Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Livre Jaune

Si le yogi persévère dans la méditation interne, s’il est constant, tenace et infiniment patient, après quelque temps apparaissent les premières perceptions clairvoyantes.

Au début, seulement des points lumineux, ensuite apparaissent des visages, des scènes de la nature, des objets, comme dans les rêves, en ces moments de transition entre la veille et le sommeil. Les premières perceptions clairvoyantes transportent d’enthousiasme le disciple. Ces perceptions lui démontrent que ses pouvoirs internes commencent à entrer en activité.

Il est indispensable que l’étudiant ne se lasse pas. Il faut énormément de patience. Le développement des pouvoirs internes est quelque chose de très difficile. Réellement, nombreux sont les étudiants qui commencent, mais très peu parmi eux ont la patience du Saint-Job. Les impatients ne réussissent pas à faire un seul pas sur le sentier de la réalisation. Les pratiques ésotériques de cette sorte sont pour les gens très tenaces et patients.

Dans l’Inde sacrée des Veda, les yogis pratiquent la méditation interne quatre fois par jour. Dans notre monde occidental, à cause de notre souci de la vie quotidienne et de la dure bataille pour l’existence, on ne peut pratiquer la méditation qu’une fois par jour. Mais cela est suffisant. L’important c’est de pratiquer tous les jours, sans manquer une seule journée. La répétition incessante, continue, tenace, finit par faire tourner les chakras et, après quelque temps, commencent les premières perceptions clairvoyantes et clairaudientes.

Les taches lumineuses, les scènes de lumière, les figures vivantes, les sons de cloches, les voix de personnes ou d’animaux, etc., indiquent avec exactitude que l’étudiant progresse dans le développement de ses pouvoirs internes. Toutes ces perceptions se produisent au moment où, plongés en profonde méditation, nous nous trouvons assoupis.

Des lumières d’une très grande variété commencent à apparaître, avec la pratique de la méditation interne. Au début, le dévot perçoit des lumières blanches et très brillantes. Ces lumières correspondent à l’Œil de la Sagesse, lequel se trouve situé entre les deux sourcils…

Les lumières blanches, jaunes, rouges, bleues, vertes, ainsi que les éclairs, le soleil, la lune, les étoiles, les étincelles, les flammes, etc., sont des particules formées d’éléments suprasensibles (particules tanmatriques).

Lorsque apparaissent de petites billes lumineuses resplendissantes, de couleur blanche et rouge, c’est le signe absolument sûr que nous progressons dans la pratique de la concentration de la pensée. Arrivera le moment où le dévot réussira à voir les Anges ou les Archanges, les Trônes, les Puissances, les Vertus, etc. L’étudiant voit aussi ordinairement parmi ses songes, durant la méditation, des temples grandioses, des rivières, des vallées, des montagnes, de beaux jardins enchantés, etc.

Pendant les pratiques de méditation, certaines sensations étranges, qui remplissent parfois le dévot de crainte, se présentent habituellement. Une de ces sensations est un courant électrique dans le chakra du coccyx. Dans le Lotus aux Mille Pétales situé dans la partie supérieure du cerveau, on peut aussi ressentir certaines sensations électriques. Le dévot doit alors vaincre la peur s’il veut progresser dans le développement de ses pouvoirs internes ; ces phénomènes n’ont rien d’inquiétant, ils sont tout à fait normaux.

Il y a des personnes qui ont des visions après quelques jours de pratique. D’autres personnes commencent à avoir les premières visions après six mois d’exercices quotidiens.

Dans la première période d’entraînement journalier, nous ne sommes en relation qu’avec les êtres du plan astral. Dans la seconde période de pratique ésotérique, nous sommes en relation avec les êtres du monde mental. Dans la troisième période nous sommes en relation avec les êtres du monde purement spirituel. C’est alors que nous commençons réellement à nous convertir en investigateurs compétent des mondes supérieurs.

Le dévot qui a commencé à avoir les premières perceptions des mondes supérieurs doit être, au début, comme un jardin scellé de sept sceaux. Ceux qui vont partout en racontant aux autres tout ce qu’ils voient et entendent, échouent dans ces études parce que les portes des mondes supérieurs se ferment à eux.

Un des dangers les plus graves qui guettent le dévot, c’est la vanité et l’orgueil. Beaucoup d’étudiants s’emplissent d’orgueil et de vanité lorsqu’ils commencent à percevoir la réalité des mondes suprasensibles ; ils se qualifient alors eux-mêmes de Maîtres et, sans avoir atteint le plein développement de leurs pouvoirs internes, ils commencent à juger les autres faussement, en se basant sur leurs perceptions clairvoyantes incomplètes.

Le résultat de ce comportement erroné est que le dévot se charge en outre de beaucoup de Karma parce qu’il se convertit en calomniateur de son prochain et remplit alors le monde de larmes et de douleur.

L’étudiant qui a eu les premières perceptions clairvoyantes doit être comme un jardin scellé de sept sceaux, jusqu’à ce que son Maître interne l’initie dans les Grands Mystères et lui donne l’ordre de parler.

Une autre des fautes graves qui attendent tous ceux qui se soumettent à la discipline ésotérique est de mépriser l’Imagination. Nous avons appris, quant à nous, que l’imagination est la translucidité, le miroir de l’âme, la divine clairvoyance. Pour le dévot, imaginer c’est voir. Lorsque le chakra frontal commence à tourner, les images qui viennent à la translucidité deviennent brillantes, resplendissantes, lumineuses.

Le dévot doit bien distinguer l’Imagination de la Fantaisie. L’Imagination est positive. La Fantaisie est négative, pernicieuse, dommageable pour l’esprit car elle peut nous conduire aux hallucinations et à la folie.

Tous ceux qui veulent éveiller la clairvoyance tout en méprisant l’Imagination, tomberont dans la même absurdité que ceux qui veulent pratiquer la méditation avec une absence de sommeil. Ces gens échouent dans le développement de leurs pouvoirs internes. Ces gens violent les lois naturelles, et le résultat inévitable c’est l’échec.

Imagination, Inspiration, Intuition, sont les trois chemins obligatoires de l’Initiation. D’abord apparaissent les images, et, à la fin, nous pénétrons dans un monde purement spirituel.

Tout clairvoyant a besoin de l’Initiation. La clairvoyance sans l’Initiation ésotérique conduit l’étudiant au monde du crime. Il est indispensable de recevoir l’Initiation Cosmique.

Si un clairvoyant pénètre dans le Subconscient de la nature, il pourra y lire tout le passé de la Terre et de ses races. Il y trouvera aussi les êtres qui lui sont les plus chers. Il pourra voir, par exemple, son épouse chérie mariée avec d’autres hommes ou, peut-être, en train de commettre l’adultère. Si le clairvoyant ne possède pas l’Initiation, il confondra le passé avec le présent et calomniera alors son épouse en disant : « elle m’est infidèle ; elle est adultère, car je suis clairvoyant et je la vois dans les mondes internes en plein adultère. » Dans le Subconscient de la nature existent les souvenirs de nos réincarnations passées.

Si un clairvoyant pénètre dans l’infraconscient de la nature, il y trouvera toutes les mauvaises actions de l’espèce humaine. Dans l’infraconscient de la nature vit le Satan de tout être humain, le Moi psychologique. Si le clairvoyant n’a pas reçu l’Initiation interne, ce clairvoyant sans Initiation verra là le Satan des Saints revivant sans cesse les crimes et mauvaises actions qu’ils ont commis dans de très anciennes réincarnations, avant de devenir des Saints. Mais le clairvoyant inexpérimenté et dépourvu d’Initiation ne saurait pas distinguer réellement le passé du présent, le Satan d’un homme de l’Être véritable de cet homme. Le résultat serait la calomnie. Le clairvoyant inexpérimenté dirait : « Cet homme qui se croit un saint est un assassin, ou un voleur, ou un terrible magicien noir ; car moi, avec ma clairvoyance, c’est ainsi que je le vois. » Voilà précisément ce qu’on appelle la calomnie. Beaucoup de clairvoyants ont horriblement dégénéré en calomniateurs. Un des dangers graves de la calomnie c’est l’homicide.

L’homme jaloux, méfiant, etc., trouvera, dans l’infraconscient de la nature, tous ses doutes et soupçons devenus réalité ; il calomniera alors son épouse, ses amis, ses voisins, les Maîtres, en disant : « vous voyez bien que j’avais raison de douter ! Mon ami est un voleur, ou un magicien noir, ou un assassin ; mon épouse commet l’adultère avec un tel, comme je l’avais soupçonné, ma clairvoyance est infaillible, je ne me trompe pas, etc. » Le pauvre homme, à cause de son manque d’Initiation, n’aurait pas la capacité d’analyse suffisante pour se rendre compte qu’il a pénétré dans l’Inconscient de la nature, où vivent ses propres créations mentales. En considérant tous ces dangers, il est nécessaire que les étudiants ésotéristes ne portent pas de jugements sur les personnes. « Ne jugez pas pour que vous ne soyez pas jugés. » Le dévot doit être comme un jardin scellé avec sept sceaux. Celui qui a déjà les premières perceptions clairvoyantes et clairaudientes est encore un clairvoyant inexpérimenté, et s’il ne sait pas se taire il se convertira en un calomniateur des personnes. Seuls les grands clairvoyants initiés ne font pas d’erreurs. Rama, Krishna, Bouddha, Jésus-Christ, Hermès, etc., furent de véritables clairvoyants infaillibles omniscients.

Ce chapitre est tiré de Le Livre Jaune (1959) par Samael Aun Weor.

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