Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Parsifal Dévoilé

Après avoir réduit en poussière cosmique Mara, le père des Trois Furies classiques, je dus affronter valeureusement les bêtes secondaires de l’abîme.

Le jour s’achevait lentement ; l’air délicieux de la nuit invitait les êtres vivants qui peuplent la face de la terre au repos des fatigues ; et je ne me préoccupais de rien, sinon de soutenir les combats du chemin et de choses dignes de compassion, que ma mémoire écrira sans se tromper.

Ô Ineffables Muses ! Ô Divin génie élevé ! Venez à mon secours ! Jupiter vénérable Père des Divins et des humains ! Inspirez-moi afin que mon style ne trahisse pas la nature du sujet !

Un coup de tonnerre retentit si fort qu’il interrompit mon sommeil profond ; je tressaillis comme un homme que l’on réveille violemment ; je me levai, et dirigeant mon regard autour de moi, je fixai les yeux pour reconnaître l’endroit où je me trouvais ; je me vis dans une maison solitaire à côté du chemin ténébreux.

Assis sur un fauteuil rustique, près de la fenêtre d’où je pouvais contempler tout à mon aise le sentier escarpé, j’évoquai alors les temps enfouis.

Certes, en d’autres temps je m’étais trouvé là, dans la demeure de l’abîme et devant le même chemin.

Rien de cela ne me parut nouveau, je compris que j’étais en train de récapituler des mystères ; me levant du fauteuil, j’ouvris la vieille porte de cette demeure et sortis, marchant bien lentement… Tout doucement… Par le chemin solitaire.

D’un seul coup d’œil, et transperçant du regard un espace à la mesure possible de la pénétration de la vue spirituelle, je vis ce lieu triste, dévasté et sombre.

Le sol était humide et je dus freiner intempestivement mon pas, devant un certain câble électrique qui reposait tendu sur le sol.

Un câble de cuivre à haute tension ? Quelle horreur ! Et j’étais sur le point de marcher dessus !

« Il est préférable de mourir en étant libre que de vivre prisonnier ». Ainsi s’exclama la voix du silence dans la nuit du mystère.

Et moi qui, alarmé en ces instants précis, tentais de reculer, je me sentis réconforté. J’avançais résolument dans ces parages SUBLUNAIRES, le long du tortueux sentier abyssal.

Horrible voie entre les effrayantes entrailles de la Lune pâle, mystérieux sentier du grand jour cosmique passé. Combien de souvenirs m’apportes-tu !

Ah oui ! J’étais actif dans l’antérieur MAHAMVANTARA et je vécus parmi les Sélénites du Monde Lunaire…

Ce vieux monde Lunaire est aujourd’hui un cadavre et il ne reste des Sélénites pas même un os.

Ces profondes réflexions ébranlèrent terriblement les fibres les plus intimes de mon âme, tandis que silencieux, je marchais sur ce sentier submergé.

Mon corps planétaire pendant ce temps, ici sur la terre, gisait en profond repos.

Est-ce étrange, par hasard, que l’âme s’échappe du corps physique au cours de la méditation ?

Rêver ? Non ! … Il y a longtemps que j’ai cessé de rêver ; ceux qui éveillent la conscience ne rêvent plus…

AUTO-CONSCIENCE ? C’est une faculté différente et je l’ai parce que je suis bien mort.

CONSCIENCE OBJECTIVE ? Il est évident que si je ne l’avais pas, je ne pourrais pas non plus informer mes lecteurs aimés sur la vie dans les mondes supérieurs.

Des études ? … Oui, je les fais hors de mon corps physique au cours du Samadhi.

Revenons cependant, cher lecteur, à notre récit et pardonnez cette petite, mais importante digression.

Le sentier lunaire escarpé tournant brusquement à gauche, je pénétrai dans certaines collines très pittoresques…

Je vis en elles quelque chose comme un parc public un Dimanche ; un ensemble bigarré de créatures humaines paraissant profiter délicieusement de la prairie…

Pour la distraction et l’amusement de quelques-unes, des vendeurs ambulants passaient par-ci par-là avec des ballons de toutes les couleurs.

Vivant symbole de la vie profane, voilà ce que je compris ; il est cependant évident que je voulus vivre tout ceci avec intensité.

J’étais bien absorbé par tout cela, contemplant les foules de toujours, quand soudain quelque chose d’insolite et bizarre arriva ; il me sembla que le temps s’était quelque peu retenu.

En ces instants de terreur, surgit du maquis un loup aussi sanguinaire que féroce, au regard torve, qui tente en vain de saisir sa proie ; devant lui, quelques poules caquetantes fuient de la féline Parque impitoyable.

Extraordinaire symbologie occulte : pusillanime oiseau de basse-cour, lâche, timide ; loup sanguinaire, cruel, impitoyable.

! Frayeur ! Terreur ! Épouvante ! … États humains, sublunaires, de l’infraconscience humaine… Et moi qui étais mort en moi-même… J’ignorais l’existence de ces animaux à l’intérieur de mes propres enfers atomiques.

Heureusement, je n’ai jamais jeté ma Sainte Pique pendant la lutte. Grâce à ma Mère Divine KUNDALINI, j’ai pu surpasser nombre de gens en force et en habileté, avec la lance…

Les principaux Démons abyssaux tombés, ces viles représentations de mes défauts infrahumains, mes travaux lunaires conclurent d’une manière épique par la mort que je donnai avec la Sainte Arme à beaucoup d’autres bêtes infernales.

Il n’est pas superflu de dire que j’eus à recueillir le très riche butin de la guerre, après tant de rudes batailles… Je veux faire une claire allusion à ces multiples gemmes précieuses de ma propre conscience, enfoncées dans les corps abyssaux difformes.

La dernière partie du travail eut un caractère totalement atomique ; expulser les intelligences malignes de leur habitacle nucléaire n’a rien de facile.

C’est certes ce qu’on entend par « transformer les eaux noires en eaux blanches ».

Ces atomes, maintenant, se sont convertis en merveilleux véhicules de certaines intelligences lumineuses. De magnifiques étincelles, capables de nous renseigner sur les activités de l’ennemi secret.

J’eus une nuit l’honneur le plus grand qui puisse être fait à un être humain, je reçus la visite du CHRIST COSMIQUE.

L’Adorable tenait dans sa main droite un grand livre et il me dit : « Tu vas entrer maintenant dans la sphère de Mercure. »

Voyant le Maître, je ne pus rien que m’exclamer : « Seigneur, vous êtes arrivé plus vite que je ne le pensais. Je ne vous attendais pas encore. »

Le Christ vivant me répondit doucement : « Je tarde parfois à arriver, quand je dois arriver au mois de Mars. Tu dois encore continuer à mourir. »

« Comment ? Continuer à mourir ? » « Oui, répondit l’Adorable, tu dois continuer à mourir ! » Répéta-t-il.

Ce qui s’ensuivit fut prodigieux. Le Maître s’éleva lentement jusqu’au soleil de minuit, se détachant ensuite un peu de l’Astre Roi, comme pour me bénir et me pardonner mes anciennes erreurs.

Ce chapitre est extrait de Le Parsifal Dévoilé (1972) par Samael Aun Weor.

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