Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Parsifal Dévoilé

Gurnemanz, la voix du passé, le vénérable vieillard, ayant relaté solennellement tout ce qui arriva autrefois dans ces mystérieuses régions du château de Montsalvat, après l’horrible perte de la sainte lance, poursuit en ces termes :

« Devant le sanctuaire dévasté, orphelin de la sublime relique, gisait Amphortas en fervente prière, implorant inquiet, un signal de salut ».

Du Graal, émana alors une lumière divine éblouissante, intense à l’extrême, tandis qu’une vision de rêve céleste lui disait ces paroles d’un accent clair :

« Le sage, l’illuminé par la compassion, le chaste innocent, le fou pur, attends-le, Il est mon Élu ».

A ce moment précis, Ô Dieu ! La légende des siècles dit qu’il se produisit un grand scandale parmi les gens du Saint Graal, car du côté du lac sacré, au fond du bois solitaire, un garçon ignorant fut surpris, qui en errant par ces rives, blessa d’un coup sûr avec son arc, un très beau cygne, parfait symbole de l’Esprit Saint.

Mais pourquoi tant de brouhaha, de tumulte et de désordre ? Qui n’a pas blessé à mort le cygne Kala-Hamsa ?

Qui n’a pas violé le sixième commandement de la Loi de Dieu, lequel dit : « Tu ne forniqueras pas » ?

« Celui qui se sent libre de péché, qu’il jette la première pierre ».

Ô béni Hamsa miraculeux, force sexuelle du troisième Logos, immortel Ibis, blanche colombe du Graal !

La conquête de l’Ultra-Mare-Vitae – le monde Super-Liminal et Ultra Terre – n’est possible qu’avec la pierre initiatique – le sexe – dans laquelle est contenue la religion synthèse, qui fut la religion primitive de l’humanité, la sagesse mystique de Janus ou des Jinas.

Éliminer le sexe ? Oh non, non, non. Le dépasser ? C’est évident… Aimer, est ce qu’il y a de meilleur.

Récitons maintenant ce très beau poème d’Amado Nervo, qui a pour titre :

Le jour où tu m’aimeras

Le jour où tu m’aimeras aura plus de lumière que Juin ; La nuit où tu m’aimeras sera de pleine-lune, En des notes de Beethoven vibrant chacune en éclair, En choses ineffables, Et il y aura plus de roses ensemble Que dans tout le mois de Mai, Mille sources cristallines Iront par les pentes Bondissantes et chantantes.

Le jour où tu m’aimeras, les bocages cachés Résonneront d’arpèges, jamais entendus. Quand tu m’aimeras, tous les printemps Passés et futurs du monde seront l’extase de tes yeux.

Cueillies de la main, comme blondes petites sœurs, Luisantes de gouttes candides, les marguerites Iront par monts et prairies, devant tes pas, le jour où tu m’aimeras. Et si tu en effeuilles une, il te dira, Ce pétale blanc ultime et innocent : passionnément !

Tous les trèfles auront quatre feuilles devineresses Quand se lèvera l’aube du jour où tu m’aimeras, Et dans la mare, nids de germes inconnus, Fleuriront les mystiques corolles des lotus.

Le jour où tu m’aimeras, chaque nuage coloré Sera une aile merveilleuse ; chaque couchant sera Un mirage des milles et une nuits, chaque brise un cantique, Chaque arbre une lyre, chaque colline un autel.

Le jour où tu m’aimeras, pour nous deux Tiendra en un seul baiser La béatitude de Dieu.

Ce chapitre est extrait de Le Parsifal Dévoilé (1972) par Samael Aun Weor.

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