Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : La Révolution de la Dialectique

La tromperie de l’ego est son habitude de tromper sans aucune limitation, elle s’élabore à travers les séries du Moi.

Toute personne peut commettre l’erreur de se faire sauter la cervelle comme le fait n’importe quel suicidé lâche et imbécile, mais le fameux Moi de la Psychologie ne pourra jamais se suicider.

Les gens de toutes les écoles pseudo-ésotériques ont des magnifiques idéaux et même de sublimes intentions, mais tout ceci continue à exister sur le terrain de la pensée subjective et misérable, tout ceci vient du Moi.

Le Moi est toujours pervers, parfois il se pare de belles vertus et il va jusqu’à se vêtir de la tunique de la sainteté.

Quand le Moi veut cesser d’exister, il ne le fait pas de façon claire et désintéressée, il veut continuer sous une forme différente, aspire à la récompense et au bonheur.

En ces temps mécanisés de la vie, il y a des productions en séries, séries de voitures, séries d’avions, séries de machines de telle ou telle marque, etc., tout est devenu séries et jusqu’au Moi, même, qui est série.

Nous devons connaître les séries du Moi. Le Moi s’élabore par séries, plus les autres séries de pensées, de sentiments, de désirs, de haines, d’habitudes, etc.

Que les divisionnistes du Moi, avec toutes leurs théories, continuent à diviser leur ego en « supérieur » et « inférieur », le tant vanté Moi supérieur et ultra-divin contrôlant le malheureux Moi inférieur.

Nous savons bien que cette division entre Moi supérieur et inférieur est fausse à cent pour cent. Supérieur et inférieur sont deux sections d’une même chose. Moi supérieur et Moi Inférieur sont les deux sections de Satan, le Moi.

Une partie du Moi peut-elle réduire en poussière une autre partie du Moi ?. Une partie du moi-même peut-elle décréter la loi du bannissement d’une autre partie du moi-même ?.

Une autre chose que nous pouvons faire, c’est occulter astucieusement ce qui ne nous convient pas, cacher nos perversités et sourire avec un visage de saint, ceci est la tromperie de l’ego, l’habitude de tromper. Une partie de moi-même peut cacher une autre partie de moi-même. Est-ce quelque chose de rare ? Est-ce que le chat ne cache pas ses griffes ?. C’est la tromperie de l’ego. Nous tous, nous portons un pharisien en nous. Au-dehors, nous sommes très beaux, mais dedans, nous sommes bien pourris.

Nous avons connu des pharisiens qui faisaient des horreurs. Nous en connûmes un qui revêtait la tunique immaculée du Maître, ses cheveux étaient longs et jamais le rasoir ne coupait sa vénérable barbe. Cet homme épatait tout le monde avec sa sainteté ; il était végétarien à cent pour cent et il ne buvait rien qui puisse contenir de l’alcool ; les gens s’agenouillaient devant lui.

Nous ne mentionnons pas le nom de ce saint en chocolat, nous nous limitons à dire qu’il avait abandonné son épouse et ses fils soi-disant pour suivre le sentier de la sainteté.

Il prêchait des beautés et disait des horreurs contre l’adultère et la fornication, mais en secret, il avait de nombreuses concubines et il proposait à ses dévotes des relations sexuelles anti-naturelles par des vases non convenables. C’était un saint, oui, et un saint en chocolat !.

Ainsi sont les pharisiens, « Il s’agit de vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous nettoyez l’extérieur du vase et de l’assiette, mais dedans, vous êtes pleins d’effractions et d’injustice ».

Vous ne mangez pas de viande, vous ne buvez pas d’alcool, vous ne fumez pas. En vérité, vous vous montrez justes aux hommes, mais au-dedans, vous êtes pleins d’hypocrisie et de mal.

Le pharisien, avec la tromperie de son ego, cache ses délits aux yeux des autres et aussi à lui-même.

Nous connaissons des pharisiens qui font des jeûnes terribles et des pénitences horribles, ils sont très sûrs d’être justes et sages, mais leurs victimes pleurent l’indicible. Presque toujours, ce sont leurs femmes et leurs fils, les victimes innocentes de leurs méchancetés, mais eux, ils continuent avec leurs exercices sacrés, convaincus d’être justes et saints.

Le dénommé Moi supérieur dit : « Je vaincrai la colère, la convoitise, la luxure, etc. » mais le dénommé Moi inférieur éclate alors de rire, à la façon tonitruante d’Aristophane, et les démons des passions, terrorisés, courent se cacher dans les cavernes secrètes des différents terrains du mental. C’est ainsi que fonctionne la tromperie de l’ego.

Tout effort intellectuel pour dissoudre le Moi est inutile parce que tout mouvement du mental appartient au Moi. Toute partie de moi-même peut avoir de bonnes intentions. Et après ?, le chemin qui conduit à l’abîme est pavé de bonnes intentions.

C’est curieux, ce jeu ou cette tromperie d’une partie du moi-même qui veut contrôler une autre partie du moi-même qui n’a pas envie d’être contrôlée.

Elles sont poignantes, les pénitences de ces saints qui font souffrir leurs femmes et leurs fils. Elles sont amusantes, toutes ces gentillesses des « saints en chocolat ». Elle est admirable, l’érudition des pédants.

Et après ?, le Moi ne peut pas détruire le Moi et il continue à se perpétuer à travers les millions d’années chez nos descendants.

Nous devons nous désenchanter de tous les efforts et tromperies inutiles. Quand le Moi veut détruire le Moi, l’effort est inutile.

C’est seulement en comprenant à fond et vraiment ce que sont les batailles inutiles de la pensée, en comprenant les actions et réactions internes et externes, les réponses secrètes, les mobiles occultes, les impulsions cachées, etc., que nous pouvons alors atteindre la quiétude et le silence imposant du mental.

Sur les eaux pures de l’océan du Mental Universel, nous pouvons contempler en état d’extase toutes les bêtises du Moi pluralisé.

Quand le Moi ne peut pas se cacher, il est condamné à la peine de mort. Le Moi aime se cacher, mais quand il ne peut pas se cacher, il est perdu le malheureux.

Ce n’est que dans la sérénité de la pensée que nous voyons le Moi tel qu’il est et non comme il est en apparence. Voir le Moi et le comprendre est un tout intégral. Le Moi est perdu après que nous l’avons compris, parce qu’il devient poussière inévitablement.

Le calme de l’océan du mental, ce n’est pas un résultat, c’est un état naturel. Les ondes luxuriantes de la pensée sont seulement un accident occasionné par le monstre du Moi.

Le mental vain, le mental fou, le mental qui dit : « Avec le temps, j’atteindrai la sérénité, un jour j’y arriverai » est condamné à l’échec parce que la sérénité du mental n’est pas une affaire de temps. Tout ce qui appartient au temps est lié au Moi. Le même Moi est lié au temps.

Ceux qui veulent assembler la sérénité de la pensée, l’assembler comme quelqu’un qui assemble une machine en joignant intelligemment chacune de ses parties, ont en fait échoué parce que la sérénité du mental ne se compose pas de parties variées que l’on peut assembler ou désassembler, organiser ou désorganiser, joindre ou séparer.

Ce chapitre est tiré de La Révolution de la Dialectique (1983) de Samael Aun Weor.