décimal.

Ceci vient nous rappeler les symboles terriblement divins de Shiva, l’Esprit Saint : Le Lingam noir, mis dans le Yoni.

Dans l’évangile chrétien, ce fait contient une signification profonde, selon laquelle, dans les moments les plus extraordinaires de la prédication du Grand Kabir Jésus, le Lac et la Mer jouent un rôle formidable et mystérieux…

L’Évangile parle clairement, et nous dit que Jésus commença sa mission à Capharnaüm, cité maritime de Galilée, dont le prophète Isaïe avait sagement dit :

« Le peuple, qui était dans les ténèbres, vit une grande lumière, et la lumière naquit pour tous ceux qui demeuraient sur la terre, dans l’ombre de la mort. » (Matthieu IV : 16)

Le grand Kabir, allant alors par les rives de la mer de Galilée, prit comme premiers disciples les pêcheurs Pierre et André « pour faire d’eux des pêcheurs d’hommes ».

Quand le Baptiste fut décapité, le Grand Kabir s’en alla en barque, jusqu’à un lieu désert et retiré, c’est-à-dire à la terre des jinas, où il réalisa pour les multitudes affamées, l’extraordinaire et étonnant miracle de la multiplication des cinq pains et des deux poissons, grâce auquel 5000 hommes – sans compter les femmes et les enfants – mangèrent, et dont il resta en outre 12 corbeilles, remplies de morceaux. (Matthieu 14:15-21).

Il serait donc plus qu’impossible que manque, dans les terres du château de Montsalvat, le lac sacré des grands mystères archaïques.

L’eau ésotérique, en soi, est l’ens seminis des antiques alchimistes médiévaux, à l’intérieur duquel se trouve l’ens virtutis du feu.

Ce chapitre est extrait de Le Parsifal Dévoilé (1972) par Samael Aun Weor.

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